Commerçants Et Artisans De Lyon | romainblachier.fr

Cette semaine mon édito du web sur l’antenne de RCF porte sur la première édition lyonnaise (et la seconde au niveau national) des journées du patrimoine des starts-ups (JPDS ) qui se dérouleront à Lyon à la Cordée Liberté et chez Yurplan.

Le patrimoine du pays réside dans son histoire. Mais il est aussi bien sur, le disent les organisateurs,dans sa jeunesse, son dynamisme et ses entrepreneurs. On pourrait rajouter à ce propos tout de même qu’il n’y a pas d’âge pour entreprendre et que entreprendre est aussi une aventure collective, moins bien évidemment, c’est une lapalissade, lorsque que l’on parle d’entreprises individuelles.

Du coup c’est plus de 200 entrepreneurs de France qui vont participer à la seconde édition des Journées du Patrimoine des Start-up, du 12 au 14 septembre prochain.Dans plusieurs villes dont Lyon, ils ouvriront les portes de leur société au grand public pour présenter leur aventure d’entreprise.

L’édito est à écouter ci-dessous.

L’idée de François Hollande était intéressante pendant la campagne: moduler l’impôt sur les sociétés selon la taille de l’entreprise. L’idée était d’alléger la pression fiscale sur les PME, particulièrement forte sous Nicolas Sarkozy.

J’ai eu pendant la campagne des présidentielles, comme je l’ai depuis des années au quotidien, l’occasion d’aborder la question avec des créateurs de nombreuses TPE, PME et PMI, notamment dans le domaine du commerce et de l’artisanat. L’idée du programme était simple : « 35 % pour les grandes, 30 % pour les petites et moyennes, 15 % pour les très petites. »

L’idée avait beaucoup intéressé par exemple la CGPME et l’UPA, premières structures dans le commerce. Il faut dire aussi qu’en France les petites entreprises payent, c’est paradoxal, souvent bien plus d’impôts sur les sociétés que les grandes. La tendance a explosé sous le quinquennat précédent

Certaines sociétés du CAC 40 règlent ainsi parfois un taux quatre fois moindre d’IS que les PME.

La réforme fiscale des entreprises envisagées ses jours-ci pour donner de l’air aux entreprises ne manque pas de mérite. Et puis le décret contre la stigmatisation des entrepreneurs ayant connu l’échec, stigmatisation très pratiquée sous la droite, est un bon signal.

Mais en enterrant sa promesse de campagne pour aller vers un taux unique, le gouvernement crée une vraie injustice vis-à-vis des PME et TPE de ce pays. La progressivité de l’impôt que l’on accepte, à juste titre, pour les particuliers, on la refuse aux petits entrepreneurs de ce pays. Alors que c’est justement de croissance de taille des PME et donc d’ETI que l’on manque en France.

Et ce que c’est souvent des TPE débutantes que viennent les initiatives innovantes.

Mon édito de cette rentrée hier sur l’antenne de RCF Lyon (où ma langue fourche à un moment entre open data et open office) portait sur Ecommerce Land, un pôle dédié comme son nom l’indique au E-Commerce et situé entre Vaise et la Duchère, dans le cadre de Greenopolis

Il s’agit d’un lieu entrepreneuriat, de formation et de réflexion autour de la vente et de la monétisation en ligne ainsi que d’un endroit d’incubation.

Vous pouvez écouter l’édito d’un clic: Ecommerce Land sur RCF

Après le zoom sur les cordonniers, les poissonniers, après François Simon-Fustier, l’horloger de la Croix-Rousse, après Sébastien Delabre, de la boutique Laspid, située dans les pentes, après la boutique d’absinthe Le Chat Fou dans le Vieux Lyon, parlons chocolatiers et confiseurs.

Lyon est une ville riche en la matière: beaucoup d’affaires de famille, sur lesquelles un fondateur a laissé l’empreinte de son nom, à commercer par les Bernachon, Voisin, Bouillet, Janin, Sève, Pépin, Richart, Salandino, Weiss ou Bel. Aux côtés de leurs noms, de grands chocolats mais aussi des spécialités uniques comme le coussin de Lyon mais aussi les soies, les dessous, les pralines, etc.lyonnaises

Chocolatier-confiseur, c’est une passion minutieuse, celle d’un orfèvre de la gourmandise. Il faut beaucoup d’habileté et de patience pour créer. Et puis un vrai sens du goût dans le choix des produits de base. Enfin un talent esthétique.

