Un moyen de transport trop cher Cela a été dit, redit, le Rhonexpress est cher, bien trop cher. 13 euros l’aller simple, 23 l’aller-retour. La tarification pour les plus jeunes d’entre nous est à peine plus réduite puisqu’elle s’élève à 11 euros…Les alternatives comme l’achat d’un abonnement de 6 voyages (66 euros tout de même) n’étaient valables que pour un temps court (3 mois sinon l’abonnement est périmé) même si désormais le tri a été rectifié puisque la durée de validité est passée à un an. La solution précédente, le Satobus, qui avait le mérite de desservir plus de zones de la ville comme Jean Macé, coûtait bien moins cher (8,5) mais était certes moins confortable.
Le tarif a été et décidé par le Conseil Général du Rhône (droite), auteur du projet. Mais il est vrai que l’opposition de gauche ne s’est pas vraiment non plus opposé à ce prix exorbitant.
Pourquoi ce tarif ? La concession est dévolue au groupe Veolia, qui l’exploite via sa filiale CFTA, ensuite, la propriété de l’équipement revient au Conseil général. L’équipement a été financé par le département, sans que l’entreprise exploitante y mette un sous. Par contre il n’est pas question pour le conseil général de verser une quelconque subvention pour aider à un fonctionnement du Rhônexpress comme c’est le cas par exemple avec le Grand Lyon pour permettre à tous d’accéder aux transports en commun. Du coup Veolia est amenée à pratiquer des tarifs élevés.Les augmentations d’impôts votées par la droite majoritaire à l’assemblée départementale auraient pourtant de quoi donner un peu de marge mais tel n’a pas été le choix. Certains avancent l’argument qu’il n’appartient pas au contribuable de financer les déplacements des hommes d’affaires. Certes, mais c’est oublier que c’est une clientèle plus jeune et populaire que les autres, souvent dépourvue de voiture par manque de moyens, qui prend le transport en commun prévu. Il y a d’ailleurs bien plus d’usagers de voitures que de Rhônexpress pour se rendre à l’Aéroport…Pas super.
Et si l’Aéroport de Lyon s’impliquait plus ? Au-delà de la nécessité peut-être de réfléchir à un tel désengagement, qui fait du Rhônexpress un produit de luxe, peut-être faudrait-il penser à une participation de l’Aéroport de Lyon, sous gestion de la Chambre de Commerce. Il n’est pas normal que celle-ci, bénéficiaire de taxes d’aéroport et principale institution concernée, reste autant en retrait sur la question de la gestion de cette équipement. Surtout que cette année a vu une augmentation de sa fréquentation, notamment sur des vols bon marchés fréquentés notamment par une clientèle moins argentée.
Après tout, c’est tout de même pour se rendre à l’Aéroport de Lyon qu’on prend le Rhônexpress.