Vous vous rappellez, j’ai lancé une rubrique « demande au Pasteur ». Il s’agit de poser des questions de toutes sortes à mon pasteur celui de ma paroisse, Olivier Raoul-Duval, qui s’est engagé à tenter d’y apporter des réponses. Il peut s’agir de questionnements sur la religion mais aussi sur la vie en général. Voici ses réponses. N’hésitez pas à réagir, à poser de nouvelles questions par mail ou dans les commentaires, Olivier y répondra prochainement.
Quelques mots sur les questions déjà posées ou les remarques déjà formulées.
La première chose : pour moi la foi chrétienne parle d’un Dieu venu rejoindre l’humanité dans la personne de son fils Jésus. Dieu n’est pas tranquillement dans « le ciel » a compter les points, il a décidé d’accompagner l’humanité. Pour ce faire il la rejoint dans son quotidien, y compris dans ce que l’être humain peut avoir de difficulté et de peine, donc jusque dans la mort. Dieu connaît cette épreuve là et il se propose d’être présent là aussi. Mais pour un chrétien, qui dit mort dit aussi résurrection. La résurrection de Jésus traduit l’idée que la mort, pour Dieu, ne peut avoir le dernier mot dans la vie du chrétien. Aucune mort, qu’elle soit petite (compromission, trahison, mesquinerie, abandon, mensonge…) ou grande (mort physique) ne peut avoir le dernier mot sur ma vie, lorsque je crois en ce Dieu-là.
La seconde chose : le Dieu de Jésus est un Dieu de la vie. Ceux qui disent ou témoignent du contraire parlent d’un autre Dieu. Alors ce qui m’intéresse quand une Eglise s’exprime publiquement est de savoir si elle parle de ce Dieu-là. De ce Dieu de la vie, de ce Dieu de l’amour. Pour le dire dans un jargon d’église : de ce Dieu de la grâce (amour gratuit). Et je ne demande jamais à l’Eglise de me dire ce qu’il faut croire et certainement pas non plus ce que je dois penser ou ce que le monde doit penser. Le rôle de l’Eglise est de témoigner que le Dieu des chrétiens est un Dieu de vie, de grâce et d’amour qui propose ce projet à toute l’humanité. Si elle ne le fait pas en paroles et/ou en actes, elle est infidèle à sa mission. Cela lui arrive parfois (y compris pour la mienne), car l’Eglise est après tout constituée d’homme et de femme, imparfaits comme moi.
Et enfin, troisième élément, jusqu’ici j’ai parlé de Dieu, de Jésus et de chrétien (Christ) et pas de protestantisme. Tout simplement parce que le protestantisme est d’abord une branche du christianisme. Si je ne devais ne retenir qu’une spécificité de cette famille ce serait la Bible. La Bible comme livre où, à travers une lecture croyante, Dieu parle. La Bible comme livre qui nourrit la foi et qui en est le critère, le seul. Pas l’Eglise seule, pas ma personne seule, mais la Bible seule. La Bible appartient à tous les chrétiens, mais voilà pourquoi dans le protestantisme la lecture et le commentaire de la Bible, seul et en Eglise sont si importants : parce que c’est comme cela que je peux approfondir ma foi et éclairer celles de ceux avec qui je chemine.
Olivier
Ps: Merci à Romain d’avoir créé cette rubrique ‘Demande au pasteur’ et de m’avoir demandé de la tenir.