Lyonnitude(s) : Barbarin parle

Non ce n’est point le fait d’avoir croisé le sympathique quoi que papiste et ump Rodolphe ce matin dans le tram qui me fait afficher cette vidéo du Primat des Gaules, Monseigneur Barbarin, et réalisée par le  Figaro.

Non, c’est parce que l’interview ici a le mérite de montrer un lyonnais illustre à savoir notre Archevêque (au fait à propos de lyonnais connus, Gérard Collomb recevra ce soir le prix de l’élu local de l’année) et faire un point sur les dossiers de l’Eglise Catholique. Remarquez si les questions religieuses vous barbent et que vous êtiez venus causer politique, on trouve de bons billets politiques ici et là et là.

Le propos de Barbarin,homme que j’apprécie malgré de grosses divergences théologiques ( ben c’est normal je suis un protestant ex-athée de naissance catholique donc le contraire eu été surprenant…) est ici très représentatif et c’est son intérêt, des orientations actuelles des autorités de la principale église chrétienne.

En premier lieu, il y a la volonté de faire d’abord et à tout prix, quel qu’il soit, l’unité des catholiques en réintégrant ceux des évêques qui ont choisi dans les années 80 de suivre un chemin séparé de Rome, trouvant son fonctionnement et ses idées trop modernes.On ne le réalise pas vu de l’hexagone mais ce phénomène schismatique est relativement réduit ailleurs que dans notre pays.Reste que leur entrée ne se fait pas sans heurts puisqu’aussitôt réacceptés, ces intégristes dérapent et l’un d’entre eux nie l’existence des chambres à gaz.Erreur ? Ou volonté calculée de tester la marge de liberté au sein de l’Eglise romaine,  y compris en faisant des déclarations infâmes sur le dos des juifs ? Barbarin, qui est toujours en première ligne dans le combat contre l’intolérance a bien raison de dire que les propos tenu par l’un des évêques réintégrés ne sont pas ceux d’un chrétien.Mais par-delà la question de l’immonde propos en soi, une question se pose: Quelle est la capacité pastorale d’un tel évêque ? Comment peut-il prêcher, enseigner, témoigner si sur des dossiers essentiels il n’a pas une parole de compagnon du Christ ?  Quel est alors l’intérêt et l’éthique de réintégrer ce genre de personne dans l’église catholique si des points fondamentaux ne sont pas tranchés ?

Autre aspect intéressant, quoi que moins polémique, celui du dialogue entre Rome et les autres confessions chrétiennes.On sait Mgr Barbarin et le Pape particulièrement désireux de nouer un dialogue avec les orthodoxes et la chose est confirmée dans les propos de l’Archevêque.Je crois par contre, à l’exemple de ce qui se passe souvent à Lyon, que le dialogue avec les dénominations protestantes risque d’être plus ténu.Benoit XVI avait d’ailleurs fait scandale auprés des protestants le 10 Juillet 2007 en signant un document affirmant au sujet des églises protestantes  » ces Eglises et Communautés séparées, bien que nous les croyions victimes de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d’elles comme de moyens de salut dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Eglise catholique.« Même si l’expression de Monsiegneur Barbarin est éloigné de cette radicalité, il me semble que le dialogue cathos/protestants risque d’être pauvre ces prochaines années.D’ailleurs nos églises, particuliérement les évangéliques, sont davantages vues comme des conccurentes que comme des partenaires…Celà n’empêche pas d’écouter ce que Mgr Barbarin dit, notamment sur les question de fin de vie, avec intérèt.