Un billet chez Nicolas qui avait repéré la chose chez Didier a attiré mon attention.
Il concerne une affiche réalisée par un conseiller municipal Europe Ecologie de Grigny, commune d’Ile de France à ne pas confondre avec son homonyme du Grand Lyon, et la section locale du parti écologiste. Cette affiche souhaite une bonne année 1432 de l’Egire (le calendrier de l’Islam) aux musulmans de la commune. La chose a fait le tour des blogs d’extrême-droite.
Nicolas et Didier s’indignent de l’affiche, pour le respect de la lacité dans le premier cas, par anti-islam primaire dans l’autre. Moi elle m’inspire quelques refléxions diverses.
1-Il n’est pas interdit d’être un être humain lorsque on fait de la politique et parmis cette humanité se trouve le fait de croire. Ainsi il m’arrive de parler de ma foi, de celle des autres et d’aller en tant que croyant au temple protestant. Il m’arrive aussi en tant qu’élu d’aller à des célébrations religieuses auxquelles on m’invite en cette qualité, par exemple pour la rupture du jeûne du Ramadan. Je n’y vois aucun problème.Pour moi les religions font partie de la République et les politiques doivent s’y intéresser dans leur démarche citoyenne et bien évidemment sont libres comme tout un chacun de pratiquer ou pas. Dans ce cadre la démarche de l’affiche est défendable.
2-Mais contre bien différente est une communication tournée vers un groupe en particulier en qualité d’élu de la république. A moins de le faire pour tout le monde comme cela se pratique dans nombre de communes où le Maire assiste à des manifestations de toutes les confessions. Tel n’est pas le cas ici puisqu’il serait étonnant par exemple qu’on trouve des affiches similaires pour les célébrations d’autres religions.On peut y voir une certaine part d’opportunisme un peu maladroit en vue de gratter des voix sur une opération ponctuelle.
3-Elle introduit aussi, en faisant un particularisme, une division dans le vivre-ensemble en sous-entendant que nous sommes enfermés dans nos groupes. Loin d’être une vraie reconnaissance du multiculturalisme, j’y trouve au contraire une démarche, surement involontaire, d’enfermement de chacun dans une case.
4-L’affiche a un côté ridicule quand on connait la tradition musulmane: comme le rappelle Al-Kanz, on ne fête pas la bonne année en Islam. Il y a un culturocentrisme regrettable en fait dans cette affiche qui prône à la base l’ouverture aux autres.