Tous les chocolatiers confiseurs avec qui j’ai échangé m’ont évoqué aussi des journées variées, avec des recettes, produits et travaux très variés selon les productions à faire: chocolats, friandises, pâtes de fruits…….

Ils m’ont aussi parlé d’un métier bonheur, un métier qui, lorsqu’il est évoqué donne du sourire et de la gourmandise aux gens, qui apporte un petit rayon de joie dans les esprits. Un plaisir qui n’est pas donné à tous.

Il faut dire que les Français sont gourmets et ne consomment pas moins de 6,5 kg de chocolat par an.

Pour devenir chocolatier confiseur deux formations: un CAP chocolatier confiseur qui peut être complété par un brevet Technique des Métiers de chocolatier confiseur. Pour se renseigner on peut s’adresser à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Rhône.

De quoi devenir l’orfèvre des gourmandises lyonnaises les plus subtiles.

Ce billet fait partie de ma série sur les commerçants et artisans lyonnais ainsi que sur les métiers du commerce et de l’artisanat.

Après le zoom sur les cordonniers, les poissonniers, après François Simon-Fustier, l’horloger de la Croix-Rousse, après Sébastien Delabre, de la boutique Laspid, située dans les pentes, voici la boutique d’absinthe Le Chat Fou dans le Vieux Lyon.

> 1 Bonjour, pourriez vous vous présenter?

Je m’appelle Jean-Baptiste ROLLAND. J’ai 25 ans. J’ai ouvert ma boutique d’absinthe il y a un peu moins de deux ans. Avant cela, j’étais étudiant en histoire.

> 2 Qu’est-ce qui vous a amené dans le commerce?
Mes études n’en finissaient pas et je commençais à en avoir assez. Il se trouve que j’étais passionné par l’absinthe depuis longtemps. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune boutique proposant de l’absinthe à Lyon. J’ai décidé alors de tenter ma chance en proposant un concept et des produits uniques à Lyon.

> 3 qu’est-ce qui vous plait dans le fait d’être commerçant?
> Sans surprise, le contact avec les gens, agréable et souvent enrichissant. Ensuite, le grand privilège d’être son propre chef et de mener son affaire comme on l’entend. Et enfin, la diversité des tâches à accomplir pour tenir une boutique, qui permet d’être bien polyvalent.

Le Chat Fou 27 Rue du Bœuf 69005 Lyon 04 72 32 94 21

Je continue ici ma série sur les commerçants et artisans lyonnais ainsi que sur les métiers. Après les cordonniers, les poissonniers, après François Simon-Fustier, l’horloger de la Croix-Rousse, voici l’interview de Sébastien Delabre, de la boutique Laspid, située dans les pentes et donc le 1er arrondissement.

Bonjour. Je suis Sébastien, l’un des deux co-fondateurs du projet Laspid, basé en bas des Pentes de la Croix-Rousse, place du Griffon dans le 1er arrondissement.

Depuis bientôt 7 ans, nous éditons des créations graphiques originales en séries limitées sur des t-shirts, vêtements et accessoires bio équitables pour petits et grands.

Nous avons commencé fin 2006 avec une boutique en ligne, la toute première à éditer des sérigraphies originales en séries limitées sur des t-shirts issus du commerce équitable et en coton biologique.

En 2008, après avoir participé à de nombreux salons et marchés, nous ressentions une demande pour un lieu physique où mettre en avant nos produits et un besoin d’être en contact plus direct avec nos clients.

Nous avons alors eu l’opportunité de rejoindre le Village des Créateurs pour une résidence de 2 ans. Cela nous a permisd’ouvrir un atelier-boutique physique à Lyon, qui s’est avéré très complémentaire du site internet.

Fort du succès de cette boutique qui nous a permis d’arriver à un certain équilibre et a accessoirement rendu notre vie pro bien plus « sociale », nous nous sommes lancés dans la recherche d’un nouveau local commercial pour poursuivre l’aventure web + boutique physique une fois que notre résidence au sein du Village des Créateurs touchait à sa fin. Et depuis fin 2010, nous sommes donc installés dans notre atelier-boutique sur la place du Griffon.

