Geneviève Fioraso , Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche souhaite autoriser l’usage de l’anglais et d’autres langues étrangères dans des formations de l’enseignement supérieur.
« Des exceptions peuvent également être justifiées par la nature de certains
enseignements lorsque ceux-ci sont dispensés pour la mise en œuvre d’un accord avec une institution étrangère ou internationale tel que prévu à l’article L. 123-7 ou dans le cadre d’un programme européen. »
est-il donc indiqué dans l’article 2 du projet de loi.
Logique non qu’un programme d’échange puisse donner lieu à tout ou partie des cours dans une autre langue que celle qui est en vigueur dans un pays? D’ailleurs l’école d’ingénieurs ParisTech inaugurée récemment à Shanghai par le Président de la République propose notamment des cours en français.
En France 700 formations sont déjà dispensées en anglais, surtout dans les grandes écoles. Je donne d’ailleurs pour ma part deux cours de quelques heures en web-marketing chaque année dans les cursus internationaux de l’IDRAC Lyon, qui se déroulent intégralement en globish. De même nombre de recherches d’informations innovantes que je réalise dans le cadre de mon activité professionnelle dans l’énergie ne se trouvent que dans la langue de Edmund Spenser.
L’anglais, ce n’est pas une injure à la francophonie de le dire tant cela semble évident, est le vernaculaire pour la grande majorité des citoyens du monde qui ont à se déplacer. Proposer des cursus de langues adaptés est un élément pour attirer des étudiants et rendre attractif à l’international un territoire.
C’est d’ailleurs ce que nous avons fait à Lyon en soutenant fortement les structures existantes et en incitant à la création de nouvelles au sujet de l’enseignement en anglais.
Disposer de la cité scolaire internationale de Gerland proposant des formations dispensées en langues étrangères est un atout majeur pour la population internationale est un atout déterminant. Demandez aux salariés internationaux ne restant que quelques années en France et dont les enfants ont besoin d’être scolarisés. Demandez aux entreprises qui cherchent un cadre incitatif pour leurs employés expatriés. Demandez aux lyonnais qui veulent se préparer à un environnement international.
D’ailleurs ce ne sont pas les français de Londres, et leur députée Axelle Lemaire, qui me diraient le contraire: les écoles dans la langue de Mauriac au sein de la capitale britannique ne désemplissent pas.
Mettre un peu d’italien, d’anglais, de chinois dans notre moteur ne tuera pas le français.
Il permettra simplement à de nouveaux chercheurs (mon beau-frère, russe, effectue d’ailleurs ses recherches dans un environnement parisien mais anglophone), de nouveaux étudiants d’établir des liens avec le pays.
Cela renforcera la France. Beaucoup.
Cessons, comme le veulent une partie de la droite et de la gauche, de voir dans cette histoire une nouvelle victoire d’un impérialisme anglo-américain quelconque (d’autant que la loi concerne aussi bien l’anglais que l’italien, le chinois, l’espagnol etc…). Ouvrir sur le monde ce n’est pas subir une nouvelle défaite de Fachoda.