Je me souviens, c’était en 2006 et c’était dans le journal du Dimanche. Après un parcours de plusieurs années avec Dominique Strauss-Kahn, Gérard Collomb rejoignait officiellement Ségolène Royal. Suivit à Lyon une campagne interne fort rude dans lequel, à la proximité des municipale la quasi-totalité des élus de Lyon se trouvèrent subitement une passion sans faille pour Ségolène Royal !
Ceux qui avaient le malheur d’aller ailleurs étaient ostracisés. A la fin Ségolène Royal allait remporter bien évidemment les suffrages. J’allais avoir une consolation dans la section socialiste de Lyon septième dont j’étais à l’époque le responsable puisque Dominique Strauss-Kahn y fera 52%, ce qui me vaudra quelques inimités, y compris pendant les listes aux municipales.Plus tard, soutenant la démarche de Collomb au congrès du parti socialiste, je verrais sans plaisir voir ressortir Ségolène Royal du chapeau lors d’un moment dramatique. Même si j’ai de respectables amis qui pensent le contraire, ce qui est leur droit, je partage en effet le constat d’une absence de ligne directrice chez la présidente de Poitou-Charente et d’une personnalité qui divise trop.
Tout ça pour dire que je suis content depuis presque un an de voir Gérard revenir vers celui que je considère depuis prêt de 10 ans le plus apte à constituer une alternative dans ce pays. Vendredi dans une entrevue au Monde, Gérard est revenu sur sa demande à DSK de revenir et sur sa rupture avec Royal.
Ouille, aussitôt le fan-club de la dame s’est réveillé et à fait passer des argumentaires comme celui-ci « 17 millions de français ne sont pas des illuminés » en référence au score de la gauche au second tour des présidentielles. Tous ceux qui ont voté pour éviter le catastrophique Sarkozy ou tout simplement à gauche doivent apprécier d’être embrigadés sous la bannière du royalisme ultra.
Et puis des instructions ont été données pour tuer la discussion: Si on se promène sur les divers sites des membres des clubs de supporters de l’ex-candidate du PS aux présidentielles, c’est les mêmes propos en boucle sur le thème de Collomb qui serait un pauvre provincial tout riquiqui qui aurait vilainement insulté Ségolène Royal. Tenez par exemple ce billet là, dont le ton est comment dire…agressif et dont l’auteur semble incapable de préciser ses arguments. Bref de la politique de haut vol chez Désir D’Avenir et un sectarisme qui les isole de plus en plus dans le PS. On ne peut débattre que dans l’adulation à la chef. Qu’il est loin 2006.