Partir en vacances, ce n’est pas possible pour plus de 50% de français, notamment pour les familles. Le 23 Juillet 2008, sans doute pour fêter mon anniversaire le député socialiste Régis Juanico a déposé une proposition de loi «Aide au départ en vacances pour les enfants et les adolescents mineurs».Elle consiste à offrir une aide de 200 euros minimum pour les mineurs qui ne n’ont pas accès aux vacances et aux loisirs.L’amendement 117 a malheureusement été écarté par la ministre et la majorité UMP de l’assemblée nationale….
Du coup le MJS (mouvement des jeunes socialistes) , notamment dans le Rhône, se mobilise avec une action sympa les premiers dimanche du mois d’Août. Honnêtement je trouve parfois nos jeunes manquent un petit peu de fun. Alors quand ils décident de changer pour faire des actions sympas et intelligentes je ne peux qu’applaudir. Le MJS 69 ira donc à la rencontre des habitants qui restent dans l’agglomération lyonnaise cette été. Comme me l’a dit Elodie Szturemski, membre de la section du PS de Lyon 7e ( heureuse camarade ) et du bureau national du MJS, il s’agit, autour d’un matériel de vacances (piscine, chaises) et des jeux, de diffuser l’idée que partir en Vacances est un droit à défendre et cette proposition. La première action aura lieu dimanche prochain à 15 heures au Parc de Parilly. Plus d’infos ici.
Pour en savoir un peu plus, j‘ai également interrogé une vieille connaissance à moi, à savoir tout simplement Régis Juanico député auteur de la proposition.
1-Salut Régis, peux-tu te présenter rapidement ?
Régis Juanico, j’ai 37 ans et je suis député de la 1ère circonscription de la Loire qui recouvre une partie de la ville de Saint-Etienne et quelques communes alentours. J’ai été élu à l’Assemblée Nationale en juin 2007. Je me suis rapidement investi sur de nombreux sujets et notamment celui de la formation des jeunes ainsi que sur les questions relatives au droit du travail. Je m’étais également engagé lors de ma campagne à travailler sur la délicate question du droit aux vacances pour tous. Ainsi, dès mon élection j’ai entrepris un travail de consultation du secteur du tourisme social et de l’éducation populaire. Ces rencontres m’ont amené à déposer la proposition de loi 1078 visant à instaurer une aide au départ en vacances pour les enfants et adolescents.
2- Tu as donc une idée pour que plus de français partent en vacances, comment est-elle venue à toi?
Le constat est terrible. Selon les dernières études parues, plus de 50% des Français ne partiront pas en vacances cet été, soit une progression de 10 points par rapport à l’an dernier en raison de la crise. Quant aux Français les plus modestes qui gagnent moins de 1200 euros nets par mois, ils seront 82% à rester chez eux. Chaque année, plus de 3 millions d’enfants ne partent pas. C’est une inégalité sociale majeure. Le départ en vacances, quand il s’agit d’un temps de vie collectif, synonyme de mixité sociale, d’apprentissage des règles de vie en société, d’ouverture aux autres, constitue un moment essentiel dans la construction d’un enfant, et plus largement d’un citoyen. Le premier obstacle au départ en vacances, nous le savons tous, c’est le coût financier des séjours. Des dispositifs d’aide au départ existent déjà, à la Caisse d’Allocations Familiales, dans les comités d’entreprise ou dans les collectivités locales, mais ces aides sont dispersées et insuffisantes : seuls 20% des 5-19 ans sont concernés. C’est à l’Etat de s’engager pour faire du départ en vacances un droit effectif.
3-de quoi s’agit-il et comment financer cette mesure ?
J’ai donc déposé une proposition de loi visant à instaurer une Aide au Départ en vacances de 200€ minimum pour les 3 millions d’enfants et d’adolescents qui n’ont pas accès aux vacances. Cette proposition de loi est soutenue par une plate-forme de 60 associations nationales et par des parlementaires de toutes sensibilités. Ma détermination est grande car un tel dispositif aurait certe un coût significatif, mais qui semble complétement réaliste au moment où le Gouvernement refuse tout coup de pouce au SMIC et à l’allocation de rentrée scolaire. Qui plus est, cette mesure de justice sociale, créatrice d’emplois sur l’ensemble du territoire dans le secteur du tourisme, dont le coût évalué à 600 millions d’euros est bien moins élevé que le bouclier fiscal et quatre fois moins ruineuse pour les finances publiques que la baisse de la TVA dans la restauration.