Lyonnitude(s) : Divisions au sein de la droite de Lyon : L'Etat des lieux

 
Compliqué bestiaire que celui de la droite lyonnaise. On est à peine en train de se dire qu’il faudrait écrire un billet sur une énième candidature aux municipales de dans 4 ans exprimée par un énième candidat de droite qu’on nous signale la scission en deux du principal groupe d’opposition. Et puis des candidatures séparées dans des cantonales. Puis on enchaine avec encore une nouvelle déclaration d’intention à l’investiture de nouveau !Dur les candidatures à droite!

Bref ça va pas être facile de résumer tout ça mais mettons-nous y !

Depuis les municipales de 2008 les divers-droite s’agitent, puis scissionnent

Depuis les dernières municipales, la droite lyonnaise a le moral dans les chaussettes. Elle qui avait dirigé la ville dans des décennies de confort pépére, où la seule problématique était de savoir qui entre l’UDF et le RPR allait avoir la plus grosse part du gâteau, venait de perdre les élections pour la seconde fois de suite, et dans les grandes largeurs, face à Gérard Collomb.

Restait, à côté d’un petit groupe d’une poignée d’ex UDF, une formation de 16 membres au conseil municipal  mélangeant UMP, divers-droite et puis anciens supporters de Charles Millon, issus des ex-partis républicains et Démocratie Libérale.

Le groupe UMP, divers-droite et milloniste est au départ présidé par l’UMP Michel Havard. Battu comme tant d’autres dés le premier tour dans le 5e arrondissement, là où certains lui promettaient la victoire,cet homme a qui ses amis reprochent parfois un manque de présence et de travail, présente l’avantage d’être peu dérangeant et de cumuler son mandat avec celui de parlementaire. Il apparait donc comme un plus petit dénominateur commun pour tenter de mener la droite aux prochaines échéances. Mais dans le groupe ils sont nombreux à lui contester le leadership, à trouver son opposition inaudible et à regretter son refus de se positionner clairement sur certains dossiers. De même, le lâchage de nombre de ses amis lors des constitutions des listes lui vaut nombre d’inimités.

 Par ailleurs, deux membres de son groupe, Denis Broliquier, Maire ex-milloniste du 2e et son acolyte du 6e Jean-Jacques David, sont les deux seuls à avoir résisté, dans les beaux quartiers conservateurs de Lyon, à la vague Collomb. Et qu’ils espèrent davantage que de rester cantonnés dans leurs arrondissements. Rapidement les deux édiles d’arrondissement montent leur propre club politique afin de rassembler des soutiens….au départ chacun de leur côté.Broliquier a aussi tenté d’être sur les listes de la droite aux régionales, de monter une liste dissidente en cas de refus et finalement n’a été ni sur les bulletins de vote de l’UMP ni dissident.

Puis au dernier conseil municipal,ils ont constitué le groupe « Lyon Divers-droite » comprenant, outre, Denis Broliquier et Jean-Jacques David, Messieurs Nardone et Royer et Madame Chevassus. Certes certains membres de la famille ont gueulé. Il est vrai que les millonistes ne sont eux non plus des plus unis. D’autres élus issus de la mouvance sont restés avec Havard. Ainsi interrogé par mes soins, Pierre Delacroix, élu d’opposition du 7e (divers-droite ou milloniste selon les interprétations), m’a dit rester avec Havard par fidélité. Il est vrai qu’être en deux groupes à trois élus de droite au conseil d’arrondissement aurait été problématique. Mais Pierre Delacroix ne se reconnait pas dans la démarche de Broliquier. 

Comportant les deux seuls maires d’arrondissement d’opposition, Lyon Divers-Droite possède une puissance de frappe très gênante pour l’UMP et compte passer au test en présentant des candidats aux cantonales. Le Maire du 6e affronterait Dominique Perben par exemple. Bref Havard n’a pas réussi à unir la droite lyonnaise et à surmonter les différences de sensibilités et pourrait le payer cash. Broliquier est candidat, il l’a dit, pour les municipales de Lyon mais il se que David pourrait se déclarer à son tour en cas de bon résultat aux cantonales…

Nora Berra, contestée chez ses amis, voudrait être candidate avec l’aura gouvernementale

Autre contestation, celle de Nora Berra. L’ancienne tête de liste aux municipales dans le 8e arrondissement, bien qu’ayant fait une campagne municipale assez catastrophique, s’est retrouvée l’année passée députée européenne puis secrétaire d’Etat aux Personnes âgées, dans la perspective de Nicolas Sarkozy, d’utiliser cette nomination pour aider la droite lyonnaise…quel sens de l’Etat.

Dans cette foulée elle se présentera comme tête de liste aux régionales dans le Rhône où elle fera un mauvais score au second tour, en particulier dans le huitième arrondissement où elle est élue à défaut d’y vivre. Peu appréciée chez les militants qui la jugent instable et peu tendre avec ses amis politiques, elle se verrait bien en rassembleuse de la droite lyonnaise. en attendant elle soutien Havard. Officiellement. Officieusement c’est une autre paire de manches.

Emmanuel Hamelin sort du chapeau

Enfin dernière contestation en date, celle du croix-roussien Emmanuel Hamelin. Ayant perdu son siège de député au dernières législatives, battu aux municipales, ce dernier a été évincé aux régionales comme les autres noiristes.  L’ancien jeune premier de la droite lyonnaise ne désespère pas pour autant de regagner son siège de parlementaire…alors quand il a eu vent que « son » ancienne circonscription d’élection faisait partie de celles lorgnées par Nora Berra, son sang n’a fait qu’un tour et il s’est mis à annoncer sa candidature à la Mairie de Lyon. La chose a fait pas mal sourire en ville et nul doute que c’est non seulement par vengeance vis à vis d’un Havard qui ne l’a guère soutenu mais surtout pour défendre son pré carré de la 1er circonscription. Il apparait toutefois pour certains marginalisés à droite comme étant une bouée de sauvetage.

Ah et on allait oublier Georges Fenech

Georges Fenech, ex-député tendance hard de l’UMP (presque autant que Meunier c’est dire!) avait été déclaré inéligible, on s’en souvient, suite à une histoire un peu stupide. Son suppléant, le Nouveau Centre Raymond Durand a pris sa place, jurant la main sur le coeur démissionner dés que possible, dés le retour de Fenech, promesse non tenue. Du coup Fenech s’ennuie. Lâché par de nombreux amis jusqu’à d’anciens collaborateurs, il a  pourtant, lui aussi, déclaré il y a quelques temps sa possible candidature…