Mercredi 20 mars, ce sera la journée internationale sans viande.
L’idée est toute simple: inciter les gens à ne consommer aucun animal pendant une journée.
Je ne suis pas un fan éperdu de cse journées thématiques en tous genre, qui vont de la journée mondiale de la plomberie au jour du gaucher mais m’intéressant aux modes de consommation raisonnés, y compris en matière carnée, je trouve la démarche intéressante, au moins sur le plan symbolique.
La consommation de viande est un basique dans nos sociétés aujourd’hui. Elle fut longtemps un produit de luxe que certains ne pouvaient jamais se permettre. Consommer « gras » (un repas avec de la viande) c’était uniquement jour de fêtes. Et encore pour ceux qui le pouvaient.
Aujourd’hui la surconsommation carnée amène des problèmes divers: cruauté animale en masse, marché intensif chargé de dérives comme on peut le voir en ce moment avec l’affaire de la chair cheval dans l’industrie .
Et aussi problèmes de santé.
Les personnes qui mangent au moins 160 grammes de viande rouge par jour accroissent d’un tiers le risque de souffrir d’un cancer de l’intestin.Une consommation élevée de viande rouge et/ou de charcuteries augmente également les risques de souffrir d’un cancer du sein, de la vessie, de l’estomac et du pancréas.
Nombreux sont les bouchers artisanaux qui vous le disent: consommez de la bonne viande et de façon rationnelle, vous vivrez mieux. Mais l’industrie agroalimentaire veille…
Pour moi le problème de la surconsommation de viande industrielle est aussi et surtout écologique
L’élevage intensif amène à une pollution massive et à une surconsommation de l’eau et des terres. La FAO estime (rapport Livestock’s long shadow )que la production de viande occupe 26% des terres émergées!
Qu’elle soient utilisées pour l’élevage, directement (paturages, abattoirs etc…) ou indirectement (culture de végétaux…) .
Par exemple deux tiers des productions de mais mondiales sont destinées à une consommation par les animaux d’élevage.
Impact écologique de la production de viande
Toujours du point de vue environnemental, la FAO estime que si les paturages constituent un stock de CO2 très utile contre le réchauffement de la planète, que la production de viande compte pour environ 18% du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre tous cycles confondus.
Ce chiffre inclu l’atteinte aux forêts, la production et le transport d’engrais, la consommation des carburants et les émissions de gaz par les animaux.
En outre, pour en revenir une minute à la France, l’agriculture représente 76% des émissions d’ammoniac. En Amazonie quelque 70 pour cent de terres boisées servent aujourd’hui de pâturages, et les cultures fourragères couvrent une grande partie du reste.
On pourra me répondre que la viande est nourrissante et nécessaire. Je ne dit pas le contraire, bien que restreignant à l’occasion ma consommation et évitant certaines variétés comme le veau, j’aime à aller chez les bouchers de mon quartier ou à manger de la viande issue des circuits courts, locaux et moins polluants. Même si je me lâche parfois. Mais j’essaye de faire moins et mieux en la matière.
Oui, les protéines animales sont plus nourrissantes que les végétales. Mais pas en coût énergétique global
Il est coutume de dire qu’un kilo de viande est 1,4 fois plus nourrissant qu’un kilo de nourriture végétale.
Mais en comparant le rapport entre le nombre de protéines consommées et produites, pour obtenir une calorie de volaille, porcs ou œuf, il faut 4 calories de céréales. Pour le bœuf le rapport est au moins de 17 pour un un. En moyenne un végétarien consomme donc par an l’équivalent de 180 kg de céréales, contre pas loin d’une tonne pour un consommateur de viande.
Depuis plusieurs années, la ville de Lyon a instauré la possibilité pour les enfants mangeant dans ses cantines scolaires de consommer des repas sans viande et cela pour différentes raisons. L’une d’entre elles est d’éduquer les enfants à une consommation raisonnée d’aliments carnés et qu’un repas peut aussi se concevoir sans veau, vaches, cochons.
On peut choisir. A moins que la crise sociale mondiale et plus tard les conditions environnementale ne nous laissent à la fin plus le choix.