Je l’ai déjà dit sur ce blog, il faut progresser sur la prostitution de rue à Lyon, où la situation des personnes prostituées pose de véritables questions, comme l’a montré un récent rassemblement devant l’Hôtel de Ville.
La responsabilité est bien sûr en premier lieu du côté de l’Etat, principal responsable du maintien de l’ordre et des lois mais aussi, ne nous mentons pas, au niveau municipal, où le problème gagnerait à un changement de façon de traiter le problème. On ne peut, d’arrêté en arrêté municipal, repousser la question, certes causée il est vrai, d’abord par des lois françaises très répressives, qui laissent fort peu de marges aux communes.
Loin de s’exonérer, la Ville de Lyon doit jouer son rôle dans la solution.En dialoguant pour commencer. La voix des prostituées, qu’elles peinent à faire entendre, se doit d’être au moins écoutée, comme elles l’ont demandé récemment dans un courrier envoyé aux élus du conseil municipal (petit élu d’arrondissement, je n’en étais pas destinataire mais j’en ai pris connaissance). Certes, il y a un progrès dans la discussion et il faut le saluer: Le Premier Adjoint de la ville de Lyon et député Jean-Louis Touraine a reçu récemment des représentantes de personnes prostituées. Tant mieux mais allons plus loin. Jusqu’à présent, la politique des arrêtés municipaux d’interdiction de stationnement des camionnettes de personnes prostituées dans telle ou telle zone (centre-ville, Gerland…) n’a pas amené, à mon sens, de résultats probants. La solution répressive est pourtant, de la gauche à la droite en passant par le reste, largement plébiscitée localement.
Certes, il était impossible de continuer la situation avec des dizaines de camions dans le sud du 7e ou vers Perrache, concentrant la quasi-totalité des prostituées du lieu en un seul endroit, formant une fort triste et problématique cour des miracles. Le bien-être, la décence et la sécurité des riverains en dépendent. Mais c’est justement cette situation de répression par la police et les arrêtés municipaux qui amènent à cette concentration en un même lieu.
La préfecture est aussi responsable de cette approche, en demandant réguliérement des arrêtés d’interdiction. Je le redis, c’est d’abord d’une autre approche de l’Etat, de modifications juridiques substantielles que viendra une solution pour les personnes prostituées. On peut douter que la chose survienne, tant l’UMP nationalement et localement, est sur cette question purement répressive.On est encore loin de la légalisation que j’appelle de mes voeux. Depuis Sarkozy, le racolage passif est un délit.
Mais aujourd’hui la majorité municipale de gauche et de la société civile peut, doit améliorer la situation: dialoguer, éviter de concentrer la question au même endroit, travailler avec les associations pour gérer au mieux les questions de santé et de sécurité, changer d’approche quoi…