Inventer le festival des lyonnais

J’ai été récemment sollicité pour faire partie du « Club Vip » des bloggeurs de Lyon Capitale, une démarche qui vise à ce que différents rédacteurs de blogs lyonnais « influents » et/ou « intéressants » débattent de différents sujets sur le site du journal.

Ma premiére bafouille, quiconcerne le projet de  festival du cinéma à Lyon relancé par Gérard Collomb, peut se lire sur le site de cet hebdomadaire en cliquant ici ou dans la suite de ce billet

Inventer le festival des lyonnais

Un spectre hante notre cité depuis au moins 15 ans : il faut un festival du cinéma à la ville mère du 7e art.

Faute de trouver une spécificité et/ou une thématique, le projet est pour le moment un serpent de mer, apparaissant et réapparaissant.

Chose nouvelle cependant : pour la première fois, un maire de Lyon, Gérard Collomb en l’occurrence, prend la chose comme un axe fort.

Comme il a été souligné dans la tribune précédente, le nombre de festivals de cinéma dans notre pays a explosé ces dernières années sous l’effet de la décentralisation culturelle.

Mais pour ma part, je ne suis pas convaincu que la seule question des moyens soit le sésame de l’eden festivalier.

Bien plus que la problématique du financement, certes nécessaire, la création d’un événement autour du 7e art à Lyon n’a d’intérêt que si elle n’est pas un événement de plus dans le monde de la pellicule hexagonale et européenne, si sa différence se fait sur la seule thématique ou même sur sa manière d’être.

Contrairement à ce qui est parfois entendu, le cinéma à Lyon n’est pas inexistant.

D’ailleurs, l’intérêt de nos concitoyens pour l’écran large est confirmé d’année en année puisque nos concitoyens sont parmi les plus gros consommateurs de films en salle par habitant. Cette demande est attestée par la réouverture du Comoédia et l’ouverture prochaine des salles du Confluent.

Par ailleurs, les acteurs du milieu existent et sont actifs. Les Inattendus, un festival du film court villeurbannais, qui n’est dépassé que par Clermont-Ferrand, les différents tournages encouragés par Rhône-Alpes Cinéma et plus récemment Kaamelott dont les acteurs, lyonnais, ont décidé de tourner les épisodes de leur fort populaire série dans notre agglomération : tout cela témoigne d’une forte vivacité dans un pays encore soumis à une forte centralisation culturelle.

Tout cela reste pour autant à fédérer. Ainsi, le groupe d’acteurs de la société civile Lyon Devant ! réuni autour de la démarche de Gérard Collomb, qui porte l’idée d’un événement autour du cinéma, a insisté, dans son « Cahier d’Avenirs » rendu récemment au Maire de Lyon, sur la nécessité de mettre en réseau les différents lieux de diffusion de l’agglomération, afin que tous soient acteurs de l’événement et que de cette synergie naisse une véritable visibilité grand-lyonnaise.

La dimension pédagogique et participative des habitants via des ateliers pourrait être un aspect intéressant un festival, qui doit rester un moment convivial et populaire, rompant en cela avec une vision pas toujours accessible de la culture dans notre ville.

Il conviendra d’ailleurs dans ce cadre de dépasser le clivage institution/alternatif trop souvent prégnant dans tout réflexion lors de la création d’un nouvel événement dans notre pays.

D’une part ce critère devient peu pertinent à partir du moment où l’on fédère l’ensemble des acteurs de milieu, d’autre part de l’institutionnel, de l’officiel naît souvent l’officieux.

La réinstallation du Comoédia a ainsi fait s’installer à proximité un petit bar associatif dédié au 7e art, rendez-vous de nombreux lyonnais qui aiment à travailler la pellicule.

Si une ville américaine avait inventé le cinéma, le monde entier le saurait. Demandez aujourd’hui à un étranger à Lyon, si il sait que c’est sur la rive gauche de notre ville qu’on a inventé le septième art et vous serez souvent déçu de constater qu’il l’ignore.

Avec une telle manifestation, contribuant au rayonnement international de Lyon, les choses peuvent changer demain.