Cette semaine, c’est Frédéric Lefebvre qui est la cible de mon invité Stéphane Nivet
Frédéric Lefebvre vient encore une fois de combler l’angoisse vespérale qui m’étreint lors de la préparation de mon poison hebdomadaire.
Chacun aura compris que je fais allusion à la fièvre créatrice de notre secrétaire d’Etat aux bombes artisanales, toujours à l’affût d’une connerie cyclopéenne pour abreuver la blogosphère de gâteries inégalables et démontrer, s’il en était encore besoin, que l’on peut partir de rien pour arriver nulle part.
Voici donc que, le regard ajusté sur des lunettes stylées qui donnent à l’inculture un sentiment de puissance inébranlable, Frédéric Lefebvre nous apprend donc que son livre préféré est de loin le fameux « Zadig et Voltaire ».
Les yeux encore rougis par le rire irréfrénable qui s’était emparé de moi, je me suis dit que mon projet de Dictionnaire Amoureux de la Connerie avait enfin une raison d’aboutir et en la personne de Frédéric Lefebvre un préfacier incomparable, un cador, une épée comme on disait naguère chez Audiard. Je n’ose imaginer la torpeur dans laquelle le pauvre Lefebvre sera plongé quand on lui apprendra, à l’instar de Pierre Desproges au sujet de Marchais, que Berthier, Marceau et Périphérique n’étaient pas tous des maréchaux d’Empire.
Evidemment, le web a vu éclore les plus belles fleurs de la bibliothèque imaginaire prêtée à notre Mac-Mahon des temps modernes. Parmi les plus belles, on relèvera « Le Capital » de Marx et Spencer, « Auchan en emporte le vent » de Margaret Mitchell et « Les frères Bogdanov » de Dostoïevski.
Que cet homme soit devenu membre d’un gouvernement démontre que tous les espoirs sont désormais permis à Jean Claude Vandamme, à Steevy Boulay, Boris Boillon et, n’ayons par peur des maux, à Nadine Morano.
Relevons toutefois qu’il y a une certaine continuité dans le parcours de Frédéric Lefebvre, lui qui, après avoir été l’assistant parlementaire de Michèle Alliot-Marie et Patrick Ollier – nos Balkany du Maghreb, nos Fred Astaire et Ginger Rogers du transport amoureux et multimodal – a été de nombreuses années durant porte-parole de l’UMP, flanqué de Dominique Paillé en guise d’accoudoir. Et de cette période faste pour la langue française, plusieurs indices portent à croire qu’il y avait quelque chose d’inéluctable dans l’apothéothique « Zadig et Voltaire ».
Florilège (interdit au moins de 18 ans) :
« Est-ce que vous accepteriez que quelqu’un vienne à la Sécurité sociale chercher des prestations tout nu ? Et bien, on n’acceptera pas que quelqu’un vienne chercher ses prestations en burqa. » « On arrive à la fin de la première mi-temps. Pour réussir la deuxième mi-temps, il ne faut surtout pas changer de braquet. » »Les coupables sont toujours parmi les prévenus. » » Il y a des salariés qui subissent un arrêt maladie qui sont immobilisés chez eux deux mois, mais qui ont les facultés intellectuelles pour travailler. » « La dénonciation est un devoir républicain. »
« »Combien faudra-t-il de jeunes filles violées, de morts suite à l’absorption de médicaments, de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde avant que les autorités réagissent ! »
Vous l’aurez compris, je vous recommande donc chaleureusement la lecture du premier et, espérons-le, dernier opus de Frédéric Lefebvre dont le titre et l’auteur présumé fleurent bon le pilon et le développement durable – « Le Mieux est l’ami du Bien ». Quant à la vidéo promotionnelle du livre postée sur le web par Lefebvre, elle dépasse toutes mes espérances et fleure bon l’intellectuel français, l’intelligence à visage humain, le prix Nobel en somme. (Si M. Lefebvre lit ce billet, je lui précise que le prix Nobel n’a absolument rien avoir avec Chantal Nobel qui, d’après mes informations, ne vit pas non plus dans la Somme).
A la semaine prochaine.
Stéphane Nivet