J’avais, la chose n’est pas si fréquente, acheté l’Express, qui faisait une couverture locale sur Gérard Collomb et les municipales. Ce n’est pas mentir à mon amie Nathalie Chahine et à Laurent François qui y a webmarketé (ou qui y webmarkete encore) que je suis un lecteur assez irrégulier de la publication.
L’occasion lors d’un voyage en TGV m’emmenant vers des obligations professionnelles numériques de découvrir au détour d’un article puis d’acheter la parution de l’ouvrage d’un des fondateurs du magazine,Jean-Louis Servan-Schreiber, intitulé ‘pourquoi les riches ont gagné‘. Un livre d’un grand intérêt, précis, sans caricature et dressant à mon sens un tableau très juste. Il n’y a pas de jugement moral sur ‘les méchants riches exploiteurs’ pas plus que de ‘vouloir faire contribuer les plus aisés, c’est de la spoliation’ comme on peut le lire de plus en plus.
A propos de clichés, l’auteur pourfend quelques évidences, évidences qui n’en sont pas bien évidemment pour l’observateur averti: non la France ne déteste pas les riches (les français sont surtout indifférents, suit l’admiration et en troisième la méfiance…) et si les inégalités progressent, comme dans le reste du monde, celles-ci restent bien moindres qu’ailleurs grâce au matelas de protection sociale.
Et cela n’empêche nullement la France d’être championne d’Europe du nombre de millionnaires, de plus en plus nombreux et de plus en plus riches. Même si un certain nombre d’entre eux ont hérité plus que mérité. Il est à noter par exemple que Bill Gates, inventeur et entrepreneur, a gagné autant d’argent que Liliane Bettencourt, qui n’a jamais travaillé et dont le mérite principal est d’être née.
Autre aspect qui ne surprendra que les moins bien informés ou les plus partisans: la mondialisation, sil elle créé des inégalités est en train de réduire le nombre de personnes en situation de grande pauvreté. Au point que les objectifs du Millénaire sur la réduction de la misère fixés par l’ONU ont été remplis avec…cinq ans d’avance. La classe moyenne mondiale, quel que soit le sens qu’on lui donne, très différent à Addis-Abeba qu’à Lyon est en progression en proportion au niveau planétaire en train dans de nombreuses zones de connaitre enfin leur trente glorieuses.
Mais, concernant le sujet du livre, sur la richesse totale du monde, c’est à une absence de régulation mondiale des plus aisés que nous assistons: outre la disponibilité d’outils médiatiques, à droite mai aussi y compris classés à gauche (qu’on pense à Libération par exemple), de la puissance surtout que confère la possibilité de créer et de déplacer des emplois, de relais politiques notamment mais pas seulement dans les camps libéraux et conservateurs, les plus riches peuvent, si ils le souhaitent, jouer sur différentes législations nationales pour optimiser fiscalement les choses et contribuer le moins possible à la cagnotte commune. Avec les moyens médiatiques, psychologiques etc…de rencontrer une sympathie plus grande auparavant des opinions publiques.
Un livre qui apprendra peu aux observateurs les plus fins mais qui a le mérite d’éviter le manichéisme, les postures et qui résume en tous cas bien une problématique de notre temps.
Pourquoi les riches ont gagné, par Jean-Louis Servan-Schreiber. Albin Michel, 154p., 14,50 €
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/economie/pourquoi-les-riches-ont-gagne_1312381.html#LRqf3HSLtWW1xiJa.99
Pourquoi les riches ont gagné, par Jean-Louis Servan-Schreiber. Albin Michel, 154p., 14,50 €
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Pourquoi les riches ont gagné, par Jean-Louis Servan-Schreiber. Albin Michel, 154p., 14,50 €