Ce sont à la fois l’intérêt respectif que nous portions aux t-shirts et au graphisme ainsi qu’une sensibilité pour les alternatives aux formes d’économie « conventionnelles » qui nous ont amenés dans le commerce. Les premiers étaient destinés aux copains, puis aux copains des copains, etc… Alors l’idée d’en faire notre métier est venue progressivement, en même temps que l’envie d’indépendance et de liberté que nous permettait l’approche choisie. Dans un premier temps cela nous a amené vers le commerce électronique, pour des raisons de moyens (limités) et de savoir-faire (expériences antérieures), puis ensuite vers le commerce « physique » pour des aspects plus humains, relationnels et la richesse des échanges qui en découlent. En conservant toujours une approche engagée et décalée.

Laspid 3 Place du Griffon 69001 Lyon
04 78 23 54 66

Il est très difficile aujourd’hui de trouver un poissonnier dans nos villes. La faute à un grand nombre de paramètres. Il y a d’abord le nombre de plus en plus faibles d’apprentis qui se lancent dans le CAP « poissonnerie » ou le BEP « alimentation, dominante poissonnerie » ou le bac professionnel « métiers de l’alimentation, option poissonnerie ».

Il est vrai que peu de professions sont autant utilisées comme expression de l’insulte que poissonnière. Lamentable manière de dénigrer les filles de ce métier.

Il y a aussi une réalité écologique: il y a de moins en moins de poissons. Il est donc plus cher mais il est aussi plus dur de se procurer en marchandises. Nombre de vendeurs n’arrivent pas à trouver ce qu’ils souhaitent chez le grossiste, grossiste qui souvent dans nombre de département se réduit à un ou deux négociants.

Sans marge de manœuvre pour négocier des prix d’approvisionnement compétitifs, les commerçants spécialisés en sont les principales victimes au profit des grandes surfaces qui sont les dernières à pouvoir poser un rapport de force un peu conséquent.

Il y a aussi des frais d’installation extrêmement élevés qui amènent les professionnels à préférer s’inscrire dans le commerce non sédentaire. S’installer en fixe et créer  un fonds de commerce demande des moyens plus forts qu’ailleurs, les investissements devant être financés à plus de 40% avec des fonds propres ! Sans compter un stock à maitriser des plus soigneusement dans le respect strict des règles d’hygiène, avec les coûts de conservation.A Lyon comme ailleurs, l’activité se situe sur les marchés forains et de moins en moins dans les magasins classiques, qui nécessitent en général un seuil d’environ 250000 euros de chiffres d’affaires environ pour être fiable selon la profession.

Et puis il faut souligner la  consommation de poisson plutôt irrégulière de nos concitoyens. Les français mangent du poisson environ 25 à 35 kilos par an, loin de la viande avec 87,8 kg annuels.

Mais sur cette trentaine de kilos, combien de produits de la mer sont consommés en surgelés, au restaurant ou en plats cuisinés?Beaucoup même si la situation n’est pas meilleure chez nos voisins. Le poisson à l’Etat brut est jugé cher et difficile à cuisiner, sauf en filets.

En effet, bien que la consommation de produits de la mer progresse régulièrement (+30% ces 10 dernières années), certaines portions de marché souffrent de la désaffection des consommateurs. Ainsi, les produits frais non préparés sont concurrencés par les produits traiteurs prêt-à-consommer (filets précuits, panés, surimi, etc).

Et la tendance générationnelle est à la baisse du mode de consommation des produits du poissonnier. Aujourd’hui, seul un moins de 35 ans sur deux achète parfois du poisson frais, contre 8 seniors sur 10.

Mais il y a encore de quoi faire de belles affaires dans le métier. Surtout dans certaines régions comme Rhône-Alpes est un parent pauvre avec seulement 1,3 poissonnier pour 100 000 habitants contre 7,5 pour 100 000 dans le midi ou 10 pour 100 000 en Bretagne. Il existe il est vrai, ville par ville, région par région, des traditions très disparates.Par exemple certaines cités de quelques dizaines de milliers d’habitants ont parfois autant de poissonneries qu’à Lyon.

Tiens il y a une réflexion à mener avec la filière de formation et avec les professionnels de secteur.

