«Certains ne deviennent jamais fous… Leurs vies doivent être bien ennuyeuses.»
Charles Bukowski
Je suis arrivé super en retard au café des médias dont Robert Marmoz nous avait fait la promo sur son blog.
J’avais une bonne excuse, j’étais dans une librairie et j’ai trop trainé au rayon littérature américaine.
Au départ j’ai vraiment eu envie de relire Bukowski.Une envie pas si spontanée, je me tape en tonne des épisodes de Californication (trailer de la série en VO au bas de cette note), qui a rejoint il y a peu, avec A la Maison Blanche et les Sopranos ma petite famille de séries cultes.Et je n’ai jamais vu d’aussi Bukowskien que ce personnage allumé d’Hank Moody incarné par un excellent, un fantastique même David Duchovny, complètement habité par le personnage.
Moody est d’autant plus fidèle au vieux polacko-américain barré qu’il a un idéal familial à la John Fanté, le maitre à penser de l’auteur de Women.On y voit l’anticonformisme, l’obsession de séduire, de forniquer, de se péter la tête dans un univers clair-obscur avec humour et excentricité.Comme le disait il y a quelque temps Nassima, une pote égyptienne (salauds ils ont battu le Cameroun en finale de la Coupe d’Afrique!) un truc de fous de la vie,de gens pas tout à fait normaux.
Je suis finalement ressorti avec un volume du premier roman de Gary Shteyngart (et un disque d‘Al Jarreau et Georges Benson, qui a dit que les USA étaient un pays sans culture ? Ah et puis y’a aussi un cadeau pour ma chérie mais comme elle sait pas encore ce que c’est je l’écrit pas, nananére !),autre écrivain américain aux racines est-européennes, autre barré de la littérature US, autre grivois provocateur.Il y a chez ces écrivains américains et chez les scénaristes de la série mentionnée, tout un cynisme jouissif, tout une obsession fornicatrice, tout une soif de vivre faite de souffre,de foutre de stupre et d’alcool…Et un côté allumé-bordéliquo-je-m’en-foutiste qui fait la marque de fabrique du grand Charles et de ses disciples.
Tout ça m’a mis en retard pour ce café des médias,organisé à la cloche, avec Robert Marmoz, le cultissime bloggeur journaliste du Nouvel Obs et Edwy Plenel, venu avant tout pour faire la promotion de son nouveau projet, Mediapart.Le troisième larron,Jean-Pierre Vachez, de TLM, n’a pu se libérer que vers la fin.
Le café de la Cloche, rue de la Charité, était plein, de journalistes,de la télé mais aussi de la presse écrite, Alice Géraud et Fabrice Arfi (il parait que lui aussi il est fan de Californication !) en tête.Et puis y’avait un autre bloggeur politique que moi, le sympathique militant MODEM Sébastien Perros.
Plenel a dit pas mal de choses intéressantes sur les médias mais il est clair qu’il faisait d’abord une opération de promotion.Je n’arrive pas à croire, je l’ai déjà dit, à son business model.Je lui souhaite de réussir mais on verra bien.
Marmoz fut plus clair et incisif.Non je ne dit pas ça que parce que je croise Marmoz plus souvent que Plenel.Non je ne dit pas ça non parce, tout en rappelant à juste titre le rôle majeur des journalistes, qu’il a mentionné le rôle des bloggeurs lyonnais à commencer par Sébastien et moi, mais parce qu’il a su restituer la façon dont cette campagne se passe au niveau lyonnais sur internet, avec ses rites, ses lieux, ses codes, ses acteurs.
Changement d’ambiance pour la fin de soirée chez DIego aka néné, rue Salomon Reinach, à l’angle de la rue Sébastien Gryphe.Il fait beau discuter, rencontrer, dialoguer en humanité.Diego est probablement l’un des patrons de rade les plus éminements humains dans un 7e où la concurrence en matière d’humanité est aussi élevée qu’en Champion’s League.Et puis c’est un chrétien,comme moi atypique dans cet univers, un d’un genre trés différent du cliché que se font certains de la catégorie en question. Le monde qui gravite autour est assez fantastique voire fantasmagorique à ses heures.Le personnage, dont j’aurais l’occasion de vous reparler, pousse sa lyonnitude jusqu’à corriger l’accent de ses clients qui montrerait une défaillance de conformité au Littré de la Grand Côte.Chez lui y’a des barges qui trainent, de la bière qui coule, des couples improbables qui se forment,tout le quartier qui y passe, de l’extravagance qui fait dire de vivre le temps qu’on vit.Les clients boivent bière sur bière sur rhum sur vin, Bukowski est ici aussi, dans ce coin de la Guillotiére…
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