Travail le dimanche : y penser de façon nuancée

J’avoue ne pas réussir à être complètement tranché sur le travail du dimanche dont une extension vient d’être votée par les députés cette nuit.

Débat très centré sur Paris

Déjà une grande partie de la discussion a tourné sur savoir si tel ou tel quartier de Paris devait ou ne devait pas être ouvert le septième jour de la semaine. Laissant encore une fois l’impression que le débat parisien squatte un peu tout, médiatiquement et politiquement. D’où le coup de gueule bienvenu de ma copine Colette Capdvielle Il faut dire qu’en transférant au gouvernement et non plus au préfet sur initiative du conseil municipal le pouvoir de fixer les zones ouvertes TOUS les dimanches la loi centralise désormais sur l’Etat ce qui était du pouvoir des élus locaux, y compris parisiens, qui d’ailleurs on souvent du coup voté en fonction de leurs circonscriptions (Pour prendre l’exemple de deux députés parisiens Mazetier étant contre, Caresche pour pour des raisons moins idéologiques que locales).

Il y aura donc de nouvelles zones dans les villes qui seront déterminées par l’Etat et qui ouvriront tous les dimanche. Par contre en dehors des zones commerciales on pourra passer de 5 dimanches jusqu’à 12 par an en fonction des décisions du Maire. Centralisation d’un côté, décentralisation de l’autre.

Le commerce de proximité en question à Lyon

Mais surtout la question des zones commerciales, si est trop décidée centralement, pourra avoir de lourdes conséquences sur le commerce de proximité traditionnel en renforçant le poids des centres commerciaux. Le dispositif pourrait aussi renforcer les grandes enseignes avec beaucoup d’employés ou les très gros indépendants vis à vis des petits commerçants, difficilement en capacité quand ils sont seuls ou avec un seul salarié, de tenir la concurrence. C’est d’ailleurs, pour faire suite à un autre polémique de cette semaine, pour cela qu’un jour de fermeture existe à beaucoup d’endroits pour les boulangers. Le commerce indépendant c’est pas facile. Et cette loi pourrait ne pas lui faciliter la vie.Même si des commerçants ouvrent le dimanche matin, ils ont besoin à un moment de récupérer (d’où le fait que de nombreux endroits sont fermés le lundi)

Sur le plan des droits des travailleurs salariés

Il est tout de même dommage que la loi aie refusé une majoration. Travailler le dimanche peut être un plaisir (que je pratique) mais cela peut aussi être une vraie contrainte, notamment familiale. Et comme toute contrainte, comme tout service, comme toute prestation complémentaire, elle mérite rémunération supplémentaire. En refusant de prendre position sur le sujet et en renvoyant à l’individuel, le gouvernement n’a pas fait preuve d’esprit de justice. D’autant que nombreuses vont être par exemple les femmes seules obligées de prendre un mode de garde dans ce genre de cas, comme le soulignent les associations féministes. A ce moment il ne restera plus rien voire pire du salaire de la journée de travail. Donner aux partenaires sociaux la possibilité de négocier ok mais établir le principe d’un paiement supplémentaire avant la discussion ça aurait été plus juste.

Sur le plan de la liberté individuelle

Il est insupportable que l’Etat ou des députés aient à dire ce qu’on doit faire le dimanche. Quand j’ai un dossier à faire, une tâche à terminer, je n’aimerais pas que l’Etat vienne me dire que non. Il se trouve aussi, mon coin de la Guillotière en est la preuve, qu’il y a une vraie demande, y compris de ma part, pour aller dans les commerces le dimanche matin. Quiconque a expérimenté mon quartier de 9h à 14h ce jour là à ne peut pas être complétement pour la fermeture totale des commerces ce jour là de la memaine. Ce temps se déroule il est vrai dans de petits commerces où il est vrai le patron est globalement présent. Et fermera souvent le lundi. Déplaçant donc la question. Mais la liberté individuelle est-elle respectée pour ceux qui seraient contraints de travailler? Qui voudraient, pour une fois dans la semaine se retrouver en famille…Il est permis d’en douter. Et puis aussi de douter d’un dispositif supprimant un temps souvent utilisé pour le collectif dans une société de plus en plus individualiste. A moins de coupler cela à de nouvelles lois plus généreuses sur le temps de travail comme le propose à juste titre Michel Rocard ? Mais qui voudrait faire cela en ce moment ?

