Ou comment certains réduisent des femmes à leurs seuls travail et sexualité.
Vous connaissez peut-être ou pas Morgane Merteuil. Morgane est la responsable du syndicat du travail sexuel. Le Strass, qui défend notamment les droits des personnes prostituées et des salariés de l’industrie pornographique est actuellement sous les feux de la rampe contre la loi pénalisant les clients. Bien évidemment que nombre de personnes prostituées sont victimes d’exploitation, du patriarcat, des trafics d’humains. Et qu’il faut lutter pour que la prostitution forcée soit éradiquée. Mais Morgane considère que la loi va seulement aggraver la situation.
Dans ce combat, le STRASS se bagarre contre la loi elle-même mais aussi contre les récupérations patriarcales et beaufs des abrutis qui réclament leur « droit à une pute ». Des positions parfois défendues aussi par les socialistes de HES. Et que l’association, les jeunes radicaux de gauche, le planning familial et AIDES ont défendu dans une tribune brillante.
Je croise souvent Morgane sur les réseaux sociaux, où elle parle de ses combats mais aussi d’autres causes qui la portent. Et de sa vie perso, de son chat dénommé kira (oui il y a un jeu de mots). Je suis loin d’être toujours d’accord avec elle, notamment en matière musicale (Morgane a des goûts spéciaux). Toujours est-il que sans avoir croisé la syndicaliste, je vois régulièrement passer ses coups de cœur et ses coups de sang.
Depuis quelques temps Morgane est partie exercer ses activités en Ecosse. Et tweete un peu sa vie là-bas. Du coup hier elle nous a envoyé des photos de paysage écossais auxquels j’ai, avec d’autres, répondu avec enthousiasme (jamais été en Ecosse mais en même temps je ne vois pas quand je trouverais le temps d’y aller).
C’est là qu’une avocate défenseure de l’abolition de la prostitution a tout de suite accusé Morgane de racoler sur Twitter. A mon insu et à celui de Morgane j’étais devenu client et un banal enthousiasme pour des photos sur twitter se transformait en passe en Ecosse et en racolage… J’étais devenu client à l’insu de mon plein gré d’un simple tweet de chez moi. L’avocate, elle, s’est fait chambrer quelque peu sur twitter. C’est bien connu les putes ne sont que putes, ce ne sont pas des humains, elles ne boivent pas de cafés, elles ne vont pas au ciné ni au théâtre, elles se s’intéressent à rien .Elle ne sont qu’argent et ne peuvent avoir d’autres rapports que sexuels. C’est vous dire l’hystérie dans laquelle se situe le débat.
Les putes n’ont pas de potes. Pour certains elles n’ont qu’une paire de fesses.
via K_odama
Beaucoup de changements depuis même si il y a des constantes.
Certes on nous annonce qu’un nouveau dispositif sera créé. Certes les dossiers déjà engagés seront financés et cela me soulage au moins sur ce point. Mais la disparition du FISAC, annoncée en fin de semaine dernière par la Ministre du Commerce Sylvie Pinel est une bien mauvaise nouvelle pour le commerce de proximité.
Ce dispositif, le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC), permet de mener des actions de renforcement, soutien, promotion du commerce, en zone rurale comme en zone urbaine.
Il faut savoir que de fait, le précédent gouvernement avait noyé le dispositif: plus de 100 millions d’euros avaient été promis, sans aucune ressource disponible. Ceci tout en baissant dans le même temps l’enveloppe disponible chaque année. Démagogie et irresponsabilité quand tu nous tiens…Il faut savoir le financement du FISAC est au niveau national d’une trentaine de millions…C’est donc une forte dette, dans ce secteur aussi, laissée par M.Sarkozy. Qu’il faut donc éponger, là encore, à sa place.
Mais en prenant la décision de ne plus accorder de nouveaux dossiers et de suspendre toute initiative nouvelle, Madame Pinel fait une erreur dommageable: en ces temps de crise, où l’économie de proximité a besoin de soutien, l’on se retrouve pour des mois ou des années sans fonds pour mener des politiques dynamisantes, source d’emplois locaux et de richesses créés. Qu’il faille mener une réflexion sur les dispositifs FISAC sans doute. J’en parlai il y a déjà un an.
Mais qu’on laisse sans visibilité des territoires, des entrepreneurs de proximité, des élus locaux, des structures de développement locales,voilà qui est inquiétant.
Surtout lorsque l’économie réalisée sur la suspension se fait sur un montant si faible (32 millions d’euros en 2013) à rapporter aux centaines de millions d’euros que coûtent les casseurs en Bretagne. Surtout quand cela se fait au détriment de dispositifs qui rapportent au final bien plus qu’ils ne coûtent en matière d’emploi et de richesses. Certes de nouvelles dispositions vont voir le jour. Mais lesquelles? Et quand?
