L’obscurité du génocide au Rwanda | Romain Blachier

Ca y est ça fait 20 ans. 20 ans qu’après un attentat à l’auteur controversé et réussi contre le président de l’époque, des milices rwandaises fonçaient comme des aigles dans les rues de Kigali  afin d’ensanglanter du fer  tragique de leurs machettes les corps et les vies de frères humains, coupables selon eux, d’une faute d’ethnie.

C’était un 6 avril, c’était l’aube tragique d’un monceau de haines, de chairs humaines et de corps suppliciés.

Il y a vingt ans donc. Un génocide.

Un événement qui amenait ces jours le responsable de l’ONU Ban Ki-Moon à regretter fortement l’inertie du monde à l’époque qui a laissé faire ce massacre. Et à se déclarer content que l’intervention, notamment française en Centrafrique, permette d’éviter un nouveau génocide. Même si beaucoup d’efforts supplémentaires restent à faire selon lui.

Et Ban Ki-Moon a raison sur l’ensemble de ces points.

L’autre jour à je ne sais plus quelle manifestation, une troskyste de je ne sais quel groupuscule (pas faute pourtant pour ma part d’en connaitre la cartographie) était venue agresser la délégation du parti socialiste au sujet de l’intervention en Centrafrique. Lorsque je lui ai demandé quelle solution elle proposait pour résoudre le massacre, elle a décampé. Le troskysme d’aujourd’hui résumé: la révolution mais pas trop.

Reste que pour moi et d’autres. qui nous nous intéressons depuis des années au devoir de mémoire sur ce génocide méconnu (et sur lesquels il faut le dire seuls Libération, France 3 et France Culture ont réellement travaillé pour l’anniversaire des 20 ans de cette tragédie et l’explication au public français) ce génocide sur lequel des comiques médiatiques (pas les mêmes) font aussi des blagues glauques, reste beaucoup de zones d’ombres.

Il y a bien sûr les polémiques sur l’origine de l’attentat.

Et puis l’histoire nationale qu’essaient de raconter aujourd’hui, chacun à sa façon, le FPR au pouvoir et puis les anciens génocidaires. Il faut savoir d’ailleurs que plusieurs universitaires français, notamment des anciens de Lyon 3, dans des périodes plus sombres de cette brillante université, comme Monsieur Lugan bien connu des milieux d’extrême-droite, prirent en bonne partie fait et cause pour les assassins. Qu’un parlementaire comme Bernard Debré a écrit des lignes  d’ouvrages très connotés comme Le retour du Mwami, qui nient partiellement ce drame.

Et que le rôle de la France est trouble dans cette histoire.

Bien avant que l’horreur n’éclate notre pays avait soutenu un régime raciste qui a amené les âmes et les esprits à discriminer les uns et les autres. Juvénal Habyarimana, le Président assassiné provenait  du courant du Hutu Power. Une idéologie qui souhaitait la suprématie de son ethnie et la mise à l’écart des Tutsis. Voire, on le vit à partir de ce 6 avril 1994, leur extermination. La France, c’est avéré, fut un soutien du régime. Elle contribua à le sauver militairement une première fois en 1990 avant le génocide face à une offensive du FPR. Sans doute d’ailleurs le discours de ces derniers est-il partiellement influencé aussi par la défaite que lui a causée par l’armée française quatre avant avant le drame.

Pendant le génocide, la direction de la France de l’époque est accusée d’avoir pendant longtemps fermé les yeux voire armé les milices en machettes et les soldats en armes. Et, en intervenant, d’avoir dans un premier temps sauvé le régime génocidaire d’une débâcle. Il faut sans doute, entre les propos d’un Président du Rwanda, Monsieur Kagame de plus en plus autocrate chez lui et des milieux français de droite comme de gauche qui gardent classés les éléments de l’époque, que plus de lumière soit faite sur le sujet. Et affirmant (cela a pu aussi arriver en parallèle ) que certaines opérations ont sauvé des vies. Pourtant il est probable que sans le soutien de la France, le génocide n’aie pas eu lieu. Ou au moins pas eu cette ampleur.