(mise à jour d’un précédent billet)

Commerçants Et Artisans De Lyon | romainblachier.fr

Cette semaine mon édito du web sur l’antenne de RCF porte sur la première édition lyonnaise (et la seconde au niveau national) des journées du patrimoine des starts-ups (JPDS ) qui se dérouleront à Lyon à la Cordée Liberté et chez Yurplan.

Le patrimoine du pays réside dans son histoire. Mais il est aussi bien sur, le disent les organisateurs,dans sa jeunesse, son dynamisme et ses entrepreneurs. On pourrait rajouter à ce propos tout de même qu’il n’y a pas d’âge pour entreprendre et que entreprendre est aussi une aventure collective, moins bien évidemment, c’est une lapalissade, lorsque que l’on parle d’entreprises individuelles.

Du coup c’est plus de 200 entrepreneurs de France qui vont participer à la seconde édition des Journées du Patrimoine des Start-up, du 12 au 14 septembre prochain.Dans plusieurs villes dont Lyon, ils ouvriront les portes de leur société au grand public pour présenter leur aventure d’entreprise.

L’édito est à écouter ci-dessous.

L’idée de François Hollande était intéressante pendant la campagne: moduler l’impôt sur les sociétés selon la taille de l’entreprise. L’idée était d’alléger la pression fiscale sur les PME, particulièrement forte sous Nicolas Sarkozy.

J’ai eu pendant la campagne des présidentielles, comme je l’ai depuis des années au quotidien, l’occasion d’aborder la question avec des créateurs de nombreuses TPE, PME et PMI, notamment dans le domaine du commerce et de l’artisanat. L’idée du programme était simple : « 35 % pour les grandes, 30 % pour les petites et moyennes, 15 % pour les très petites. »

L’idée avait beaucoup intéressé par exemple la CGPME et l’UPA, premières structures dans le commerce. Il faut dire aussi qu’en France les petites entreprises payent, c’est paradoxal, souvent bien plus d’impôts sur les sociétés que les grandes. La tendance a explosé sous le quinquennat précédent

Certaines sociétés du CAC 40 règlent ainsi parfois un taux quatre fois moindre d’IS que les PME.

La réforme fiscale des entreprises envisagées ses jours-ci pour donner de l’air aux entreprises ne manque pas de mérite. Et puis le décret contre la stigmatisation des entrepreneurs ayant connu l’échec, stigmatisation très pratiquée sous la droite, est un bon signal.

Mais en enterrant sa promesse de campagne pour aller vers un taux unique, le gouvernement crée une vraie injustice vis-à-vis des PME et TPE de ce pays. La progressivité de l’impôt que l’on accepte, à juste titre, pour les particuliers, on la refuse aux petits entrepreneurs de ce pays. Alors que c’est justement de croissance de taille des PME et donc d’ETI que l’on manque en France.

Et ce que c’est souvent des TPE débutantes que viennent les initiatives innovantes.

Mon édito de cette rentrée hier sur l’antenne de RCF Lyon (où ma langue fourche à un moment entre open data et open office) portait sur Ecommerce Land, un pôle dédié comme son nom l’indique au E-Commerce et situé entre Vaise et la Duchère, dans le cadre de Greenopolis

Il s’agit d’un lieu entrepreneuriat, de formation et de réflexion autour de la vente et de la monétisation en ligne ainsi que d’un endroit d’incubation.

Vous pouvez écouter l’édito d’un clic: Ecommerce Land sur RCF

Après le zoom sur les cordonniers, les poissonniers, après François Simon-Fustier, l’horloger de la Croix-Rousse, après Sébastien Delabre, de la boutique Laspid, située dans les pentes, après la boutique d’absinthe Le Chat Fou dans le Vieux Lyon, parlons chocolatiers et confiseurs.

Lyon est une ville riche en la matière: beaucoup d’affaires de famille, sur lesquelles un fondateur a laissé l’empreinte de son nom, à commercer par les Bernachon, Voisin, Bouillet, Janin, Sève, Pépin, Richart, Salandino, Weiss ou Bel. Aux côtés de leurs noms, de grands chocolats mais aussi des spécialités uniques comme le coussin de Lyon mais aussi les soies, les dessous, les pralines, etc.lyonnaises

Chocolatier-confiseur, c’est une passion minutieuse, celle d’un orfèvre de la gourmandise. Il faut beaucoup d’habileté et de patience pour créer. Et puis un vrai sens du goût dans le choix des produits de base. Enfin un talent esthétique.

