En jupe et pas soumises est une initiative de Ni Putes Ni Soumises. Il s’agit de demander aux femmes de France de se mettre en jupe le 25 novembre pour protester contre les discriminations sexistes. Une journée de la jupe en somme.
Malgré les réserves que l’on voit poindre ça et la (la revendication serait trop bourgeoise, il vaut mieux d’autres initiatives etc…), la campagne fait parler d’elle dans les médias et dans la blogoshpére ( ici, ici, ici, ici par exemple). Des actrices comme Isabelle Adjani, actrice principale du film qui a donné l’idée de cette journée, vendront leurs jupes au profit de femmes en difficulté.
Il me semblent que ceux qui trouvent que le combat est trop peu engagé, trop facile, trop lisse, trop superficiel se trompent hélas, mille fois hélas.
Porter une jupe est devenu dans nombre d’endroits et pas que dans les quartiers les plus difficiles des banlieues un peu compliqué. Parfois c’est très grave: un copain m’expliquait que pour justifier des viols en bande, un prévenu avait affirmé « C’est une pute de toutes façons, elle se met en jupe, elle cherche ». Souvent c’est heureusement plus léger mais ça n’en reste pas moins problématique.
Combien de fois ai-je entendu « Je ne vais pas porter ça, c’est joli mais je me ferais emmerder dans la rue ». Dans d’autres cas, le simple fait d’arborer une jupe vaut aux filles de se faire traiter de putes. La chose a d’ailleurs amené des médias musulmans à réagir pour prôner la tolérance. En effet, si les vexations viennent de gens de toutes religions et pour des raisons procédant le plus souvent de la simple et universellement partagée bêtise humaine, d’autres individus insultent ou harcélent les filles qui ne s’habillent pas comme ils le souhaitent au nom d’une vision réactionnaire et tronquée de l’Islam.
De façon globale, lorsque je voyage, je suis frappé du nombre incroyable de filles qui s’habillent de façon plus détendue, plus courte, plus libre que dans notre pays sans que cela provoque de gêne, d’interpellations ou de troubles pour la fille.On peut certes toujours porter une jupe dans la rue mais le plus souvent en y adjoignant des collants. Dommage. Il est quand même fou qu’en France en 2010, il soit si dérangeant de monter ses jambes.
ps: autre bonne cause mais qui n’a rien à voir avec cette journée ni avec une réforme des caissiéres de la cantine de Nicolas J, c’est la vente « le 111 des arts » à l’Hôtel Dieu dont j’ai eu vent via Lyon 69. Anthony nous dit: « Le principe est simple : 111 artistes de la région ont réalisé 1111 œuvres d’art au format 20cmx20cm qui sont vendues 111 euros pièce au profit des enfants hospitalisés. »