Vous avez vu bien entendu,c’est en ce moment le débat sur les retraites. On parle économies, on parle allongement du temps de travail, on parle aussi financements.
L’une des propositions qui a retenu mon attention est celle que va officialiser demain la fondation de gauche Terra Nova dirigée par mon copain Olivier Ferrand.
Il s’agit, parmi les modes de financement, de faire contribuer à l’effort commun, certains retraités,les plus aisés. Entendons-nous bien, hors de question de taxer les pauvres gens qui après une vie de dur labeur se retrouvent avec une maigre pension, non. Les inégalités des revenus de la vie professionnelle se retrouvent bien évidemment à la retraite. Mais aujourd’hui toutefois le niveau de vie des retraités est égal, voire supérieur en moyenne aux actifs. Par ailleurs les plus de soixante ans possèdent à eux seuls la moitié du patrimoine financier alors qu’un quart des 18/25 ans sont demandeurs d’emploi et que les générations futures vont cotiser plus, plus longtemps et dans une vie professionnelle plus chaotique que leurs ainés.
Force est de constater, comme le dit la fondation, que «Il n’est pas normal que l’ancien PDG de Vinci, parti avec une retraite-chapeau de 2 millions par an, paie une CSG réduite par rapport à celle du smicard, explique Olivier Ferrand. Il faut donc aligner la fiscalité des retraités sur celles des actifs. Un tiers des retraités seraient concernés: ceux qui paient des impôts, donc les plus aisés.»
Aujourd’hui le niveau de vie des retraités est en moyenne égale voire supérieur aux actifs. On peut s’en féliciter, depuis les mesures prises en faveur des retraites par le premier gouvernement de gauche de la 5e république, le nombre de retraités pauvres a baissé des deux tiers. Mais si les retraités pauvres sont moins nombreux, les retraités aisés sont devenus plus riches, souvent plus que les actifs.
Et ils bénéficient aussi d’avantages fiscaux conséquents. En effet aujourd’hui les retraités bénéficient d’une CSG réduite et d’un abattement d’impôts de 10% pour…frais professionnels La mission de retraite du Sénat, pourtant loin d’être un antre de jeunisme et de marxisme léninisme a emboité le pas à Terra Nova.
Si il ne s’agit pas de faire contribuer les seules personnes âgées, si il ne s’agit pas non plus de faire payer les 600 000 individus assujettis au minimum retraite, pas plus que spolier qui que ce soit, il convient de demander à tous, salariés, employeurs mais aussi aux retraités les plus aisés, un effort. Le gouvernement le fera-t-il ? Visiblement non. Mais le retraité aisé, c’est l’électorat le plus fidèle du gouvernement UMP. Martine Aubry, qui n’a pas retenu cette proposition, sans doute également pour des motifs électoraux, devrait s’en souvenir.