Lyonnitude(s) : Le septième déjanté (conte de Noel partie un)

Chers lecteurs vous avez tranché.Ce blog restera strictement monothéiste.On ne s’y incarnera pas sous trois versions, pas plus qu’on n’y communiera sur plus d’une seule espèce.Ce blog reste donc un et un indivisible avec son côté très éclectique (ouais ce coup-là j’ai orthographié correctement, merci Brigitte).

Un autre truc participatif que j’avais sollicité ici, c’était l’idée de me faire écrire une nouvelle avec vos suggestions.Ca date d’il y a une dizaine de jours déjà.Et on va donc faire un mix avec une trame principale donnée par le gagnant Jérôme Manin: »Romain Blachier est le chanteur du groupe LSD (Le Septième Déjanté), seul groupe à avoir tenu plus de 2 ans au Top 5O USA. Blachier règne sur un ancien complexe sportif qui a garder le nom de Gerland (en Hommage à Gérard, son premier gourou), cette cité d’inspiration utopique est la principale ressource de la ville de Lugdunum. Plus de 42 000 personnes y vivent dans un bonheur socialiste à visage humain, on y vient se ressourcer des 4 coins du monde comme on allait à Katmandou dans les années 1970. Le Progrès, gazette de la cité est traduit en 127 langues sans compter les éditions en braille et en araméen. »

Jérôme gagne donc du Régnié et pour la peine va être un des protagonistes de l’histoire.J’ai aussi emprunté à Abadinte (qui gagne un lot de consolation la prochaine fois que je monte sur Paris) son anecdote potache sur Pierre-Alain Muet.Allez comme c’est Noël on va même en faire une espèce de conte déjanté, en deux parties.

C’était donc vers Noël

On était pas très loin avant les prochaines municipales conjointes aux présidentielles, qui avaient été déplacées suite à une énième modification constitutionnelle en faveur de Nicolas Sarkozy.

Le PS, qui allait plutôt bien à Lyon, malgré de petites guéguerres et mesquineries internes, avait du croiser un chat noir dans les élections présidentielles depuis le départ du rusé de Jarnac puisqu’il s’y préparait comme d’habitude dans le bordel et l’imprécision.A moins qu’il s’agisse de tentations suicidaires.D’ailleurs un peu dans toute la France les militants d’un Parti Socialiste, doué localement, se mettaient à avoir un certain succès dans les clubs-sado-masochistes dés que s’approchaient les échéances nationales.Ainsi dans les grandes villes de France les fédérations ouvraient de juteux (sans mauvais jeux de mots) lieux où cuir et fouet se conjuguaient dans la douleur, la domination et tout ça.A Lyon, c’était le Fleshtish 69 qui tenait le haut du panier, où il n’était pas rare de voir élus locaux et régionaux prendre et donner du bon temps et emplir par leur sueur les caisses du parti rose.

De l’autre côté, comme à l’accoutumée, les troupes conservatrices lyonnaises étaient dans un état de division aussi fortes qu’un MODEM du Rhône en congrès.Le député de Caluire, Philippe Cochet, après avoir déclamé tout son amour à la commune fatale à Jean Moulin,avait envie de changer de lit, tout comme Emmanuel Hamelin.L’ancien député de la Croix-Rousse, toujours peu occupé par un confortable et aussi peu prenant q emploi de conseiller culturel, avait lui aussi quelques envies municipales.Mais se dressaient également devant eux les Maires des 6 et 2e arrondissements, Jean-Jacques David et Denis Broliquier chacun ayant créé sa structure de réflexion-de-droite-mais-faut-pas-le-dire-dans-l’intérêt-de-mon-élection-à-moi-pardon-des-lyonnais l’un contre l’autre.Le sommet avait été atteint lorsque les deux clubs avaient fait le même soir un colloque sur un sujet identique  » Les rallyes ont-ils une incidence sur la reproduction sociale à Lyon ? » .Le débat sur l’investiture du candidat de la droite devait se régler à coup de queue lors d’un tournoi à l’académie de billard sous l’arbitrage de Michel Noir lorsqu’une lettre de Forissier et de Pandraud annula le tournoi à la dernière minute.Enfin le député Michel Havard était parti au Brésil suite à une nouvelle sombre histoire de lâchage au milieu d’une cantonale partielle.Le duel qui avait suivi dans la législative partielle avait vu la victoire de Vikash Dhorashoo, soutenu par Collomb, en ticket avec Nicolas Le Bec face au déjà classique couple Sangouard/Augoyard.

Et puis l’UDF-MODEM était présente avec un Geourjon jurant devant les portraits d’un Madelin reconverti dans les sites roses via la société lyonnaise Rentabiliweb, qu’il n’était ni pour l’alliance avec la droite ni avec la gauche (enfin tant qu’on s’alliait pas avec la gauche bien sûr).Bien sur le MODEM avait une quinzaine d’autres candidats,plus les remplaçants, à la candidature, plus ou moins à droite, plus ou moins au centre,parfois à gauche.Les plus facétieux avait surnommé cette flopée d’ambitions « le quinze de l’orange ».Une branche armée, les « commandos Giscard d’Estaing » avait même été créé, mêlant membres du MODEM et partis centristes de la majorité sarkozyste.Sa première action avait été d’envoyer Marielle de Sarnez enchainée dans un container aux FARC de Colombie.Un certain jeune bloggeur lyonnais travaillant pour Michel Mercier avait été soupçonné dans l’histoire mais avait nié et rien n’avait pu être prouvé, les témoins ayant tous été retrouvés abattus une clémentine dans la bouche.De son côté, Lafond avait monté son équipe de campagne déjà dénommée officieusement « Lafond-Ki-Family ».

