Parmis les sujets les plus classiques et éculés des magazines, internationaux, français comme lyonnais, il est un sujet récurrent qu’on retrouve presque autant que les couvertures au sujet des Francs-Maçons dans l’Express: Les classements des plus grandes fortunes mondiales, françaises ou locale. Et à la place si on établissait un classement des plus gros contribuables?
Oh bien sûr cela ne résoudrait pas l’ensemble du probléme mais cela pourrait, à son niveau modeste, apporter sa pierre à un acte fortement stigmatisé aujourd’hui mais pourtant indispensable pour faire société: payer ses impôts. Une action devenue presque honteuse et dévalorisée ces dernières années.
Oh le système de niches et d’évasion fiscale ne date certes pas d’hier. Mais il s’est très largement aggravé sous les coups des tripatouillage de Nicolas Sarkozy et de ministres parfois plus nerveux que compétents, et des exemptions pour les plus riches tout en établissant de l’autre côté le record d’augmentation de nouvelles taxes.
Il conviendrait quelque part, au lieu de regarder comme seul exemple de réussite financière le montant des fortunes des uns et des autres, d’établir un classement des vingt, des cinquante ou des cents plus gros contribuables français. Cela nous changerait de celles des grandes fortunes que l’on voit à longueur de magazines toute l’année, oscillant entre admiration et envie.
Cela valoriserait ceux d’entre nous qui contribuent le plus au pot commun et montrerait à d’autres la contribution qu’ils font à nos régions, nos villes, notre République, notre Europe… Et puis tant mieux si cela stigmatiserait ceux qui ne payent pas l’impôt nécessaire à nos écoles, hôpitaux, musées et policiers alors qu’ils en ont les moyens. Il faudra bien sûr passer par une réforme de la transparence des contributions fiscales.
Et puis tiens, tant qu’à faire, comme le proposent les Gracques, qu’on remercie avec une lettre personnalisée les mille ou dix mille contribuables les plus élevés. Après tout les riches sont comme tout le monde, ils ont parfois besoin de se sentir utiles et de voir leurs efforts reconnus. Pas uniquement, on l’espère en tous cas, d’être au maximum dispensés d’efforts communs…
Reste bien évidemment que pour qu’ils se sentent davantage utiles, une réforme fiscale d’ampleur, le rétablissement de tranches supérieures de l’impôt sur le revenu (j’avais parlé de le faire parallèlement à une suppression de l’ISF) et une imposition plus équitable pour tous. Il en va de la promesse républicaine de l’égalité et il en va du besoin que nous avons de ne pas laisser des secteurs entiers de notre pays dans une vraie misère.