Lyonnitude(s) : Quand Chronos brûle le printemps

Quand même il donnait un petit coup de vieux ce dimanche dernier dans ses heures finissantes. Quand même bien sûr, évidemment, les copains qui se mariaient étaient beaux et heureux. Quand même mais oui tu sais le moment est, fut, sera un beau souvenir. oui un bon, un très beau souvenir! Mais ça n’empêche pas le coup.

Le coup ? Quel coup ? Celui à boire certes, il ne manque pas dans ce genre de festivité. Mais moi je suis resté à l’eau, je bossais trop le lendemain, je voulais me faire croire à un peu de sagesse même si celle-ci nous demanderait parfois de nous enivrer. Non le coup, c’était le coup de vieux. Même au milieu de la vie, enfin au milieu, ça dépend. Au milieu plus ou moins selon le stress, le boulot, les liquides ingérés, les mets consommés, donc plutôt moins pour moi, au milieu donc je disais, on peut une conscience de l’avancement du temps.

Voir des compagnons de combats  ( c’était en effet en l’espèce le mariage d’un couple de camarades politiques) en des versions modelées un peu plus d’années plus tard, dans des situation d’un peu plus importants, d’un peu plus avancés, c’est un mélange de plaisir et de pensée sur le travail inlassable de l’idole Chronos.

Voir ce copain avec qui on a partagé à 4 un sol dur de chambre étudiante et une platée de pâtes au beurre dans des temps de misère à Lyon comme de militantisme en terres lointaines, et qui aujourd’hui est un jeune directeur en avenir. Nous avons toujours des choses à nous dire, sur les combats d’hier, ceux d’aujourd’hui, le travail, la vie qui change, qui a changé. La vie. La vie qui passe.

Voir cet autre vieille connaissance avec qui on a fait des campagnes de militantisme étudiant aux quatre coins universitaires de France avec son front aux cheveux rareifés remplaçant une samsonesque tignasse, et puis cette autrefois si pétillante étudiante, avec qui on a échangé des câlins sur un matelas défoncé gambader avec ces marmots. Penser à la vie qui nait, qui construit, qui s’avance. Vers l’arrêt ? Vers l’arrêt !

Que veux-tu le temps passe frangin, et, bon celui qui reste à vivre ne doit pas être si mal sans doute ? Absolument !