Tous les chocolatiers confiseurs avec qui j’ai échangé m’ont évoqué aussi des journées variées, avec des recettes, produits et travaux très variés selon les productions à faire: chocolats, friandises, pâtes de fruits…….

Ils m’ont aussi parlé d’un métier bonheur, un métier qui, lorsqu’il est évoqué donne du sourire et de la gourmandise aux gens, qui apporte un petit rayon de joie dans les esprits. Un plaisir qui n’est pas donné à tous.

Il faut dire que les Français sont gourmets et ne consomment pas moins de 6,5 kg de chocolat par an.

Pour devenir chocolatier confiseur deux formations: un CAP chocolatier confiseur qui peut être complété par un brevet Technique des Métiers de chocolatier confiseur. Pour se renseigner on peut s’adresser à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Rhône.

De quoi devenir l’orfèvre des gourmandises lyonnaises les plus subtiles.

Ce billet fait partie de ma série sur les commerçants et artisans lyonnais ainsi que sur les métiers du commerce et de l’artisanat.

Après le zoom sur les cordonniers, les poissonniers, après François Simon-Fustier, l’horloger de la Croix-Rousse, après Sébastien Delabre, de la boutique Laspid, située dans les pentes, voici la boutique d’absinthe Le Chat Fou dans le Vieux Lyon.

> 1 Bonjour, pourriez vous vous présenter?

Je m’appelle Jean-Baptiste ROLLAND. J’ai 25 ans. J’ai ouvert ma boutique d’absinthe il y a un peu moins de deux ans. Avant cela, j’étais étudiant en histoire.

> 2 Qu’est-ce qui vous a amené dans le commerce?
Mes études n’en finissaient pas et je commençais à en avoir assez. Il se trouve que j’étais passionné par l’absinthe depuis longtemps. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune boutique proposant de l’absinthe à Lyon. J’ai décidé alors de tenter ma chance en proposant un concept et des produits uniques à Lyon.

> 3 qu’est-ce qui vous plait dans le fait d’être commerçant?
> Sans surprise, le contact avec les gens, agréable et souvent enrichissant. Ensuite, le grand privilège d’être son propre chef et de mener son affaire comme on l’entend. Et enfin, la diversité des tâches à accomplir pour tenir une boutique, qui permet d’être bien polyvalent.

Le Chat Fou 27 Rue du Bœuf 69005 Lyon 04 72 32 94 21

Je continue ici ma série sur les commerçants et artisans lyonnais ainsi que sur les métiers. Après les cordonniers, les poissonniers, après François Simon-Fustier, l’horloger de la Croix-Rousse, voici l’interview de Sébastien Delabre, de la boutique Laspid, située dans les pentes et donc le 1er arrondissement.

Bonjour. Je suis Sébastien, l’un des deux co-fondateurs du projet Laspid, basé en bas des Pentes de la Croix-Rousse, place du Griffon dans le 1er arrondissement.

Depuis bientôt 7 ans, nous éditons des créations graphiques originales en séries limitées sur des t-shirts, vêtements et accessoires bio équitables pour petits et grands.

Nous avons commencé fin 2006 avec une boutique en ligne, la toute première à éditer des sérigraphies originales en séries limitées sur des t-shirts issus du commerce équitable et en coton biologique.

En 2008, après avoir participé à de nombreux salons et marchés, nous ressentions une demande pour un lieu physique où mettre en avant nos produits et un besoin d’être en contact plus direct avec nos clients.

Nous avons alors eu l’opportunité de rejoindre le Village des Créateurs pour une résidence de 2 ans. Cela nous a permisd’ouvrir un atelier-boutique physique à Lyon, qui s’est avéré très complémentaire du site internet.

Fort du succès de cette boutique qui nous a permis d’arriver à un certain équilibre et a accessoirement rendu notre vie pro bien plus « sociale », nous nous sommes lancés dans la recherche d’un nouveau local commercial pour poursuivre l’aventure web + boutique physique une fois que notre résidence au sein du Village des Créateurs touchait à sa fin. Et depuis fin 2010, nous sommes donc installés dans notre atelier-boutique sur la place du Griffon.

