Le web, une chance pour les artistes des pays émergents

Mon édito sur RCF est écoutable via le lien, dans le lecteur en fin de la version écrite (seul le prononcé compte)

Une opportunité pour les chanteurs des pays émergents

Savez-vous Jean-Christophe, que le droit d’auteur a été initié en grande partie au Liban? Mais si dans la patrie du cédre et de Nancy Ajram la célèbre chanteuse. Vous ne connaissez pas Nancy Ajram? eh ben les libanais sont plus cultivés que vous!

Nancy Ajram et autres Yara peuvent atteindre des millions de dollars de recettes de disques parce qu’elles chantent dans l’ensemble du monde arabe. Mais la plupart de leurs cds qui se vendent dans les rues de Beyrouth, d’Aden ou du Caire sont des copies pirates qui ne rapportent pas un sou à leurs auteures.

C’est pareil dans un autre pays, l’Algérie, où l’ensemble des disques proposés à la vente du chanteur Khaled sont des contrefaçons puisque Khaled ne destine pas de disques à son pays d’origine.Ce qui au passage est surprenant non?

Même tarif ou presque en Afrique noire où pour un album de Vieux Farka Touré ou de Moustine Jazzy vendu légalement au Mali et au Niger, vingt sont des copies pirates. Les chanteurs et musiciens comptent sur les concerts et les événements privés comme les mariages pour vivre et non pas sur les cds et les cassettes encore populaires dans une partie du continent. Le phénomène du piratage ne date pas d’internet, il en est ainsi depuis des années.

justement le web est même une chance pour les artistes des pays émergents. Il permet aux chanteurs les plus récents de se faire connaître plus facilement.

Mais il rend possible aux artistes également de gagner un peu d’argent grâce aux écoutes de leurs oeuvres.
Et ceci que ce soit sur youtube et au sein du streaming qui s’étend désormais aux pays du sud. En témoignent des plate-formes comme la libanaise Anghami, la version africaine de Deezer ou encore Mytruespot.

Alors que les artistes ne touchaient rien sur les cassettes pirates, il peuvent désormais bénéficier de revenus via les écoutes sur ces plates-formes vidéos et de streaming.
.Certes, ces mêmes plates-formes de streaming ont, à l’exception de la qualitative Qobuz, souvent les grands tubes US en tête de gondole et non du rock alternatif péruvien. La musique brésilienne de son côté s’exporte moins qu’il y a quinze ans. Le son des pays d’Amérique latine se réduisant en fait souvent pour les européens aux hanches de Shakira.

Mais dans les marchés nationaux et chez beaucoup d’amateurs, voici sans doute, grâce au web, un sérieux coup de pouce et un revenu complémentaire aux artistes des pays émergents. Et ça c’est très bien.

Autre possibilité offerte par le numérique: de nouvelles collaborations à distance peuvent s’opérer.
Comme la coproduction des œuvres à distance, ce qui peut permettre des échanges culturels des plus intéressants et des opportunités pour les artistes. A quand un featuring Nancy Ajram sur un disque de Vieux Farka Touré? Je vous remercie.