Maldives: Comment peut-on aller y faire du tourisme? | Romain BlachierRomain Blachier

Je sais que les injustices de la vie amènent sans doute à faire souvent des compromis. Mais tout de même, je n’arrive pas à comprendre ces dernières années qu’on puisse sans avoir le moindre état d’âme se rendre aux Maldives pour ses vacances. Voyez, même Cécile Duflot abandonne leçons et postures pour aller se bronzer dans cet archipel qu’on dit paradisiaque (ps: au fait rien à voir mais j’ai l’impression qu’à l’approche du scrutin européen, où les Verts présentent un projet intéressant, certains trolls d’EELV ont presque envie de saborder l’image de leur parti sur le net, j’y reviendrais).

Les Maldives c’est un objectif depuis quelques années d’un million de touristes annuels. Une tendance qui connait une hausse de 30 à 40% depuis 2009.

Les Maldives, un pays répressif et écologiquement problématique

Beaucoup de visiteurs se concentrent dans des îles-hôtels des Maldives. Une volonté dès le départ du gouvernement islamiste de limiter les contacts entre étrangers et locaux. Une volonté d’ailleurs tout à fait acceptée aussi par les grands groupes touristiques, qui voient l’occasion de concentrer leurs actifs. Et un système qui visiblement ne préoccupe pas spécialement non plus les touristiques, visiblement peu dérangés d’aller aux Maldives sans en apercevoir des habitants autre chose que des femmes de chambre (Et encore, sachant que le personnel des hôtels est d’ailleurs à plus de 50% non issu des Maldives). Il est vrai que certaines interactions comme ce brave couple de touristes insulté lors d’une cérémonie ne donne pas spécialement une excellente image des relations entre locaux et touristes.

En dehors des îles hôtelières, la situation des droits humains aux Maldives n’est pas enviable: la liberté religieuse y est proscrite (le simple fait de posséder une bible peut vous amener en prison pour une durée pouvant aller pour les locaux de 2 à 5 ans), les femmes sont battues en public pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage (une jeune fille de quinze ans avait même été condamnée au fouet pour avoir été violée!) et la peine de mort appliquée très largement. Les militants des droits de l’homme comme le blogueur Ismael « Hilath » Rasheed (en photo en une de ce billet) sont menacés et pris à partie physiquement.

Côté environnement, le tourisme est une véritable nuisance aux Maldives, avec des îles transformées en véritables déchetteries. Pire, avec un point culminant situé à 3 mètres au-dessus du niveau de la mer, les Maldives risquent tout simplement de disparaître sous l’effet de l’élévation du niveau de la mer à prévoir. L’Etat multiplie ces dernières années les déclarations visant à faire croire à sa bonne volonté écologique… et pourtant pas grand chose n’est fait.

Ah si: récemment les Maldives viennent d’établir la peine de mort pour les enfants de 7 ans…

J’imagine que cela n’empêchera pas certains de continuer à y aller l’esprit tranquille. Alors qu’il y a tant d’autres endroits au monde où aller bronzer moins nuisible qu’aux Maldives.