C’était dans nos jeunes années strauss-kahniennes, une demoiselle de Paris, qui rencontra dans ces rangs celui qui allait devenir son compagnon pour le trop court temps du reste de sa vie.
C’était, chez Anna Blum et Jean-François Lavaud, qu’on allait dormir parfois, les soir de conseils nationaux ou de regroupements de la jeune sociale-démocratie française, parfois sur le canapé, parfois dans un lit, parfois sur le sol en cas de surnombre.
Anna et Jean-François étaient généreux et ne comptaient jamais leur accueil.
Socialistes militants dans le 5e arrondissement de Paris depuis des années face au système Tibéri, les Lavaud et Blum devenus par conjugaison de leurs destins les Lavaud-Blum ne manquaient pas d’humour en commun. Et de culture.
Anna avait choisi un métier, un beau métier, un métier pourtant dénigré, pourtant insulté, un métier classé dans les greniers de l’inutilité par les imbéciles. Anna avait choisi donc un métier: celui de professeure d’histoire.
Descendante du grand socialiste européen Léon Blum, protestante, foi que nous avons en partage, chargée de l’envie de comprendre nos sociétés, elle avait au cœur l’idée de faire comprendre le passé de notre monde pour faire grandir le futur de nos vies.
Anna était vive et spontanée, sa fraicheur, parfois tentée d’acidité vive, évoquait les fraicheurs florales ocres d’été. Ce n’est pas sans doute pas un hasard si Jean-François et Anna nommèrent leur fille née l’année passée du nom de Flora.
Comme le disait avec justesse Pierre Kanuty qui a aussi bien connu Anna: » Il reste des souvenirs. C’est peu. Les combats que nous menions avec elle qu’il faut poursuivre, c’est un peu mieux. »
Reste aussi et surtout Flora et Jean-François. Nos pensées les accompagnent sur le chemin de la vie.