Depuis combien de temps The Economist, la voix officieuse de la City de Londres, en version un poil plus libertarienne, n’avait-il pas dit du bien de la gauche? Mon copain Jérémy Cliffe, qui y travaille avec talent, pourrait y dire que cela doit dater de la dernière fois que Margareth Thatcher a eu de la pitié pour un sans-abri.
Et depuis combien de temps, The Economist, qui est habituellement au libérisme ce que Valeurs Actuelles est à la haine des musulmans, a-t-il dit du bien de la France? Jean-François Copé devait en être encore à truquer des élections en classe de 3eF quand la chose est survenue. Même si, contrairement au leader de l’UMP, on ne peut trop reprocher à The Economist d’être par trop incohérent dans sa ligne, résolument capitaliste et libérale voire parfois libertarienne.
Rappelons-nous il y a un an lorsque le magazine préféré des traders titrait sur des USA qui viraient européens.Et c’était une vraie injure, une vraie peur dans la bouche de papier de la publication.
Alors quand The Economist dit du bien de la France, de la gauche ‘anyway, the French left often proves more reformist than the right’ et surtout de la combinaison des deux, la gauche française, l’ennemie jurée du magazine, on ne peut que se dire que François Hollande, en parlant de pacte de responsabilité lors de ses voeux, a marqué les esprit.
Surtout quand on apprend dans un autre journal, plus modéré même si peu connu pour être un bastion d’ultra-marxisme, que 7 français sur 10 de différentes sensibilités, soutiennent l’idée. Cela faisait bien longtemps que l’exécutif n’avait pas lancée une piste si soutenue.
Mais revenons à The Economist, qui vient de sortir il y a deux heures un article intitulé ‘France’s economic woes : Can François do a Gerhard?‘ au sujet donc du pacte de confiance. On y retrouve certes les lubbies habituelles du magazine. Par exemple l’impôt n’est vu que sous son aspect négatif (qui existe mais ne le résume pas) et The Economist se concentre sur l’anecdotique taxe à 75% au lieu de regarder les efforts considérables du pacte de compétitivité.
Mais en saluant les chemins posés par le chef de l’Etat, le magazine sort un peu de son dogmatisme habituel. Et montre que François Hollande a fait bouger les lignes en traçant une voie difficile, qui nécessitera un dialogue social dense et sérieux mais qui peut, il faudra voir le contenu, être un vrai chemin d’innovation. Surtout si tous les partenaires tiennent leurs promesses…