La baguette de pain va encore augmenter un peu avec la hausse du prix des céréales.
Oh certes entre l’énergie, le salaire, les contributions sociales, l’amortissement du matériel, la farine ne représente en France qu’entre 5 à 14% du prix de la baguette pour les artisans boulangers. Mais elle pèsera sans nul doute sur l’étiquette.
Pourquoi cette augmentation du prix des céréales?
D’abord à cause des mauvaises récoltes: trop de pluie en Europe. Pas de récoltes pour la 3e année de suite en Afrique de l’Est, à cause des conditions météos mais aussi dans certains pays, de violentes milices islamistes en Somalie qui empêchent toute stabilité. Enfin de la sécheresse a compromis la production en Russie et en Ukraine. Espérons que le Brésil ne connaîtra pas de souci à son tour.
Ensuite le caractère très spéculatif des marchés de céréales, si elle bénéficiera aux traders, n’arrangera pas la situation.
Désormais, comme le confirme le journal Sans Abri, les années excédentaires en matière de production de céréales sont souvent plus rares que les années en déficit.
Une mauvaise nouvelle pour le presque milliard d’enfants,, de femmes et d’hommes en précarité alimentaire.
Évidemment, face à cela, des question se posent. Bien sûr celle de ces biocarburants, ces énergies fabriquées à base de produits végétaux comme le mais ou d’animaux.
Et puis bien sûr, je l’évoquais l’autre jour, dans la question des convertisseurs alimentaires. Pour parler clairement une partie excessive de nos céréales servent à nourrir des animaux qui eux-même deviennent notre alimentation. Bien sûr, pour résoudre le problème, il ne s’agit pas de transformer tout le monde de force en végétariens.
Mais un chiffre fait réfléchir: un mangeur de viande consomme au total l’équivalent d’une tonne de céréales là où celle d’un individu se dispensant de viande est plus de cinq fois inférieure.
Bien sûr, la production mondiale peut, comme toujours s’améliorer (si nos ancêtres européens avaient connu les modes de production agricoles chinois, nous aurions évité quelques famines) n’en déplaisent aux néo-malthusiens.
Mais la question environnementale comme sociale sans compter l’aléatoire des années productives sont des critères fondamentaux pour ne pas sombrer dans la pénurie et la fuite dans la production n’est pas l’unique solutionnement.
Lorsque l’on sait par exemple qu’aux USA le mais sert de plus en plus à faire rouler des 4X4 , il y aurait de quoi se taper la tête contre les murs. Et se souvenir qu’une partie de la logique ou de l’illogique énergétique vient du post-11 septembre.
Et puis, bien sûr si il faut un peu plus réguler nos comportements individuels de consommation, il est plus qu’urgent de continuer à travailler et à renforcer, au niveau de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, à des stocks tampons pour limiter la spéculation. Et à des dispositifs de suvi saisonnier, comme cela commence déjà à être pratiqué, pour éviter les mauvaises surprises et les tristes années.