Encore un braquage hier à Lyon, cette fois sur la Place Gabriel Péri. Si celui de vendredi dernier, dont j’avais parlé ici, a connu une fin heureuse grâce au travail des forces de police nationale (malgré une question polémique sur le bien fondé ou pas d’avoir laissé le braquage se faire), nous sommes en pleine vague de hausse des actes de grande criminalité à Lyon. Et pourtant la chose n’est pas nouvelle puisque l’année passée le nombre de braquages avait déjà augmenté de 74%!
J’avais parlé de baisses des effectifs de police dans le précédent billet, du nombre de plus en plus faible de policiers nationaux dans nos rues, de la suppression d’un grand nombre d’effectifs de sécurité à Lyon depuis 2002, qui aménent à ce que trop souvent la police de voie publique soit municipale. Au niveau national, police et gendarmeries ont perdu 10 000 postes depuis 2002 dont 2 000 en Rhône-Alpes. L’année prochaine, c’est 1500 policiers de moins dans les commissariats hors région parisienne. Certes le nombre ne fait pas tout, certes, je l’ai déjà dit ici, il est dangereux parfois d’intervenir en masse dans un hold-up, certes l’enquête d’un petit groupe peut changer des choses mais ce manque-là empêche nombre d’enquêtes préventives. Avec plus d’effectifs, il est possible dans un plus grand nombre de cas de prévenir, d’enquêter, de remonter. Dans ce manque de moyens, il est heureux que certains arrivent tout de même à faire leur travail.
Ce manque nuit aussi à la sécurité quotidienne et de présence dans la rue, comme l’avait révélé l’affaire du dernier braquage: Le cinquiéme arrondissement par exemple se contente de deux policiers de patrouille. Du coup les cambriolages sont en hausse eux aussi: Plus 10% l’année passé. Sans parler des violences sur les personnes.
Que ce soit les policiers nationaux que je croise dans mon mandat d’élu ou le petit groupe d’agents qui m’ont écrit pour me remercier de mon précédent billet sur le sujet, tout le monde est d’accord: Il y a un manque de moyens humains à Lyon malgré les différentes déclarations gouvernementales. Bien plus, la chose se double de manques matériaux: Comment parler d’augmenter le nombre de patrouilles quand les achats de véhicules sont en large baisse ? Quand il faut agir en matiére de sécurité, le gouvernement est aux abonnés absents. Heureusement qu’il y a un nombre élevé de flics qui font du bon boulot malgré une délinquance de plus en plus hardue.