Gérard Collomb de son côté réfléchissait à se présenter pour un troisième couronnement par les lyonnais, lors de ses longues promenades sur les berges de Saône ou en feuilletant les Oeuvres Morales de Plutarque et La Vie de Pomponius Secundus de Pline l’Ancien.

C’est là qu’on a tout fait basculer avec Jérôme Manin.

En fait, j’avais réussi à convaincre l’indécrottable Jérôme Manin adversaire du Grand Stade de Décines d’aller voir un match de coupe d’Europe de rugby à Gerland.Le LOU-rugby, bénéficiant du déplacement de l’OL, pour la deuxième fois de suite championne d’Europe, dans les terres de l’est, jouait les premiers rôles en top 14.Les matchs d’ovale étaient célèbres aussi pour leur speaker, un ancien candidat à la Mairie de Lyon reconverti, qui hurlait dans son micro  « on va les défoncer! » à chaque entrée de l’équipe adverse sur le terrain.Je revenais,après avoir laissé tomber le micro de la politique pour la guitare électrique, d’une tournée avec mon groupe LSD (Le Septième Déjanté).Notre reprise d’Insomnia (qui avait l’avantage de faire de ma voix discordante un atout) du groupe Dark Fortress, en français avec l’accent lyonnais avait cartonné aux USA,de même que notre folk-punk en franco-provencal.Vous connaissez pas Dark Fortress? Ben j’en parle parce que j’écoute a en écrivant ce billet.

Découvrez Dark Fortress!

Oui c’était complètement de notre faute à Jérôme et moi.Enfin un peu plus à lui.Pour une raison inconnue il promenait avec un bidon de muscat artisanal donné par un pote.Du coup lorsqu’il a voulu serrer Fabienne Levy dans ses bras, qui allait faire un petit tour au stade, le mouvement m’a surpris et j’ai fait tomber le bidon sur une installation électrique insuffisamment protégée (le parti populaire européen avait considérablement abaissé les normes de sécurité européenne) et j’entendis un grand « boum ».D’un coup tout s’est propagé en ville en une série d’explosions incroyables, par une réaction en chaine.Feu un peu généralisé, bruits de partout.Dans le local du laboratoire P4 abandonné, situé non loin du stade, une étrange substance commença à se répandre.Dans le 6e, Erick Roux de Bezieux, qui fêtait l’inauguration de TV-Syntagme, un  verre de Vosne-Romanée en main, échappa de peu au chaos tandis qu’Amaury Nardone, venu officiellement en ami retrouvé faire la promotion de sa nouvelle ligne de vêtements « red pants » prenait la porte du studio dans la gueule.Les mauvaises langues dirent plus tard que le fourbe Erick et la diabolique Elodie avaient tendu en réalité un piège à leur vieil ennemi et que le barouf avait sauvé le malheureux Amaury d’un saut involontaire dans le Rhône un boulet au pied.A la Croix-Rousse, le député Muet, qui avait tendance à ne pas répondre à ses mails une fois les élections passées, venait de perdre ses tympans suite à l’explosion des bidons de bière du Chanteclerc.Le pauvre se met à se promener en criant  » dans les rues de Lyon lançant des cris effrayant les passants : pamouéssou! pamouéssou! Eh oui, le pauvre hère détruit par le bruit n’arriva plus à articuler : Pas Muet! Sourd! ».Enfin à Vaise, Jean-Christophe Vincent, surpris par le bruit en plein casse-croûte, avait cassé son coquetier-design à 5200 euros pièce.

Bref, une panique pas possible.Dans le stade, Fabienne Lévy et Jérôme Manin se disputèrent avec Nathalie Perrin-Gilbert qui passait malencontreusement par là, essayant de lui faire porter la responsabilité des événements tandis que cette dernière rejetait la faute sur Collomb.De vieilles rancoeurs commençaient à se régler: Laure Dagorne venait de convaincre un pilier du LOU que Lionel Lassagne avait dit de très vilaines choses sur sa génitrice,les différents successeurs potentiels de divers Maires d’arrondissement de gauche tentant de s’assommer avec les bouteilles de Lou-côtes du Rhône en tribune officielle.Bref du pas beau à voir.

Moi pendant ce temps-là je tentais de faire oublier ma maladresse qui avait mis la ville sans-dessus-dessous en me planquant dans une des loges et en discutant le coup avec une de ces magnifiques hôtesses d’accueil aux jambes interminables, invariablement étudiantes en droit ou en communication pendant que le pilier passait devant nous en poursuivant un Lionel Lassagne protestant de sa bonne foi. »Alors vous faites un master de droit comparé, ah c’est intéressant ça ! ».

La suite très prochainement