Et si la politique arrêtait de nous demander de regarder l’assiette du voisin ?

Notre pays manque de bienveillance.

De bienveillance entre les groupes humains qui composent la vaste mosaique républicaine et où l’on sent de plus en plus le sentiment que chacun veut s’enfermer au moins symboliquement dans son fantasme identitaire. Au point que la question identitaire devient aujourd’hui l’alpha et l’oméga du débat public. Plus d’ailleurs que l’identité elle-mêle. S’affirmer français et rejeter autrui sans aimer le pays particulièrement. S’affirmer de telle ou telle religion sans jamais prier mais seulement pour définir un « eux et nous ». Ou alors regarder si les homos sont des gens comme les autres. Tout cet aspect là, ce manque de bienveillance entre nous, celle qui existe mais aussi celle qu’on veut nous vendre, s’étale un peu partout.

Mais il existe un autre endroit où nous manquons de bienveillance entre nous. Dans les rapports entre les salariés et leur encadrement et/ou leurs patrons.

Régulièrement sont pointés les malaises au travail en France, une hiérarchie pesante, un monde figé sur des diplômes acquis à 22 ans et traçant ensuite l’ensemble des décennies suivantes. Et une bureaucratie de contrôle gigantesque à cause du manque de confiance  une bureaucratie compliquée pour contrôler les salariés. Et parfois des systèmes, publics mais aussi privés comme le RSI, qui génèrent des complications réelles pour les entrepreneurs, même si les choses progressent.

Dans ce monde, il y a quelque chose qui est souvent nié et pourtant évident: c’est que chacun a intérèt a tirer la couverture à soi. Les entrepreneurs à expliquer, quel que soit le niveau de taxes, qu’il sont trop imposés. Qu’ils prennent des risques et qu’ils sont les vrais héros modernes. Ce qu’une presse qui a besoin d’annonceur a parfois tendance à amplifier.

Les salariés de leur côté que de pointer des conditions de travail de plus en plus précaires, avec l’explosion des contrats à durée déterminée, des stages abusifs et des licenciements, les paies qui ne suivent pas les chiffres d’affaires.

D’ailleurs de plus en plus sont ceux qui divorcent de cette alliance entre entrepreneurs et salariés en adoptant des statuts d’indépendants. Et avoir une vie moins contrainte que le salariat ou entrepreneuriat collectif. A moins qu’on divorce  à leur place puisque de plus en plus de boites préfèrent faire travailler un free-lance qu’embaucher.

Dans ce pays qui manque de bienveillance, il faut porter un peu de cohésion. Sur le religieux. Sur l’identitaire.

Mais aussi sur le social.

Parce que la tendance est à regarder l’assiette du voisin plutôt qu’à se demander qui fait qu’elle sont si peu garnies chacune. A ce que le Smicard regarde comment vit le type au RSA. A ce que le musulman observe si on défend pas le juif plus que lui niveau discriminations.

A ce jeu trop nombreux sont ceux qui segmentent. Les Le Pen qui trouvent que les viols c’est surtout grave si c’est des immigrés. Les Autain qui pensent à l’inverse que c’est moins grave quand c’est commis par un groupe d’homme issu de l’immigration que si c’était par un autre. Les Goasguen qui tapent sur les musulmans mais défendent les juifs. Les Benbassa  qui  ont la vigilance dans le sens. Les observatoires de la laïcité qui ne marchent pas. Et à qui on fait la bêtise de répondre des choses pas fausses mais depuis une structure communautaire…

Et puis les politiques publiques de tous bords qui privilégient les grandes boites mais oublient parfois les PME. La droite qui tape sur les fonctionnaires parce que ça plait. Nicolas Sarkozy était d’ailleurs un spécialiste pour amener tout le pays à vouloir se taper dessus pour son plus grand bénéfice. Quel que soit la profession, le secteur et l’origine de ceux qui se tapaient dessus. Qui se tapent encore dessus.

Et puis aujourd’hui Emmanuel Macron. Un Ministre parfois brillant mais pas toujours inspiré. Qui aurait mieux fait de réfléchir un peu en affirmant qu’il était plus difficile d’être entrepreneur que salarié. De façon généralisante. Parce que ça dépend de l’entrepreneur. Tu as des types qui font des journées de 15 heures pour faire tourner la boite sans même se payer et tu as des gars qui laissent tourner la boite par les autres, tout en proclamant leur difficulté tout de même. Et la vie d’un entrepreneur individuelle est loin de celle du patron de Apple ou de LVMH. Un graphiste indépendant (et parfois très dépendant d’un ou deux commanditaires) à 900 euros par mois a beau être être classé dans la même catégorie des entreprenants que celle de Mark Zuckerberg, le contraste est tout de même évident.

Niveau salarié les contrastes sont moins grands. Mais quand même.  La vie d’une mère de famille seule avec 4 gosses qui bosse comme caissière de supermarché c’est, je vous l’assure, moins sympa que faire cadre supérieur dans une grosse boite du CAC 40. 

Et surtout que cette politique de demander aux gens de regarder dans l’assiette du voisin ne nous fait pas progresser, pas grandir. Et si la politique, et nous,  étions parfois un peu bienveillants, et qu’on aie un peu plus tendance à se pardonner un peu nos différences ?

