Les petits jeux d'été (Lyonnitude(s) )

Chaque année il flotte un parfum des plus méditerranéens sur Lyon, évoquant la douceur de vivre de nos cités d’Italie du Nord. Les jambes des filles se dénudent et les garçons  s’ornent de tenues plus légéres, délaissant la cravate pour le lin. La détente, l’envie d’aller de l’avant vers autrui plus qu’à l’habitude, les montées de sèves estivales, tous cela imprime un comportement nouveau.

Les terrasses des cafés tards le soir mélangent les connus venus entre eux et les inconnus qui leurs sont extérieurs. Pour passer du premier stade au second, les deux sexes pratiquent diverses parades, parfois des plus subtiles, souvent des plus élémentaires mais pas forcément des moins efficaces apparemment.

Dans les clartés d’un jour qui voit l’ombre ne l’étreindre que fort tard, on s’y apporte des offrandes de liquides désaltérants et alcoolisés pour entamer, pour prolonger la rencontre. La jeunesse rit, fume,  se mélange. Part parfois ensemble pour une route de nuit.

Au petit matin, les couples formés dans les limbes nocturnes retournent parfois au café de la veille. Il y a ces deux la à la mine chiffonnée des sommeils peu pratiquées et des passions temporairement assouvies. Une ombre d’inquiétude parcours parfois l’un ou l’autre des deux partenaires précédemment enlacés. Ai-je « assuré » ? Vais-je le revoir ? Qu’en a-t-elle pensé ? Ai-je envie d’y revenir ?  Le garçon semble ici inquiet, empressé sans vouloir être oppressant. Il semble qu’il aie aimé les pentagrammes nocturnes. Alors il cherche le code qu’il croyait avoir trouvé hier, il veut décrypter son amante de la nuit pour savoir si le bail sensuel sera ou pas un peu prolongé. Celle-ci pour le rassurer lui sourit. D’un joli frémissement, d’un élargissement des lévres et des yeux qui sent le soleil d’été.

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