Start Ups | romainblachier.fr

Dans cette histoire de réforme des plus values sur les cessions d’actions, tout est bien qui est en train de plutôt bien finir finalement, même si des amertumes apparaissent ça et la.

A commencer par une partie de la gauche: le gouvernement aurait cédé à un mouvement d’entrepreneurs isolés dans leurs cocons et composés pour l’essentiel de riches patrons.  Certains évoquent le fait qu’il suffirait de quelques dizaines de milliers de likes pour faire reculer le gouvernement. Côté journalistes plutôt marqués à gauche c’est un peu pareil à Libération tout comme chez Bruno Roger-Petit. C’est sans doute ne pas avoir regardé avec attention à la fois le fonctionnement d’une démocratie moderne et le contenu des discussions.

Pour ma part, je me félicite de la décision du gouvernement. Depuis le départ je dis à mon très modeste niveau deux choses: D’abord qu’il vaut mieux taxer la rente et les spéculations peu créatrices d’emploi (art, immobilier…) que la prise de risque ou même les fonds d’investissements. D’autre part que au vu de la logique du budget je ne doutais pas que la fiscalité serait réévaluée en fonction de la création d’entreprise.

Le tout en marquant une défiance vis à vis du mouvement des pigeons que je trouvait à la fois approximatifs (volontairement pour quelques uns d’entre eux) dans leurs remarques et émetteurs de doxas dans leur prétention à représenter l’ensemble des entrepreneurs.

Ceci alors que, bouchers, boulangers, industriels etc…et même un grand nombre  des start-ups et entreprises du numérique, plus de 99% des entreprises de France ne sont nullements concernées par les capitaux-risqueurs. Mais vont par contre bénéficier d’un budget favorable aux TPE et PME.

Ce qui, je le répéte comme je l’ai répété depuis le début de la semaine, n’empêche pas que la taxation des transmissions d’entreprises pouvait poser question en décourageant non pas la gestion et le développement de l’entreprise, non affectée par la mesure, mais les investissements des capitaux-risqueurs dans un secteur qui a besoin de financement et est susceptible de créer rapidement des emplois dans une certaine mesure et de la valeur ajoutée.

Cette nuance ainsi que le pedigree plutôt à droite d’une fraction des plus virulents du mouvement m’amenait d’ailleurs très souvent à être attaqué, y compris de façon personnelle, par des gens pourtant favorables, comme moi, à un évolution du projet de taxation. La recherche de la stratégie du choc 2.0 sans doute.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le mouvement des pigeons a pris ses racines chez les capitaux-risqueurs puisque c’est d’abord eux qui pouvait trouver matière à moins de rémunération, rejoints par la suite par un mélange d’entrepreneurs sincèrement inquiets et de proches des milieux sarkozystes désireux d’en découdre avec le gouvernement.A noter d’ailleurs que nombre d’entre eux ne s’étaient nullement manifestés quand Sarkozy avait enterré ou presque le statut de Jeune Entreprise Innovante l’année passé. Ou « oublié » de saluer son retour grâce à la majorité de gauche au sénat.On est plus tellement dans le pragmatisme entreprenarial mais dans l’idéologie, au moins pour certains.

Comme le rappelle Gabale dans son excellent billet, ce que je disais aussi l’autre jour que n’ont pas su ou voulu savoir un certain nombre des plus virulents montés au créneau, un projet de loi de finances est comme son nom l’indique un projet.

Il est là pour être amendé, travaillé et c’est ce qui se passe depuis des mois avec des partenaires, dans le domaine du numérique également avec par exemple le SYNTEC.

Hier la discussion avec mes entrepreneurs du numérique a amené a une revision de la fiscalité amenant à ce que les créateurs d’entreprises ne payent pas plus de taxes au moment de céder leur affaire qu’auparavant. Et à confirmer l’exonération de taxes en cas de reinvestissement. De quoi injecter des liquidés supplémentaires dans des projets de start-up. Sans compter, comme me le disait un entrepreneur du numérique tout à l’heure, que le gouvernement voudra investir dans ce type d’entreprises via les banque publiques d’investissement.

Est distingué le spéculateur, le rentier, du créateur d’entreprise. N’en déplaise à certains éditorialistes des plus antigouvernementaux, cela a du sens dans une économie.

Reste aussi, mais c’est à l’étude que la France a besoin de plus de capitaux-risques et qu’il est légitime de mener, comme le font les services de Cahuzac, Pellerin et Moscovici, une réflexion également à ce sujet. Mais qu’on ne saurait mettre la rente et le travail sur le même plan.

Ce mouvement aura eu du bon. Et si il m’aura amené à voir certains sous un jour plus décevant que je ne les imaginais, il m’aura ausi permis des échanges trop souvent hélas violents mais également des discussions et

des rencontres très intéressantes. Un beau moment de débat.