Il est tout de même rageant que des gens dont le rôle est trouble dans ces époques ou qui apportent une caution morale à ce génocide aient rond de serviette dans les médias sans être questionnés. Voir Hubert Védrine, dont le rôle interroge dans ce drame, parader sur tous les plateaux en donnant des leçons europhobes et pro-poutine sur la politique française est par exemple particulièrement pénible…

L’obscurité du génocide au Rwanda | Romain Blachier

Ca y est ça fait 20 ans. 20 ans qu’après un attentat à l’auteur controversé et réussi contre le président de l’époque, des milices rwandaises fonçaient comme des aigles dans les rues de Kigali  afin d’ensanglanter du fer  tragique de leurs machettes les corps et les vies de frères humains, coupables selon eux, d’une faute d’ethnie.

C’était un 6 avril, c’était l’aube tragique d’un monceau de haines, de chairs humaines et de corps suppliciés.

Il y a vingt ans donc. Un génocide.

Un événement qui amenait ces jours le responsable de l’ONU Ban Ki-Moon à regretter fortement l’inertie du monde à l’époque qui a laissé faire ce massacre. Et à se déclarer content que l’intervention, notamment française en Centrafrique, permette d’éviter un nouveau génocide. Même si beaucoup d’efforts supplémentaires restent à faire selon lui.

Et Ban Ki-Moon a raison sur l’ensemble de ces points.

L’autre jour à je ne sais plus quelle manifestation, une troskyste de je ne sais quel groupuscule (pas faute pourtant pour ma part d’en connaitre la cartographie) était venue agresser la délégation du parti socialiste au sujet de l’intervention en Centrafrique. Lorsque je lui ai demandé quelle solution elle proposait pour résoudre le massacre, elle a décampé. Le troskysme d’aujourd’hui résumé: la révolution mais pas trop.

Reste que pour moi et d’autres. qui nous nous intéressons depuis des années au devoir de mémoire sur ce génocide méconnu (et sur lesquels il faut le dire seuls Libération, France 3 et France Culture ont réellement travaillé pour l’anniversaire des 20 ans de cette tragédie et l’explication au public français) ce génocide sur lequel des comiques médiatiques (pas les mêmes) font aussi des blagues glauques, reste beaucoup de zones d’ombres.

Il y a bien sûr les polémiques sur l’origine de l’attentat.

Et puis l’histoire nationale qu’essaient de raconter aujourd’hui, chacun à sa façon, le FPR au pouvoir et puis les anciens génocidaires. Il faut savoir d’ailleurs que plusieurs universitaires français, notamment des anciens de Lyon 3, dans des périodes plus sombres de cette brillante université, comme Monsieur Lugan bien connu des milieux d’extrême-droite, prirent en bonne partie fait et cause pour les assassins. Qu’un parlementaire comme Bernard Debré a écrit des lignes  d’ouvrages très connotés comme Le retour du Mwami, qui nient partiellement ce drame.

Et que le rôle de la France est trouble dans cette histoire.

Bien avant que l’horreur n’éclate notre pays avait soutenu un régime raciste qui a amené les âmes et les esprits à discriminer les uns et les autres. Juvénal Habyarimana, le Président assassiné provenait  du courant du Hutu Power. Une idéologie qui souhaitait la suprématie de son ethnie et la mise à l’écart des Tutsis. Voire, on le vit à partir de ce 6 avril 1994, leur extermination. La France, c’est avéré, fut un soutien du régime. Elle contribua à le sauver militairement une première fois en 1990 avant le génocide face à une offensive du FPR. Sans doute d’ailleurs le discours de ces derniers est-il partiellement influencé aussi par la défaite que lui a causée par l’armée française quatre avant avant le drame.

Pendant le génocide, la direction de la France de l’époque est accusée d’avoir pendant longtemps fermé les yeux voire armé les milices en machettes et les soldats en armes. Et, en intervenant, d’avoir dans un premier temps sauvé le régime génocidaire d’une débâcle. Il faut sans doute, entre les propos d’un Président du Rwanda, Monsieur Kagame de plus en plus autocrate chez lui et des milieux français de droite comme de gauche qui gardent classés les éléments de l’époque, que plus de lumière soit faite sur le sujet. Et affirmant (cela a pu aussi arriver en parallèle ) que certaines opérations ont sauvé des vies. Pourtant il est probable que sans le soutien de la France, le génocide n’aie pas eu lieu. Ou au moins pas eu cette ampleur.

Il est tout de même rageant que des gens dont le rôle est trouble dans ces époques ou qui apportent une caution morale à ce génocide aient rond de serviette dans les médias sans être questionnés. Voir Hubert Védrine, dont le rôle interroge dans ce drame, parader sur tous les plateaux en donnant des leçons europhobes et pro-poutine sur la politique française est par exemple particulièrement pénible…