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J’avoue ne pas réussir à être complètement tranché sur le travail du dimanche dont une extension vient d’être votée par les députés cette nuit.

Débat très centré sur Paris

Déjà une grande partie de la discussion a tourné sur savoir si tel ou tel quartier de Paris devait ou ne devait pas être ouvert le septième jour de la semaine. Laissant encore une fois l’impression que le débat parisien squatte un peu tout, médiatiquement et politiquement. D’où le coup de gueule bienvenu de ma copine Colette Capdvielle Il faut dire qu’en transférant au gouvernement et non plus au préfet sur initiative du conseil municipal le pouvoir de fixer les zones ouvertes TOUS les dimanches la loi centralise désormais sur l’Etat ce qui était du pouvoir des élus locaux, y compris parisiens, qui d’ailleurs on souvent du coup voté en fonction de leurs circonscriptions (Pour prendre l’exemple de deux députés parisiens Mazetier étant contre, Caresche pour pour des raisons moins idéologiques que locales).

Il y aura donc de nouvelles zones dans les villes qui seront déterminées par l’Etat et qui ouvriront tous les dimanche. Par contre en dehors des zones commerciales on pourra passer de 5 dimanches jusqu’à 12 par an en fonction des décisions du Maire. Centralisation d’un côté, décentralisation de l’autre.

Le commerce de proximité en question à Lyon

Mais surtout la question des zones commerciales, si est trop décidée centralement, pourra avoir de lourdes conséquences sur le commerce de proximité traditionnel en renforçant le poids des centres commerciaux. Le dispositif pourrait aussi renforcer les grandes enseignes avec beaucoup d’employés ou les très gros indépendants vis à vis des petits commerçants, difficilement en capacité quand ils sont seuls ou avec un seul salarié, de tenir la concurrence. C’est d’ailleurs, pour faire suite à un autre polémique de cette semaine, pour cela qu’un jour de fermeture existe à beaucoup d’endroits pour les boulangers. Le commerce indépendant c’est pas facile. Et cette loi pourrait ne pas lui faciliter la vie.Même si des commerçants ouvrent le dimanche matin, ils ont besoin à un moment de récupérer (d’où le fait que de nombreux endroits sont fermés le lundi)

Sur le plan des droits des travailleurs salariés

Il est tout de même dommage que la loi aie refusé une majoration. Travailler le dimanche peut être un plaisir (que je pratique) mais cela peut aussi être une vraie contrainte, notamment familiale. Et comme toute contrainte, comme tout service, comme toute prestation complémentaire, elle mérite rémunération supplémentaire. En refusant de prendre position sur le sujet et en renvoyant à l’individuel, le gouvernement n’a pas fait preuve d’esprit de justice. D’autant que nombreuses vont être par exemple les femmes seules obligées de prendre un mode de garde dans ce genre de cas, comme le soulignent les associations féministes. A ce moment il ne restera plus rien voire pire du salaire de la journée de travail. Donner aux partenaires sociaux la possibilité de négocier ok mais établir le principe d’un paiement supplémentaire avant la discussion ça aurait été plus juste.

Sur le plan de la liberté individuelle

Il est insupportable que l’Etat ou des députés aient à dire ce qu’on doit faire le dimanche. Quand j’ai un dossier à faire, une tâche à terminer, je n’aimerais pas que l’Etat vienne me dire que non. Il se trouve aussi, mon coin de la Guillotière en est la preuve, qu’il y a une vraie demande, y compris de ma part, pour aller dans les commerces le dimanche matin. Quiconque a expérimenté mon quartier de 9h à 14h ce jour là à ne peut pas être complétement pour la fermeture totale des commerces ce jour là de la memaine. Ce temps se déroule il est vrai dans de petits commerces où il est vrai le patron est globalement présent. Et fermera souvent le lundi. Déplaçant donc la question. Mais la liberté individuelle est-elle respectée pour ceux qui seraient contraints de travailler? Qui voudraient, pour une fois dans la semaine se retrouver en famille…Il est permis d’en douter. Et puis aussi de douter d’un dispositif supprimant un temps souvent utilisé pour le collectif dans une société de plus en plus individualiste. A moins de coupler cela à de nouvelles lois plus généreuses sur le temps de travail comme le propose à juste titre Michel Rocard ? Mais qui voudrait faire cela en ce moment ?

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