Législatives 2017 : première analyse

Au-delà de la faible participation, qui doit nous rester tous humbles, voici quelques éléments qui me viennent à l’esprit. D’abord que de la République en Marche un peu partout à la France Insoumise dans certains quartiers bobos des métropoles, jamais l’étiquette d’organisation n’avait autant été prépondérante pour faire un résultat. Ensuite une analyse des principales forces :

-La jeune organisation de la République en Marche réussi encore une fois son pari avec un ras de marée qui lui permet d’être majoritaire même sans le modem. C’est une immense responsabilité qui incombe à la formation du Président de la République. Un résultat qui aurait même été encore plus fort si le parti n’avait pas épargné des personnalités de divers bords pour rassembler et donc accepté de ne pas se présenter partout. Mais quelle belle confiance des français ! Même si il faudra réfléchir aussi à ce que veut dire l’étiquette et l’équation des candidats.

-Le Parti Socialiste est en déroute, même si il y a un mieux par rapport à la candidature catastrophique d’un Benoit Hamon qui aura joué sa propre partition dans ces législatives.  A peu exceptions près, le PS n’aura des députés que là où En Marche n’a présenté personne contre ses candidats par exemple contre Stéphane Le Foll. Bien sûr ce sera parfois injuste, il y a des députés de talent qui étaient sortants comme par exemple Yann Galut et qui arrivera peut-être à sauver son siège.  Par ailleurs la politique peut en être chamboulée : combien de barons socialistes qui vendaient leur bonne implantation sont ce soir balayés ?Bien sûr certains s’en sortiront mais le ps ne devra, si il y arrive, la survie d’un petit groupe à l’assemblée, qu’à la charité de LREM. C’est d’ailleurs quand la République en Marche a choisi que les électeurs s’expriment que, de Villeurbanne à la 5e circonscription de Paris, les coups les plus violents ont été assénés par les socialistes. Reste aussi que la stratégie du groupe PS à l’assemblée sera fortement divisée entre une poignée de frondeurs survivants et des socialistes pro-Macron. Pire: dans les zones urbaines c’est la France Insoumise qui est désormais la première force à gauche.

-Même remarque pour Les Républicains, même si quelques très beaux quartiers et surtout un électorat âgé qui ne change pas de vote permettent une survie aux conservateurs français. Sans compter là aussi entre une branche modérée qui voudra travailler au rassemblement avec le Président de la République et une branche radicale tirée vers le flanc le plus réactionnaire de la vie politique française. En attendant le discours de Baroin, revenant subitement vers l’étatisme, montre le désarroi idéologique de cette formation.

-Comme prévu, la France Insoumise s’effondre après les présidentielles, sauf dans les quartiers métissés des grandes villes. Certes quelques coups peuvent être réussis par ci, par là et ils seront mis en avant par les militants mélenchonistes. Mais en quelques semaines on est passé d’une bravade sur la possibilité d’une cohabitation au questionnement d’arriver à constituer un groupe à l’assemblée. L’ambiguïté au second tour de Mélenchon, l’agressivité des militants de cette organisation ont sans doute joué sur un électorat qui souhaitait avant tout plus de justice sociale.

-Pour ne pas voter pour Emmanuel Macron face à Madame Le Pen , beaucoup parlaient d’une hausse de l’extrême-droite en cas d’élection du premier à la Présidence de la République. Il n’en est rien : pour la première fois le FN baisse d’une élection à l’autre. Même si Madame Le Pen fera sans doute, c’est le choix des électeurs de la circonscription où elle se présente sans y vivre, son entrée à l’assemblée nationale . Mais c’est en France un mauvais résultat pour le Front par rapport à ce qui était prévu il y a quelques mois.  Sans doute parce que le délire identitaire et souverainiste qui a saisi les élites médiatique ces derniers temps est un peu passé de mode.