Ensemble on peut être heureux. Si on veut.

Ca y dimanche, ce sera le premier tour des présidentielles 2017. C’est l’heure le vendredi après-midi où l’on écrit les derniers statuts, les derniers tractages pour les militants, les dernières déclarations pour les candidats. Où l’on tente de conforter son avance, de rattraper son retard. De prendre quelques fois. D’amener à aller voter. Où les opportunistes de dernière minute annoncent leur soutien ou changent de crémerie. Pour une investiture aux législatives ou un poste.

Cette campagne a été étrange. Avec des hauts et des bas. Avec des favoris distancés. Au moins en apparence. Rappelez vous il y a un an ou pas loin. On nous promettait un combat Sarkozy et Hollande au second tour. Puis que ce serait Fillon. Puis que Mélenchon ça pousserait pas. Puis que Fillon  c’était dans les choux. Que Macron c’était une bulle. Que Le Pen c’était fini.

A deux jours du vote, on ne sait qu’une chose : c’est que Le Pen est depuis des mois donnée qualifiée au second tour.

On est à deux jours du vote et on en sait rien. Toujours rien. Vraiment rien. Les 4 favoris peuvent se qualifier au second tour avec tout de même une constante depuis le début : dans aucun sondage, aucune mesure, aucun algorithme Le Pen n’est pas qualifiée au second tour.

 Ensuite que Fillon n’est pas distancé, qu’il est là et qu’il a un socle fort. Et puis sans doute qu’il bénéficie de vote caché. « Qu’est-ce que des costumes et du fric détourné si on peut avoir un chèque du Trésor Public et ennuyer les fonctionnaires ? «  se dit toute une partie de l’électorat.

Mélenchon est sans doute celui des 4 qui a le moins de chance de se trouver qualifié pour la seconde étape, même si la possibilité n’est pas nulle.  Il représente en tous cas bien plus que le socle habituelle de la gauche radicale. Comme quoi les excellentes recettes de Podemos en Espagne s’exportent bien. Et que Jean-Luc est un orateur incroyable.

Enfin Emmanuel Macron. Qui, je l’ai toujours dit ne m’avait pas convaincu tout de suite. Qui est aussi pour partie le choix d’un rassemblement autour de Gérard Collomb à Lyon. Un choix pas toujours compris par des proches ou des moins proches. Mais un choix qui m’a plu, transformé. Qui ne change nullement mes convictions. Et mon engagement. C’est d’ailleurs régulièrement la question que je pose à mes contradicteurs qui parlent de trahison pour ne pas tenir compte de primaires (auxquelles, pourtant, par clarté, contrairement à d’autres, je n’ai aucunement participé une fois que mon candidat a été interdit de s’y présenter) : qu’est-ce qui a changé dans mon action ? On ne sait pas me répondre. Et puis hélas je me suis disputé avec du monde. Parce que se rassembler ça amène à ça en France en 2017. C’est triste mais c’est là vie. Une vie pleine de blessures à panser.

J’ai milité avec des amis de toujours. Et d’autres, avec qui j’ai parfois eu des affrontements dans le passé. La gauche sociale-démocrate bobo a rencontré la droite urbaine, libérale et optimiste. Je ne sais pas si c’est un mariage à vie. Mais nous avons appris à travailler ensemble. J’ai milité, participé à des tractages, participé à l’élaboration de programmes au milieu de personnes avec tant d’histoires différentes. Des patrons, des chômeurs, des employés, des pères et des mères au foyer. Des gens de partout.

Depuis le début de la campagne mon candidat est attaqué de toutes part parce qu’il veut rassembler, qu’il pense que les choses ne sont pas entre les gentils et les méchants.  Ses adversaires aiment à déformer ses propositions : Fillon le voudrait dans la continuité de Hollande alors qu’il y a une véritable volonté de libérer les entrepreneurs et de laisser chacun construire sa vie. La gauche le voudrait prisonnier du capital alors qu’il veut des alternatives aux pesticides et supprimer les paradis fiscaux.  Les libéraux durs voudraient le voir en étatiste alors qu’il veut baisser les impôts sur les entreprises. Les interventionnistes le voient en libéral alors qu’il veut que chacun, en cas de coup dur, puisse avoir le droit au chômage.

Je pense qu’on ne sent jamais autant la volonté de rassemblement de Emmanuel Macron que quand comme moi on se fait prendre à partie depuis le début du jour comme de cette campagne autant par des lepenistes que par des hamonistes, des mélenchonistes et des fillonistes. Parce que nous voulons notre pays au-delà de ces clivages d’étiquettes. Et que nous sommes optimistes, même si tout ne sera pas parfait, même si il y aura aussi des échecs. L’avenir peut être super bien. Si on le veut. Ensemble. Si on le vote.