Gérard Collomb et le benchmarking des migrants : la grande hypocrisie

Gérard Collomb a visiblement choqué nombre d’esprits en affirmant que les migrants faisaient une forme de benchmarking afin de regarder les endroits où se rendre le plus facilement en Europe. Aussitôt les esprits se sont échauffés et l’ancien Maire de Lyon, pas toujours apprécié de la presse parisienne, s’est fait tomber dessus à bras raccourcis, certains l’accusant d’avoir basculé de la République en Marche au Front National. Même Gabriel Attal, porte parole de la République en Marche a tenu a prendre ses distances. Alors que l’infect Maire de Beziers Robert Ménard tentait un baiser de la mort en soutenant le Ministre.

Il n’y a pourtant rien de bien choquant au fond de ce propos de Gérard Collomb : bien sûr personne n’imagine que les migrants passent leur temps au calme dans un bureau, un cappucino à la main sur un fauteuil en cuir de buffle,  scrutant sur leur ipad un powerpoint et un tableau comparatif afin de choisir, tel un séducteur cherchant une cible sur Tinder, l’endroit ayant le plus de qualités pour eux. Non. Mais ce n’est pas ce qu’à dit le Ministre.

Si il n’y avait pas de comparatif entre les conditions d’accueil, Cédric Herrou ne se serait pas engagé, le camp de Calais n’aurait pas existé et la Suède et l’Allemagne n’auraient pas reçu autant de nouveaux arrivants

C’est bien normal, c’est humain, eux qui quittent leur pays pour des raisons économiques, politiques ou de guerre, cherchent les meilleures conditions possibles pour eux et les endroits les plus faciles pour s’installer. Sinon l’Allemagne et la Suède, en ouvrant largement leurs portes, n’auraient pas reçu bien plus de migrants que la Hongrie ou le Danemark, bien plus restrictifs. Sinon des associations et des militants comme Cédric Herrou n’aideraient pas des personnes désireuses de passer d’un pays sûr (l’Italie) à un autre pays sûr (la France). Si il n’y avait pas de comparatif entre les conditions d’acceuil des pays européens, alors il n’y aurait pas eu le camps de Calais, où de nombreux humains voulaient partir de France pour aller en Grande-Bretagne. Et où, dont de nombreuses personnes qui tweetent des insultes en réponse au propos de Collomb, des militants essayaient d’aider ces migrants. Parce ces derniers pensaient, en comparant donc, trouver de meilleures conditions d’accueil en France.

De grâce, qu’on puisse débattre de l’asile en France et de ses conditions, ok, y compris dans les lois portées actuellement. Mais qu’on cesse les positions hypocrites.