Découvert par mon pote Fred dit « la Marquise« , figure du quartier Jean Macé et grand amateur de vinyls, Jean Guidoni est un chanteur assez méconnu.Sa carriére a commencé en 1978 avec un premier disque sur lequel il aborde de nombreux thémes dont celui de l’homosexualité.Le sujet est bien moins facile à aborder qu’aujourd’hui.En effet le gouvernement UDF considére l’homosexualité comme une maladie mentale ou un acte pouvant amener à une sanction pénale.Il faudra l’arrivée de la gauche en 1981 pour que les gays aient enfin la liberté de pouvoir aimer et baiser comme ils l’entendent (voir l’intervention du ministre socialiste Badinter à ce sujet).La liberté retrouvée libére la parole et d’anciens déportés peuvent enfin raconter librement les atrocités subies parce que gays, ce qu’ils ne pouvaient faire sous les gouvernements centristes et de droite.Guidoni, lui, en profite alors pour se produire dans de plus grandes salles, avec son mélange de contes sombres, de gouaille, de chansons trés engagées et de jeux d’ombres.
Il se produit ainsi en 1983 pour un grand concert à l’Olympia dont est extraite la vidéo ci-dessous.Là ,divers artistes de rue issues de nombreuses disciplines se produisent sur scéne et Jean se la joue « émo » (copyright Ariane Fornia) avec des yeux noircis et un teint blafard. Je n’aime pas tout le répertoire du chanteur, on dirait des fois que ses délires au sujet des partouzes dans les cinés porno le font chanter sous acide.Mais celle-ci, qui nous décrit avec gouaille un troquet de nuit parisien un peu déglingue et sa patronne qui ne l’est pas moins, est un bijou que j’écoute avec délectation.
Guidoni Olympia 83 – Chez Guitte
envoyé par Arcalod