Lyonnitude(s) : octobre 2012

Voici le texte de ma tribune parue ce jour sur le site du journal Le Monde et intitulée « Entrepreneurs on vous aime ! « 


Le gouvernement a décidé clairement de favoriser l’entrepreneuriat dans ses récentes mesures. Le socialisme du XXIe siécle se fera avec tous : ouvriers, cadres, chômeurs, précaires et entrepreneurs. Contre les inégalités, contre la crise. Pour l’emploi et le dynamisme de notre pays.

Bouchers, patrons d’entreprises industrielles, dirigeants de start-ups, PDG de grosses sociétés de services, l’entrepreneuriat français a des visages divers, des soucis différents : problème du régime des indépendants, pas toujours très performant, difficulté des grands groupes privés et des administrations centrales face aux entreprises innovantes – ne serait-ce que pour en devenir les clients – ; difficulté des PME à grossir pour devenir des entreprises de taille intermédiaires plus à même d’être compétitives en toutes sérénité-même si cela provient de reventes parfois un peu rapides.Mais toutes vivent un cadre économique commun, dans un monde en crise.

Face à cela le gouvernement agit pour les créateurs. Avec la baisse de l’impôt sur les sociétés pour les petites structures, la confirmation des dispositifs ISF-PME, la consolidation du dispositif de la Jeune Entreprise Innovante (JEI) et l’élargissement du Crédit d’impôt recherche (CIR) à l’innovation. De quoi permettre aux entreprises qui démarrent de se lancer. La banque publique d’investissement qui se mettra en route très prochainement sera aussi une occasion de financer le tissu économique de notre territoire. Enfin la nomination de médiateurs à la sous-traitance permettra de résoudre bien des litiges.

Tout n’est certes pas rose dans ce panorama : la mise à mort programmée des Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC) est assurément dommageable pour ceux qui se lancent dans le commerce de proximité, où ils constituent parfois une aide précieuse à la fois pour les villes et pour les commerçants. Surtout que ces derniers constituent une importante partie des défaillances d’entreprises.

Mais le gouvernement est à l’écoute, y compris des demandes concernant des groupes spécifiques d’entreprises. Ainsi la polémique de la hausse de l’impôt prélevé sur cession des plus-values, qui concernait quelques milliers d’entreprises sur les 2,5 millions de TPE française est en ce moment entendue et les mesures questionnées sont en discussion et ont été modifiées. A juste titre puisqu’il concerne le secteur très innovant des start-ups, qui auraient sans doute eu plus de mal à trouver des capitaux, incités à investir alors dans d’autres secteurs.

De même , pour prendre un domaine complètement différent, la commission des affaires sociales et le groupe socialiste par la voix de Bruno Le Roux, ont choisi d’exonérer les petits brasseurs de bière, activité en développement et ancrée dans nos territoires des efforts demandés aux géants industriels du marché.

Il faudra bien sûr, quelque soit le secteur mais nombre d’entrepreneurs l’ont compris, également que l’écoute se fasse dans les deux sens, en cette période difficile pour chacun et où tous doivent porter le redressement de notre pays.

Sur nos territoires, la gauche également est présente aux côtés des entrepreneurs. Dans les territoires de la République, le plus souvent administrés par la gauche, on multiplie les dispositifs tremplins pour inciter à entreprendre.

Sous ma modeste casquette d’élu local d’arrondissement, j’accompagne, comme d’autres de mes collègues, ceux qui dans tous les domaines, de l’entreprise innovante dans le domaine des biotechnologies ou du web, dans le salon de thé ou la boulangerie, dans les services à domicile ou la menuiserie, décident d’entreprendre.

Ils viennent de tous milieux et de tous horizons. Ils effectuent parfois cela pour un complément de salaires, pour se créer leur emploi ou encore pour se lancer une aventure voire, qui sait, parfois faire fortune.

Ayant moi-même, bien que n’étant pas entrepreneur de mes activités principales, participé à la création de deux sociétés, je sais la joie et l’exaltation qu’amène pareille aventure et je suis heureux d’aider les concitoyens de ma commune dans leur projet. Cela m’amène aussi à considérer que tout ce qui peut encourager la création d’activité et/ou d’emploi se doit d’être encouragé et soutenu.

L’ennemi c’est d’abord la rente comme nous étions quelques-uns à le dire dans un excellent texte au congrès du parti socialiste intitulé « Dépasser nos Frontières ».

A ce titre il vaut sans doute davantage taxer la spéculation immobilière ou les œuvres d’art que le travail. Peut-être dans le budget de l’année suivante qui sait ? Et puis, malgré les discours un peu alarmistes de la droite et les incompréhensions de certains poujadistes embusqués, l’entreprise est à coup sûr un moteur du socialisme, tout comme les services publics de qualité.

Outre le fait qu’il est à la base du travail et de la richesse, l’entrepreneuriat, si il est davantage pensé dans ce pays, si on en parle un peu plus à l’école, est un outil d’égalité des chances. Permettre à chacun de tenter sa chance, de façon égale, en passant par dessus les conservatismes, voilà un beau combat progressiste. Entrepreneurs, à gauche on vous aime !

Romain Blachier, cadre dans l’industrie de l’énergie renouvelable, maire adjoint de Lyon (7e)