Ce sont à la fois l’intérêt respectif que nous portions aux t-shirts et au graphisme ainsi qu’une sensibilité pour les alternatives aux formes d’économie « conventionnelles » qui nous ont amenés dans le commerce. Les premiers étaient destinés aux copains, puis aux copains des copains, etc… Alors l’idée d’en faire notre métier est venue progressivement, en même temps que l’envie d’indépendance et de liberté que nous permettait l’approche choisie. Dans un premier temps cela nous a amené vers le commerce électronique, pour des raisons de moyens (limités) et de savoir-faire (expériences antérieures), puis ensuite vers le commerce « physique » pour des aspects plus humains, relationnels et la richesse des échanges qui en découlent. En conservant toujours une approche engagée et décalée.

Laspid 3 Place du Griffon 69001 Lyon
04 78 23 54 66

Il est très difficile aujourd’hui de trouver un poissonnier dans nos villes. La faute à un grand nombre de paramètres. Il y a d’abord le nombre de plus en plus faibles d’apprentis qui se lancent dans le CAP « poissonnerie » ou le BEP « alimentation, dominante poissonnerie » ou le bac professionnel « métiers de l’alimentation, option poissonnerie ».

Il est vrai que peu de professions sont autant utilisées comme expression de l’insulte que poissonnière. Lamentable manière de dénigrer les filles de ce métier.

Il y a aussi une réalité écologique: il y a de moins en moins de poissons. Il est donc plus cher mais il est aussi plus dur de se procurer en marchandises. Nombre de vendeurs n’arrivent pas à trouver ce qu’ils souhaitent chez le grossiste, grossiste qui souvent dans nombre de département se réduit à un ou deux négociants.

Sans marge de manœuvre pour négocier des prix d’approvisionnement compétitifs, les commerçants spécialisés en sont les principales victimes au profit des grandes surfaces qui sont les dernières à pouvoir poser un rapport de force un peu conséquent.

Il y a aussi des frais d’installation extrêmement élevés qui amènent les professionnels à préférer s’inscrire dans le commerce non sédentaire. S’installer en fixe et créer  un fonds de commerce demande des moyens plus forts qu’ailleurs, les investissements devant être financés à plus de 40% avec des fonds propres ! Sans compter un stock à maitriser des plus soigneusement dans le respect strict des règles d’hygiène, avec les coûts de conservation.A Lyon comme ailleurs, l’activité se situe sur les marchés forains et de moins en moins dans les magasins classiques, qui nécessitent en général un seuil d’environ 250000 euros de chiffres d’affaires environ pour être fiable selon la profession.

Et puis il faut souligner la  consommation de poisson plutôt irrégulière de nos concitoyens. Les français mangent du poisson environ 25 à 35 kilos par an, loin de la viande avec 87,8 kg annuels.

Mais sur cette trentaine de kilos, combien de produits de la mer sont consommés en surgelés, au restaurant ou en plats cuisinés?Beaucoup même si la situation n’est pas meilleure chez nos voisins. Le poisson à l’Etat brut est jugé cher et difficile à cuisiner, sauf en filets.

En effet, bien que la consommation de produits de la mer progresse régulièrement (+30% ces 10 dernières années), certaines portions de marché souffrent de la désaffection des consommateurs. Ainsi, les produits frais non préparés sont concurrencés par les produits traiteurs prêt-à-consommer (filets précuits, panés, surimi, etc).

Et la tendance générationnelle est à la baisse du mode de consommation des produits du poissonnier. Aujourd’hui, seul un moins de 35 ans sur deux achète parfois du poisson frais, contre 8 seniors sur 10.

Mais il y a encore de quoi faire de belles affaires dans le métier. Surtout dans certaines régions comme Rhône-Alpes est un parent pauvre avec seulement 1,3 poissonnier pour 100 000 habitants contre 7,5 pour 100 000 dans le midi ou 10 pour 100 000 en Bretagne. Il existe il est vrai, ville par ville, région par région, des traditions très disparates.Par exemple certaines cités de quelques dizaines de milliers d’habitants ont parfois autant de poissonneries qu’à Lyon.

Tiens il y a une réflexion à mener avec la filière de formation et avec les professionnels de secteur.

(mise à jour d’un précédent billet)