Lyonnitude(s) : IPv6: il faut mettre à jour internet

Internet est devenu un phénomène de masse en moins de deux décennies. Pourtant son système actuel fonctionne encore sur un protocole créé en 1981…il est temps de faire évoluer le net.

L’utilisation grand public d’internet est généralement considérée comme ayant débuté aux alentours de 1995. Depuis, son usage s’est très largement densifié, ses usages se sont multipliés et le nombre d’ordinateurs connectés a explosé dans des proportions gargantuesques.

Pourtant le réseau fonctionne sur le même protocole depuis plus de trente ans: l’IPv4. Cette version permet de créer 4 294 967 296 adresses ip. C’est certes plus que d’ordinateurs connectés mais il faut savoir que dans les années 90, certaines organisations se sont vues attribuer jusqu’à 16 millions d’adresses IP, bien loin de leurs besoins réels.

Il y a un petit plus d’un an, l’ipv4 a atteint sa limite d’adressage. Des solutions type traduction d’adresse ont permis pour l’instant de faire reculer le problème. La version la plus connue en étant ces routeurs qui permettent de faire correspondre toutes les adresses d’une entreprise à une ip externe unique.

Une technologie plus adaptée à l’internet d’aujourd’hui: IPv6.Selon les chiffres recueillis par le RIPE et évoqués récemment par l’excellent article de Pierre Col , la part des systèmes autonomes (AS) annonçant des routes en IPv6 est de

  • 17% en Asie-Pacifique, principalement grâce au Japon et à la Corée du Su
  • 15% en Europe, Asie centrale et Moyen-Orient
  • 15% en Amérique Latine et Caraïbes
  • 12% en Afrique
  • 10% aux USA et Canada

Celui-ci permettre tout d’abord de disposer de 667 millions de milliards d’adresses. Ce qui devrait résoudre largement le souci d’adressage. Les en-tête des paquets de données qui y circulent sont également plus simples, ce qui favorise leur rapidité de transmission aux serveurs. Souci: il y a un problème de compatibilité entre IPv4 et IPv6 qui demande dans un premier temps un concubinage de l’usage des deux protocoles.

Et puis, détail intéressant, le multicast sera intégré pleinement dans IPv6. Pour simplifier sur Ipv4, de façon générale, il faut pour se connecter à une conversation à plus de deux machines , passer par un tiers extérieur au groupe, Facebook par exemple. On est en fait chez « quelqu’un » alors qu’on échange une conversation privée.

Les adresses de groupes de groupe prévues dans IPv6 ne sont pas attachées à une machine en particulier. Il sera donc théoriquement possible d’émettre des messages sous couvert d’un numéro de groupe. Et donc de mettre en place une série d’applications collaboratives qui pourraient très vite laisser un grand nombre d’acteurs du web 2.0 loin derrière. Ce serait tout un pan de l’économie du net qui serait chamboulée.

Le 6 Juin prochain aura lieu le « Launch IPv6 Day ». Ce sera un jour de passage à IPv6 pour nombre d’acteurs majeur ou de test déterminant pour d’autres.

Afin de mettre les conditions les plus favorables pour cette opération, et dans le but de fédérer un maximum d’énergies, des réunions et des échanges se font un peu partout dans le monde avec prochainement par exemple en France celle organisée par l’association G6 .

Mettons à jour internet.