Et si la politique arrêtait de nous demander de regarder l’assiette du voisin ?

Notre pays manque de bienveillance.

De bienveillance entre les groupes humains qui composent la vaste mosaique républicaine et où l’on sent de plus en plus le sentiment que chacun veut s’enfermer au moins symboliquement dans son fantasme identitaire. Au point que la question identitaire devient aujourd’hui l’alpha et l’oméga du débat public. Plus d’ailleurs que l’identité elle-mêle. S’affirmer français et rejeter autrui sans aimer le pays particulièrement. S’affirmer de telle ou telle religion sans jamais prier mais seulement pour définir un « eux et nous ». Ou alors regarder si les homos sont des gens comme les autres. Tout cet aspect là, ce manque de bienveillance entre nous, celle qui existe mais aussi celle qu’on veut nous vendre, s’étale un peu partout.

Mais il existe un autre endroit où nous manquons de bienveillance entre nous. Dans les rapports entre les salariés et leur encadrement et/ou leurs patrons.

Régulièrement sont pointés les malaises au travail en France, une hiérarchie pesante, un monde figé sur des diplômes acquis à 22 ans et traçant ensuite l’ensemble des décennies suivantes. Et une bureaucratie de contrôle gigantesque à cause du manque de confiance  une bureaucratie compliquée pour contrôler les salariés. Et parfois des systèmes, publics mais aussi privés comme le RSI, qui génèrent des complications réelles pour les entrepreneurs, même si les choses progressent.

Dans ce monde, il y a quelque chose qui est souvent nié et pourtant évident: c’est que chacun a intérèt a tirer la couverture à soi. Les entrepreneurs à expliquer, quel que soit le niveau de taxes, qu’il sont trop imposés. Qu’ils prennent des risques et qu’ils sont les vrais héros modernes. Ce qu’une presse qui a besoin d’annonceur a parfois tendance à amplifier.

Les salariés de leur côté que de pointer des conditions de travail de plus en plus précaires, avec l’explosion des contrats à durée déterminée, des stages abusifs et des licenciements, les paies qui ne suivent pas les chiffres d’affaires.

D’ailleurs de plus en plus sont ceux qui divorcent de cette alliance entre entrepreneurs et salariés en adoptant des statuts d’indépendants. Et avoir une vie moins contrainte que le salariat ou entrepreneuriat collectif. A moins qu’on divorce  à leur place puisque de plus en plus de boites préfèrent faire travailler un free-lance qu’embaucher.

Dans ce pays qui manque de bienveillance, il faut porter un peu de cohésion. Sur le religieux. Sur l’identitaire.

Mais aussi sur le social.

Parce que la tendance est à regarder l’assiette du voisin plutôt qu’à se demander qui fait qu’elle sont si peu garnies chacune. A ce que le Smicard regarde comment vit le type au RSA. A ce que le musulman observe si on défend pas le juif plus que lui niveau discriminations.

A ce jeu trop nombreux sont ceux qui segmentent. Les Le Pen qui trouvent que les viols c’est surtout grave si c’est des immigrés. Les Autain qui pensent à l’inverse que c’est moins grave quand c’est commis par un groupe d’homme issu de l’immigration que si c’était par un autre. Les Goasguen qui tapent sur les musulmans mais défendent les juifs. Les Benbassa  qui  ont la vigilance dans le sens. Les observatoires de la laïcité qui ne marchent pas. Et à qui on fait la bêtise de répondre des choses pas fausses mais depuis une structure communautaire…

Et puis les politiques publiques de tous bords qui privilégient les grandes boites mais oublient parfois les PME. La droite qui tape sur les fonctionnaires parce que ça plait. Nicolas Sarkozy était d’ailleurs un spécialiste pour amener tout le pays à vouloir se taper dessus pour son plus grand bénéfice. Quel que soit la profession, le secteur et l’origine de ceux qui se tapaient dessus. Qui se tapent encore dessus.

Et puis aujourd’hui Emmanuel Macron. Un Ministre parfois brillant mais pas toujours inspiré. Qui aurait mieux fait de réfléchir un peu en affirmant qu’il était plus difficile d’être entrepreneur que salarié. De façon généralisante. Parce que ça dépend de l’entrepreneur. Tu as des types qui font des journées de 15 heures pour faire tourner la boite sans même se payer et tu as des gars qui laissent tourner la boite par les autres, tout en proclamant leur difficulté tout de même. Et la vie d’un entrepreneur individuelle est loin de celle du patron de Apple ou de LVMH. Un graphiste indépendant (et parfois très dépendant d’un ou deux commanditaires) à 900 euros par mois a beau être être classé dans la même catégorie des entreprenants que celle de Mark Zuckerberg, le contraste est tout de même évident.

Niveau salarié les contrastes sont moins grands. Mais quand même.  La vie d’une mère de famille seule avec 4 gosses qui bosse comme caissière de supermarché c’est, je vous l’assure, moins sympa que faire cadre supérieur dans une grosse boite du CAC 40. 

Et surtout que cette politique de demander aux gens de regarder dans l’assiette du voisin ne nous fait pas progresser, pas grandir. Et si la politique, et nous,  étions parfois un peu bienveillants, et qu’on aie un peu plus tendance à se pardonner un peu nos différences ?