Lyonnitude(s) : juillet 2012

Pendant que retentissent sur les têtes de Cécile Duflot et de Audrey Pulvar les désastreuses cloches du machisme réactionnaire, pendant que vous vous en êtes à vous demander si il est bien raisonnable que vous repreniez un cinquième mojito ce troisième soir de vos vacances ou si cela vaut vraiment le coup d’aborder cette jolie écossaise (ou un superbe gallois il y en a un bout la bas sur le transat) croisée au bar de la plage, il vous a peut-être échappé que le congrès du parti socialiste était en train de commencer pour quelques mois, distrait que vous êtes.

C’est même le conseil national (oui reprenez ce cinquième mojito, pour moi ce sera un Dry Martini).

Ceci dit peut-être avez-vous fini par aborder Shirley (ou Aeddan) et vous pardonne de votre distraction, occupé(e) que vous êtes.

Quelques explications tout de même de comment tout cela fonctionne. Ceci pour pimenter vos vacances.

Le congrès se divise principalement en deux phases:

-celle des contributions

-celle des motions

A-les contributions

Les contributions sont des textes proposant un certain nombre de mesures et de perspectives pour la société, l’écologie, le parti socialiste, l’entreprise, l’Europe ect…Elles portent sur toutes sortes de sujets, depuis la prostitution, jusqu’à la paix dans le monde, les politiques migratoires, la formation, le nucléaire ou éventuellement la manière dont François Hollande devrait tirer à l’arc.De quoi faire des lectures de vacances denses…

Il existe deux catégories de contributions:

-Les thématiques

-Les générales

Chacune d’entre elle a un ou plusieurs premiers signataires (initiateurs du texte) et des signataires l’ayant rejoint après avoir lu la motion.

A1-N’importe quel adhérent peut déposer une contribution thématique.

Il s’agit, comme son nom l’indique, d’évoquer un thème particulier que les signataires souhaitent voir pris en compte par le parti.

Et tout autant que le sujet, il s’agit de défendre le point de vue qu’ils souhaitent au sujet de cette thématique. Il y a ainsi plusieurs contributions sur le féminisme, pas toujours d’accord entre elles.

Libre aux signataires de faire connaitre leur texte pour qu’il soit repris plus tard dans les thématiques du parti. Pour cela,il est important qu’un maximum d’adhérents, d’élus et de responsable la signent, pour en fare grandir l’importance. Une sorte de fanpage facebook avec plus de mots dessus en fait.

A2-Les contributions générales, plus impliquantes

Elles doivent être signalées comme telles (oui il/elle est vraiment canon, tu veux des brochettes pour éponger les mojitos ? ) par au moins un membre des instances nationales du PS.(Conseil National, Secrétariat National, Commission Nationale de Contrôle des Finances et des Comptes, Commission Nationale des Conflits). Dans la pratique, la signature d’un Premier Secrétaire Fédéral, membre de droit du Conseil National, peut faire l’affaire si vous êtes sympa avec lui. Il veut peut-être un mojito lui aussi ?

Elle portent souvent, comme leur nom l’indique, sur un nombre de sujets plus vaste qu’une contribution thématique. L’une de celles dont je suis des premiers signataires fait 75 propositions! Mais il est tout à fait possible de ne parler que des PME, de mondialisation ou de la meilleure manière de réussir une recette d’agneau en croute.

Dans certains congrès (les plus tendus) on ne peut généralement en signer qu’une mais comme il fait beau et que la jeune Shirley à l’air intéressée, on va pas vous casser l’ambiance : sur ce congrès vous pouvez en signer autant que vous le souhaitez. Il me semble avoir atteint les 4 ou 5 paraphes sur ce type de textes. 

Les contributions générales sont souvent le fait de groupes organisés (clubs, courant,motions du précédents congrès, groupes d’amis politiques etc…)qui souhaitent attirer l’attention du PS sur une ou plusieurs thématiques qu’ils souhaitent voir aborder par le PS.

Pas différent des thématiques me rétorquerez-vous l’œil torve après avoir finalement repris un sixième mojito pour faire passer cette avalanche de textes tout en lorgnant que votre proie ne s’échappe pas du bar.

Certes.

En fait avant tout la différence entre thématiques et générales est bête comme chou: les contributions thématiques ne peuvent pas se transformer en motion, les générales, elles peuvent le faire. Et cela change beaucoup de choses.

B Les motions

A l’issue de cette phase, les différents groupes discutent entre eux, notamment ceux qui ont déposé des contributions générales. Cela se fait au téléphone, par mail, dans divers bistrots servant de mauvais cafés ou au sein de barbecues de qualité, bref où l’on veut. L’université d’été du PS à la Rochelle est d’ailleurs l’occasion principale d’évoquer ce genre de chose devant une bonne glace de chez Ernest.

Ce qui explique que si l’on a fait l’erreur de confier au début à son ami Simon de réserver les chambres et qu’il a oublié de le faire, il ne reste plus guére de place dans les hôtels que dans des villages aussi improbables qu’éloigné dde la riante cité rochellaise ou dans de coûteuses iles où résident d’anciens premiers ministres au cheveu bouclé. C’est le moment où les uns et les autres discutent de faire ou pas des textes ensemble. Peu après (parfois les sections ont même le temps de débattre des contribution ! ) les motions sont déposées officiellement.

Celles-ci sont des textes regroupant une ou plusieurs contributions générales et regroupant de nombreux aspects politiques et soumis au vote des militants.

C Les élections des responsables

A l’issue du suffrage, la tête d’affiche (premier signataire) de chaque motion est candidat au poste de premier secrétaire du PS et la représentation dans les instances nationales est proportionnelle aux résultats obtenus par chaque motion. De même au niveau des fédérations (département). Enfin après tout cela un vote des adhérents aura pour objet la désignation du Premier secrétaire, du Premier Fédéral et du secrétaire de section (au mois de novembre).

Voila vous savez tout. Bisous à Shirley et à Aeddan. On se revoit vite. Et abusez pas sur les mojitos

article repris par le site de Marianne