Aquarius : n’être ni ni salauds, ni naifs, ni autruches

carte des réfugiés

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L’Aquarius est le symbole de l’impuissance des nations du monde à traiter collectivement la question des migrants.

L’impuissance des nations du monde

Cet échec n’est pas l’apanage de l’Europe : Combien le Qatar, entre deux leçons sur le sujet à l’Europe et aux USA à travers son organe de propagande AJ Plus, accueille-t-il de réfugiés ? 200 en 16 ans ! Quel est le port d’accueil le plus proche alors que les migrants sont laissés en mer par les passeurs parfois très prêt des côtes de Libye ? Plutôt Tunis que l’Italie il faut bien le dire.

Les passeurs le savent bien et ils font de moins en moins l’effort d’essayer réellement de faire passer les migrants mais de plus en plus les abandonnent près des côtes africaines afin de diminuer leurs coûts et de faire prendre en charge les malheureux par l’Aquarius.

Mais ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, l’Europe aussi a du mal à prendre sa responsabilité dans ce domaine et trop souvent devant la difficulté nous regardons ailleurs, parce que les opinions publiques y sont devenues pour certaines réticentes. Si elle fait plus que le Qatar, elle fait moins que nombre de nations africaines et arabes comme le montre la carte qui illustre ce billet. Et que, faute d’une vraie union politique, c’est le triomphe des nations qui se renvoient la balle. On est loin de la grandeur.

Pour l’Aquarius nous parlons de moins de 200 Personnes. Des  hommes. Mais aussi de femmes  et des enfants (ce qui n’est pas toujours le cas, je me souviens d’ailleurs d’avoir été surpris de ne voir que des hommes à la cérémonie d’accueil organisée par Martine Aubry à Lille en faveur de soudanais, me demandant où étaient les familles ?). Les accueillir je suis pour et sera bien, vraiment bien, ce sera humain mais ensuite ?

En accueillant nous nous grandissons. Mais il faut des régles claires. Et le défi global est plus loin. 

Bien sûr lorsque l’Europe et la France ont accueilli les kurdes gazés par le régime ami du FN de M.Hussein ou les Cambogiens chassés par des régimes soutenus par une frange de la gauche radicale, nous nous nous sommes grandis. Et notre pays n’en a pas souffert. Mais tous les régimes politiques au monde se doivent d’avoir des réglés en ce domaine. D’ailleurs le Venezuela de Maduro ou la Bolivie de Morales n’échappent pas à la règle.

Au-delà de l’Aquarius, est-ce que le régime somalien, l’une des pires dictatures du monde créé par la gauche radicale et nationaliste du front populaire pour la démocratie et la justice va arrêter de torturer ses opposants et se mettre à bien gérer le pays ? Est-ce que leurs voisins islamistes radicaux somaliens vont devenir sympathiques, arrêter de tuer et faire du pays un havre de paix ? Rien n’est moins sûr. Quand à la Syrie il faudrait demander aux pro-assad mélenchonistes et frontistes ce qu’ils en pensent. Si ça se trouve d’ailleurs Syrie, Somalie, Érythrée sont très heureux que nous accueillons les réfugiés qu’ils nous envoient. Ce qui encore une fois ne doit pas être un prétexte à nous comporter sans humanité.

Le défi démocratique et climatique

En plus des les dictatures, demain, aujourd’hui, il y aura, il y a aussi encore davantage de personnes par les migrations liées aux changements climatiques et en particulier par la problématique de l’eau. C’est à la fois une question de régulation climatique,sociale, politique et environnementale qui nous est posée.

Tous défis qui demandent plus d’internationalisme et plus d’Europe pour être efficaces et non ce que nous voyons actuellement, la confrontation de petits égoismes nationaux. Ce n’est ni en ayant une politique de l’émotion en laissant uniquement passer les gens pour nous donner bonne conscience (au passage TOUS régimes du monde, même et surtout les plus à gauche, ont des règles d’entrées) ni nous en nous repliant par peur d’alimenter le vote FN et nous comporter comme des salauds ou des autruches.