Ca faisait longtemps que je n’avais continué mon petit bonhomme de chemin dans l’abécédaire politique que j’ai entrepris.
Nous en sommes donc à la lettre E et j’ai choisi un adjectif au lieu d’un mot: Excédé. Oui je triche, ne m’excédez pas !
Etre excédé est chose fréquente pour le militant politique un peu blasé. La denrée est abondante et la distribution est fréquente et à la pelle. On peut être excédé bien sur par les injustices que nous réserve le monde, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi et montre que nous avons gardé notre capacité d’indignation.
Mais on peut être aussi excédé par les petits arrangements, les fausses postures et les vraies mesquineries. Excédé aussi par la traitrise, le peu d’humain, les lauriers qui cachent des médiocrités sans fin, le surplace morfondant ou tout simplement par la simple méchanceté humaine. Et à force d’excès, on peut se sentir, je peux me sentir, parfois, souvent à mes heures de sombreries passer de l’énervement excédé à l’ecoeurément désabusé.