Dommage c’étaient des occasions manquées de plus.
Trois. Une légére et bénigne, une grave et inconsciente, une dramatique et mortelle.
Je ne parle pas de l’anniversaire de mon copain Mickaël, qui s’annonçait très prometteur, annonciateur d’une fort intéressante soirée. Une horrible douleur de dos m’empêchant de respirer m’a saisi en rentrant du boulot hier. Puis s’est estompée. J’avais cru que tout était parti lorsque j’ai testé le nouvel appareil à massage de pierres chaudes que je venais de recevoir. Puis la souffrance, bien plus aiguë, est revenue au moment où j’allais sortir pour récupérer deux copines et me rendre chez Mickaël. Au point de ne pouvoir respirer en station debout et d’hurler de douleur à chaque pas. Du coup j’ai appelé Sos Médecin, prévenu mon pote et annulé mes copines qui poireautaient à Saxe-Gambetta. Et ce matin plus rien à par une vague sensation dans le dos.grrr…
Il y eu hier aussi, deux autres occasions manquées, bien plus graves.
C’était lors du sommet des chefs d’Etat de l’Union Européenne. Celui-ci avait pourtant pris quelques bonnes décisions: se montrer plus solidaire avec la Grèce, qui a obtenu de meilleures conditions pour son prêt. A juste titre la même chose a été refusée à l’Irlande: le gouvernement de l’ile au trèfle demandait une aide de l’Europe tout en refusant de toucher à sa fiscalité scandaleuse, véritable dumping au sein de l’Europe, conçue pour favoriser les délocalisation et les spéculations vers Dublin et Cork. Le modéle irlandais basé sur un mélange de conservatisme et de mauvais libéralisme a pourtant amené le pays à la faillite. Un peu comme un fumeur compulsif qui refuserait de se modérer en quoi que ce soit et demanderait une greffe de poumon ! Une occasion manquée de faire une réforme majeure. Dommage.
L’occasion manquée la plus tragique dont je parle, c’est celle d’une intervention en Lybie concertée des européens. Certes, Sarkozy avait mis la charrue avant les boeufs et décidé d’une position de la France toute seule alors qu’une intervention de l’Union Européenne aurait eu plus de puissance et de cohérence. Mais l’indécision de l’Europe, une nouvelle fois, a justement déçu. Les leaders Européens ne se sont pas entendus. Cela me renforce dans ma conviction qu’il faut donner plus pouvoir à l’Union Européenne et moins aux Etats qui le composent. A 27, on n’arrive à pas grand chose.
Une intervention européenne concrète et tangible pour soutenir les opposants à Khadafi au nom des valeurs démocratiques et pour éviter le bain de sang vengeur que ne manquera pas de commettre le dictateur si il rétabli sa situation aurait eu du sens. Cela aurait matière à renforcer l’union des européens par des combats communs, matière surtout et d’abord à sauver de nombreuses vies humaines. Ce n’est pas souvent que le membre du labour party et du ps que je suis est d’accord avec Cameron et Sarkozy mais ils sont allés dans le bon sens en plaidant pour l’action en faveur des opposants lybiens. Même si il s’agit d’un virage à 180 degrés par rapport à la période où il recevait Kadhafi en grande pompe. Sans doute aussi une tentative de faire oublier ce qui constitue une de ses nombreuses erreurs en politique étrangére. De son côté Bernard Henri-Lévy a eu raison de porter ce juste combat et de chercher à convaincre les dirigeants.
Avec le refus de l’Europe c’est les espoirs de la démocratie en Lybie qui meurent un peu et des centaines de milliers de personnes qui vont mourir beaucoup. C’est aussi, avec cette occasion manquée, l’Europe qui refuse de naitre…
(merci à incurable hippie pour la photo)