Jean-Louis Borloo: la fin d’une expérience marketing

 Pour commencer ce billet qui va parler d’un Jean-Louis  (Borloo de son nom, pas Touraine), qu’il me soit permis, bien que protestant notoire, de souhaiter une bonne fête aux Gérard dont c’est aujourd’hui la fête.

Saint-Gérard

Gérard, en tous cas celui qui fut béatifié, naquit à Cologne et entra au chapitre Saint-Pierre de cette ville où il fut ordonné prêtre. Distingué pour sa science et sa piété, il fut, en 963, choisi pour succéder à l’évêque de Toul, saint Gauzelin. Il reçut la consécration épiscopale à Cologne, le 29 mars. Salutations donc à Gérard Lenorman, auteur du célébre « Voici les clés »  Gérard Larcher, parpaillot descendu du siège de la présidence du Sénat et bien sûr à Gérard Collomb, Maire des lyonnais. Et aussi à Gérard Schivardi, ex-candidat troskyste tendance lambertiste, qui comme JLB a lui aussi annoncé sa volonté de ne pas aller cette fois au scrutin suprême. Sans avoir lui par contre droit à un vingt heures de TF1 pour le dire.

Jean-Louis Borloo:élargir l’offre pour un même produit

Revenons au Jean-Louis. Au Borloo. Revenons à la politique, même si c’est celle des couloirs, loin des grandes causes comme celle de la lutte contre la peine de mort. Parlons du renoncement aux présidentielles.

Je suis persuadé depuis des mois que la question de la candidature de Jean-Louis Borloo est un simple ballon d’essai lancé par Nicolas Sarkozy pour tenter d’élargir son offre politique. Au parti du Président et de Guéant les délires pour se lâcher sur les pauvres, l’école, la justice, la police…A Borloo le soin de dire les mêmes choses mais en mettant de la pommade, en mettant le mot social au milieu des mêmes positions.

Il était quelque peu artificiel de voir un Borloo et une Rama Yade, qui avaient approuvé tout et n’importe quoi, le bouclier fiscal, la destruction du petit commerce, celle du service public, se muer d’un coup en opposant, rejetter un bilan jusqu’ici assumé. Sans dire d’ailleurs en quoi on s’oppose. Sur la santé? Les salaires? L’Europe?…pas vu passer l’ombre d’une idée alternative à celles défendues par le gouvernement et l’UMP avec laquelle Borloo et ses amis étaient soi-disant en rupture.

Pareil: Aux cantonales, à Lyon comme dans le Rhône, les candidats sortants du parti de Borloo, le parti radical valoisien, rassemblement de notables de droite tranquilles, ne s’étaient généralement pas vus opposer d’adversaires UMP…comme on le fait entre amis et alliés.

Borloo dans le même temps essayait de rassembler les innombrables chapelles du centre, ces sectes pauvres en fidéles mais riches en chefs prônant le rassemblement à condition qu’ils se fassent autour d’eux. Il avait du mal. D’autant qu’il prétendait être différent du président sans jamais dire en quoi. Même dans un milieu pauvre en idée comme celui du milieu du spectre politique, ce genre de manoeuvre se voit.

Après la défaite au Sénat et alors que les affaires sortent les unes après les autres, que le gouvernement ne bénéficie nullement dans l’opinion de la situation nouvelle en Libye, que Sarkozy est considéré de plus en plus comme un boulet y compris dans son camp, que la primaire socialiste se passe sereinement pour l’instant, le Président a décidé d’arrêter les frais. Et a dégonflé le ballon de rouge de son ancien ministre en le rappelant à la maison pour arrêter l’expérience.