C’est l’été: Soleil (en temps normal) vacances,soirées, découvertes,farniente, grillades et…West-Coast rap (ou G-Funk, même si certains font une petite distinction entre les deux).
Inventé dans les rues des villes de Californie, le G-funk ou rap West Coast n’a pas pour le moment percé en France.
Le West Coast? Une version du rap plus lent, plus doucereux, lancé à Los Angeles par des artistes comme NWA ou Snoop Doggy Dog et aujourd’hui représenté notamment par The Game, une musique d’été, langoureuse.
L’imagerie est différente du rap traditionnel puisqu’aux antithèses de l’engagement social et politique trés fort à l’époque de son démarrage. Régnent alors sur l’autre côte des USA Public Enemy ou Krs-One.
Le soleil, les lows-riders,les tatouages, les nattes et les cheveux longs et défrisés, la farniente, les barbecues entre potes fondant l’imagerie du G-Funk mais aussi la guerre entre bandes ou les histoires de cul, dans une description tombant trop souvent, hélas, dans un machisme primaire…
L’esthétique est façon générale celle des gangs de Los Angeles.Nombre d’artistes de west coast à l’époque arboraient fièrement le rouge des Bloods ou le bleu des Crips qui sera longtemps d’ailleurs l’une des seules couleurs portées par le Crisp member Snoop Doggy Dogg, repéré par la célébrissime Dr Dre.
La tentative du rappeur Paris, de faire une synthése entre l’engagement d’un certain hip hop militant et du son west coast, notamment dans « Guerilla Funk » en 1994 qui détourne le nom G-Funk qui veut dire originellement Gangsta Funk échoue et ne fera pas d’émules.
Si l’album est d’une qualité musicale indiscutable, les propos extrémistes voire racistes du chanteur décrédibilseront la démarche et le West Coast restera définitivement dans son imagerie gansgta et produisant un son downtempo,plus mélodieux que son frére New-Yorkais.
Malgré les défauts de la formule, j’ai souvent plus apprécié le son de Los Angeles que celui de New-York. MC Eiht (photo en début de billet), DJ Quik,Mack 10, Dr Dre, Bone-Thugs ‘N Harmony et tant d’autres… Des films comme Boyz ‘n The Hood ou Menace II Society contribueront aussi à faire connaitre la démarche.
Mais c’est le tube « What’s My Name » de Snoop qui fera connaitre ce style en France en 94/95.Vous ne vous en souvenez plus? Séance de rattrapage ci-dessous.
Snoop.Dogg.-.What’s.My.Name La chose plait (ce sera notre hymne au Cameroun avec mes potes de l’Anti-Gang Possee) mais le G-Funk s’est peu implanté en France.
La Californie est en effet loin de nos réalités et les maisons de disques sont frileuses à signer des groupes trés explicites.Toutefois des rappeurs existent ça et là comme Les Sales Blancs dont le flow est aussi influencé par le style du sud des USA ou Aelpeacha autour du label 187 prod, les excellents Southcide 13 qui font partie des vétérans ou encore Bass Click, dont l’album « Bass Click Ep » a été mal accueilli par la critique car trop copie conforme des albums US.Il est vrai que du fait de la distance, le West Coast français manie habituellement un peu d’auto-dérision en se comparant à Los Angeles, même si il n’échappe pas lui aussi au fait de basculer trop souvent de l’histoire de cul au sexisme le plus bas.Nos voisins Italiens pratiquent, eux, une sous-variété du genre:Le Latin Hip Hop dont les hispaniques de LA sont friands.En France, le groupe La Harissa a plongé son ancre dans le genre, le mettant à la sauce portugaise mais sans forcément qu’on puisse dire avec certitude que sa musique soit complètement influencée par la West Coast.
Notre région est aussi présente sur la carte du G-Funk français puisque si mes copains de Mackroute Records ont fermé boutique, Koka à Lyon et Dogg Master à Grenoble représentent le style ainsi que surement quelques autres que je ne connais pas et qui font ce rap sirupeux qui évoque autant l’été.