Lyonnitude(s) : septembre 2011

Gouverner aux sondages est une tentation de nombreux politiques,de France mais aussi d’Allemagne. Cette tentation, c’est probablement celle qui a submergé M.Roesler. M.Roesler m’est pas m’importe qui, c’est le chef du parti libéral Allemand, le vice-chancelier de la coalition de droite qui gouverne le pays et le ministre de l’économie. Lisant les journaux comme tout un chacun, le monsieur est tombé sur un sondage affirmant que 53% de ses concitoyens souhaitaient que les grecs soient sortis de l’Euro et que 76% étaient hostiles au plan d’aide au pays de Nana Mouskouri et de Démosthéne.

Du coup M.Roesler s’est dit qu’il pourrait profiter de l’occasion pour rebooster son parti, en mauvais état depuis la crise financiére mondiale et la résultante des erreurs du modéle promu par les amis du monsieur. Justement, les élections a Berlin allaient constituer un moment difficile pour les libéraux allemands. Alors M.Roesler a commis quelques déclarations pour aller dans le sens des sondages du genre ‘si la Gréce a des défauts de paiement, cela leur apprendra a fonctionner normalement‘ ou encore ‘l’Allemagne ne doit rien mettre sur la table‘, bref les grecs allez vous faire voir chez vous, nous on vous aidera pas. Le résultat est tombé: les nuisibles libéraux allemands ont été sortis du parlement Berlinois par les électeurs.

L’autre parti de la coalition de droite au pouvoir, les plus intelligents démocrates-chrétiens, sont en train de changer leur fusil d’épaule, aprés six défaites de suite face aux dynamiques sociaux-démocrates et aux verts. Au départ, la chanceliére, Madame Merkel et Monsieur Schaeuble, son ministre des finances, avaient peur de faire  comme ces allemands revenus de l’ile grecque de Rhodes, destination appréciée outre-rhin. Chaque année en effet, des dizaines de milliers d’entre eux reviennent avec des gadgets pour touristes qu’ils estiment au final avoir payé cher pour pas grand-chose, excepté un soutien au tissu économique local et au mode de vie sympa des habitants.

Seulement, malgré le fait qu’elle soit toujours opposée de maniére nocive aux eurobonds et qu’elle aie amené un peu adroit Nicolas Sarkozy sur sa position, la position de Madame Merkel évolue. Schaeuble a commencé par expliquer que le package de stabilisation de l’euro était de 700 milliards soit deux fois la dette grecque et que cela allait permettre d’éviter une contagion de l’économie européenne en sauvant la Gréce. Un discours différent de celui tenu il y a peu de mois encore.

Et puis l’Allemagne et certains des pays qui lui servent d’ateliers de production dans l’est de l’Europe ont finalement su tirer parti de la crise existante. Ce qui explique sans doute en partie les ralentissements de l’Allemagne au début dams les plans de sauvetage.

1-Avec cette insécurité dans de nombreux pays d’Europe, les capitaux se sont rués sur la fiable Allemagne.Le prix des crédits aux entreprises ont chuté. Nombre d’entre elles ont refinancé leurs crédits pqr de nouveaux, bien moins chers.

2-Le taux des obligations d’Etats, pour des raisons identiques, ont chuté au niveau de 1,8%, donnant de grandes bouffées d’air frais au gouvernement via de l’argent pas cher.

3-Le géant exportateur qu’est le pays a pu bénéficier d’un euro qui a chuté, les produits germaniques sont 5 ou 6% moins cher que auparavant sur les marchés internationaux. D’ailleurs fait révélateur, les commandes de machines de production ont augmenté en Allemagne et dans des pays produisant avec elle comme l’Estonie.

4-Du résultat de tout cela, le pays ne devrait avoir qu’un déficit de moins de 1,5% cet année contre 5,7% en France avec Nicolas Sarkozy.

On comprend donc que jusqu’ici, dans cette Europe pas assez unifiée, pas encore fédérale, Madame Merkel et M.Schaeuble voulaient jouer la montre dans la crise grecque. Maintenant que le profit est engrangé pour leur économie, que la Gréce est définitivement au bord du gouffre, ils se disent qu’il est temps désormais d’agir. Tant mieux. Et une raison supplémentaire aussi de souhaiter vite une gouvernance européenne plus politique et fédérale.