Lyonnitude(s) : De Lyon, d'Europe et aussi de France : identités nationales

Ca y est, le débat est lancé sur toutes les ondes. On va parler identité nationale, le gouvernement le veut. La chose a été lancée par Eric Besson ce dimanche et se propage à vitesse grand V. Pendant deux mois donc et jusqu’à avant la Saint-Romain, on va s’interroger sur ce qui nous fait, nous français.

Qu’Eric Besson lance la chose pour planquer l’échec de sa politique en matière d’immigration, c’est évident.

Que l’UMP veuille faire oublier ses ratages en matière économique et sa politique sociale et budgétaire  injuste derrière la question nationale, c’est un grand classique à droite. Pendant que l’imbécile se rengorge de son identité, il ne pense pas à ses droits sociaux…et puis il y a la question du FN, qui pourrait reprendre du poil de la bête après les différentes affaires. Bref l’intention gouvernementale est ici du niveau des politiciens de caniveau.

Mais ceci dit, le débat n’est pas en soi inintéressant. Moi il me parle en tout cas. Comment articuler mon patriotisme lyonnais, ma citoyenneté européenne et la France ? Je l’ai écrit ici, ce n’est pas un secret, j’ai une préférence pour le drapeau bleu à étoiles et celui frappé d’un lion par rapport à l’oriflamme tricolore. Ca peut changer mais je tripe plus sur l’Europe et Lyon que sur la France. C’est vrai, français c’est pas ni un rêve ni une chose concrète. 

Ceci dit Je n’ai jamais fait partie des masochistes qui passaient leur vie à se fouetter d’être français. Souvent dans ma vie, comme je l’avais déjà dit ici, en Afrique par exemple, je n’avait pas le choix, je portais, que je le veuille ou non, les couleurs du pays de Voltaire, devant parfois me disputer ou me battre juste parce que français…un peu après, rentrant en France, j’ai justement été très surpris de voir que dans l’esprit de beaucoup, fierté d’être français égalait Front National. Avoir un simple drapeau tricolore chez soit faisait de vous un immonde facho. Quel beau cadeau à donner à l’immonde parti de Jean-Marie Le Pen que la France pourtant…

Alors aujourd’hui, alors que le FN empoisonne moins la question,où nous savons de moins en moins ce qui nous lie, où être français est trop souvent vécu comme un simple fait administratif et utilisé parfois comme une insulte, y compris par des gens à passeport tricolore, où l’on ne sait pas ce qui fait notre culture, où le monde a changé, où notre pays s’est enrichi du métissage, où le communautarisme existe, où le racisme quotidien subsiste, où l’originalité de ce qui nous fait n’est plus évidente, où l’on pratique des quotas raciaux en politique, où l’on manque de moments de rassemblements, à part dans le ballon rond, où la droite fait des lois sur l’immigration tous les deux jours pour instrumentaliser les sans-papiers, le débat peut être intéressant. Il faut le mener, y compris à gauche, sans oublier non plus ce que le gouvernement veut faire oublier pendant ce temps-là.