« On discute en se pinçant un peu le nez ». C’est en gros le message que fait passer la figure du parti Libéral-Démocrate Paddy Adshdown concernant les discussions de son organisation avec les conservateurs.
Il est vrai que dans ce rébus, les libdems de Nick Clegg sont dans une culture de centre-gauche établie, allant sur cette campagne parfois plus loin que le Labour en prônant une augmentation des impôts pour financer des services publics et assurer plus de justice en Grande-Bretagne. Bien plus, c’est le plus européen des grands partis et la droite avec laquelle ils cherchent à s’allier est un monument d’europhobie. D’ailleurs Un mémo secret violemment eurosceptique concernant la politique souhaitée par les Torys et rendu public via le Guardian ces dernières heures a d’ailleurs jeté un froid.
Un gouvernement conservateurs/libéraux aurait plus qu’un drôle de goût pour nombre d’électeurs ayant troqué le temps d’une élection le bulletin rouge pour le bulletin jaune, à commencer par le Guardian, supporter habituel du Labour.
Et puis la coutume est établie pour les deux partis de centre-gauche, de voter les uns pour les autres selon les circonscriptions pour barrer la route aux Torys.Comme le dit Ashdown, les conservateurs ne sont pas des alliés naturels et puis ils sont peu ouverts à la réforme électorale voulue par Nick Glegg et ses amis….
Mais, seule une union bleue/jaune est capable d’être majoritaire absolue. L’alternative est un gouvernement arc-en-ciel difficile à établir, entre labour, libdems, indépendantistes écossais, autonomistes gallois, unioniste indépendante etc…Difficile donc avec beaucoup de petits partis de gouvernement de façon très stable.. Hélas.Mais une telle alliance, couplée à l’offre des travaillistes d’organiser un référendum afin de modifier le mode de scrutin changerait à coup sûr le paysage politique de la Grande-Bretagne en la diversifiant et en la dencetralisant. Une perspective excitante. Sans compter qu’il y aurait une certaine cohérence, tout ces petits partis se réclamant de la gauche.
A propos de petites organisations (voir la liste des partis britanniques que j’avais établie), notons la disparition de l’extrême-gauche au parlement (Galloway a perdu son siège), des unionistes nord-irlandais de l’UUP, qui s’était affiliée pour l’occasion aux conservateurs, rompant une tradition de neutralité des grands partis nationaux sur la question nord-irlandaise, celle de Blaegenau people voice (parti local divers gauche). Les ultras nord-irlandais du Traditional Unionist Voice et les racistes du British National Party ratent heureusement la marche. De nouveaux entrants arrivent également : les verts réussissent à faire élire leur leader dans les très écolos environs de Brighton, il y a une quinzaine d’années encore solide bastion du parti conservateur?. Une premiére. Et le petit parti Alliance, européen et de centre-gauche, mêlant catholiques et protestants en Irlande du Nord, obtient un siège pour la seconde fois de son histoire (la premiére ayant été suite au ralliement d’un unioniste modéré).