“Alors les socialos de chez Macron, vous êtes encore au PS ?”

Aujourd’hui, comme d’autres, pour ceux du rassemblement et de droite et de gauche initié par Emmanuel Macron qui venons du parti socialiste, nous voilà interrogés sur notre engagement. Si nous sommes encore au PS. Si nous sommes encore “au parti”. Si nous ne devrions pas être exclus. La demande vient parfois d’autres militants,  ceux ayant fait d’autres choix que nous, par exemple de participer aux primaires. Et puis de soutenir Benoît Hamon. A coups d’injonctions facebookiennes émaillées de phrase d’un Jean Jaurès bien plus cité que lu, hélas, tant est forte sa plume. Ou de sanglantes tribunes au goût de tribunal politique.

Parfois, souvent en fait, chose plus étrange, la demande procède aussi de gens plutôt hostiles au PS. Sommant un parti qu’il n’aiment pas de prendre des décisions internes. Lui enjoignant de nous virer. De rayer d’un trait de plume ou d’un coup de clavier nos engagements, ceux qui nous ont fait venir au PS Ceux pour une société plus juste, plus dynamique, sociale. La cause de la liberté pour les démunis. Celle de l’internationalisme et la patrie. Ceux que nous trouvons, pour certains d’entre nous, chez Macron.

Parfois aussi, en bonne foi, on nous croit aussi partis du parti. Que, pouf, comme par magie, nos idées se sont enfuies. Que nous avons découpé au ciseau d’acier nos cartes au poing et la rose. Comme si soutenir un candidat qui ne l’a pas cette fameuse carte, un candidat qui rassemble et des gens de droite, et des gens de gauche, effaçait des années de combats. Comme si tout avait changé subitement dans nos manières de militer. Dans les politiques que ceux d’entre nous qui sommes élus menons.

Je suis militant socialiste. Ca va faire vingt ans de PS cette année. Un peu plus si je compte ma carte du Mouvement des Jeunes Socialistes

C’est à l’orée de l’âge adulte que j’ai commencé à militer. A faire campagne, débattre, contribuer à des victoires et à essuyer des défaites. En y contribuant par mon apport local et bien plus modestement national. Très souvent plus, parfois moins que beaucoup de ceux qui nous donnent des leçons d’authenticité socialiste parce que nous participons à un vaste rassemblement de gens de différentes sensibilités.

Certes je peux comprendre l’agacement de ceux qui voient partir vers En Marche des gens qui ont signé l’engagement de soutenir le vainqueur des primaires de la Belle Alliance Populaire. Il est humain cet agacement Même si de frondeurs en non respect du vote des militants au référendum européen de 2005, beaucoup des agacés d’aujourd’hui étaient pour d’autres les agaçants d’hier. La terre socialiste produit des fruits divers.

Je n’ai pour ma part pas participé aux primaires. Mon candidat, Fabien Verdier, dont j’étais le porte-parole, avait été invalidé. Et si à l’époque, Emmanuel Macron commençait à m’interpeler après m’avoir irrité, je n’étais pas encore aussi convaincu par sa démarche que mon ami Gérard Collomb, qui est, je l’ai dit, aussi pour beaucoup dans ma démarche. Mon engagement ne change en rien ce que je pense, ce pour quoi je me bat et les actions d’élu pour lesquelles les habitants de Lyon nous ont confié mandat.

C’est la même chose partout en France ( vous aussi vous entendez le partooout en Fraaance de la fameuse fin de meeting parisien ?) pour tous ceux engagés dans la même démarche de rassemblement.

Mes chers camarades qui souhaitez notre exclusion, avec mes amis je reste au Parti tant qu’il ne m’a pas mis dehors. Et j’espère qu’on pourra bientôt se retrouver dans la bienveillance. La lutte contre l’injustice a besoin de tous ses bras.