J’étais invité ce jour à une keynote rapide au salon Time to Marketing de Lyon sur le numérique et les commerce de proximité.
Bien qu’ayant fait ma note sans slides, voici, comme promis aux participants qui l’ont demandé, les notes qui m’ont servi pour ma conférence, même si bien sûr je m’en suis écarté à quelques reprises en parlant plus largement des dispositifs locaux à Lyon et ailleurs en matière de centre-villes et de commerces locaux en particuliers.
Le commerce de proximité connecté from Romain Blachier
C’est le mardi, le mercredi, généralement dans le début d’après-midi, à l’heure où la presse, la com, le monde politique national revient d’un déjeuner avec des collègues, des sources, des alliés, des ennemis cachés, des amis apparents.
S’incruste, se diffuse sur les réseaux sociaux une image, l’image surplombant des lettres. Une image avant de reprendre le travail pour ceux qui ne manient pas l’ordinateur comme pelle et truelle de labeur. Une image une partie de l’après-midi pour ceux qui gagnent leur pain de leurs mains sur les claviers et de leurs yeux sur les écrans connectés.
L’image, quelle image? L’image de la une du magazine!
Mais de quel magazine? Le Point, l’Express, Minute, Valeurs Actuelles en général. Régulièrement un de ces honorables titres ou un autre (les unes du Nouvel Obs sont elles aussi navrantes mais pour des raisons bien différentes) fait dans le trash sur sa Une.
De l’Islam sans gêne du Point, de la nullité des syndicats ou de la parano anti musulmans (encore) selon l’Express, des obsessions sur les invasions, des roms chez l’Opinion et des provocations atroces de Minute comme la une d’aujourd’hui sur Taubira, la presse de droite est en pleine concurrence de buzz,
Et ça marche! Comme le confie dans les Inrocks de mercredi passé l’équipe de Valeurs Actuelles, leur titre, qui a toujours été d’une violence frisant la haine vis à vis de la gauche et d’un amour très fort sur les thèmes fleurant la peur, va gagner de l’argent pour la première fois depuis bien longtemps cette année en ayant remonté la virulence de leurs Unes.
La radicalisation plait à une certaine droite et à l’extrême-droite.Tout le monde est utile au magazine dans cette histoire d’ailleurs.
La partie de la droite qui achète le magasine qui se lâche bien sûr.
Mais aussi la partie de la droite et la gauche, unanime sur ce point elle, qui refuse ces stigmatisations et cette haine. En dénonçant à longueur de tweets et de murs facebook les unes incriminées, nombre d’adversaires contribuent à donner gratuitement de la visibilité à des titres en bout de course il y a peu.
Faut-il se taire? Peut-être. Pour un Samuel Laurent qui déconstruit à juste titre la une du Point sur l’Islam en expliquant qu’elle a été faite à partir d’une micro-manif de 10 personnes, combien se rejouent les Jean Moulin de clavier à longs traits de statuts Facebook définitifs et solennels où l’on parle d’heures les plus sombres de l’histoire à longueur de mur…tout en étant en définitive qu’un panneau publicitaire de l’immonde qui veut vendre?
Si il est normal de s’indigner sur l’indignable, si il faut parfois rire des abrutis qui vendent de la haine de papier, il est trop fréquent ce temps où le trash donne de la visibilité et de la vente aux titres qui le pratiquent. Témoin: une publication confidentielle comme Minute réalise un gros coup de pub sur les réseaux sociaux grâce ses adversaires, indignés par sa une immonde sur Taubira.
Alors il m’est bien sûr arrivé à moi aussi d’être des agacés et des posteurs d’indignation. Mais finalement cela sert-il la cause? Je ne sais pas si le silence serait mieux. Taubira a compris de son côté que la une qui la vise ce jour est calculée pour buzzer.
Quelque part le racisme, la haine des pauvres (ah les couvertures du Point, un magasine gavé d’aides à la presse,sur les assistés) et le jeu sur les peurs en général sont ce que sont les lolcats et les listes sur buzzfeed: un formidable outil de visibilité.
Les lecteurs les plus anciens de ce blog le savent: j’ai de fortes réserves sur la nécessité de célébrer les cérémonies de victoires de la 1ere guerre mondiale, même si le sens de ce temps de mémoire a évolué dans un sens heureux depuis quelques années, revenant à son intention de départ: le souvenir des destins brisés, souvenir légitime, et moins la fête d’une victoire de guerre civile européenne.
Toujours est-il que la cérémonie du 11 novembre est au niveau des institutions républicaines un moment d’unité. Ce ne fut pas le cas cette année.
D’abord le député UMP Reynès s’est fait poignarder avec deux autres élus des Bouches du Rhône, Louis Bouchet et Françoise Cestier en pleines cérémonies à Châteaurenard. Mes pensées à ces trois victimes, en attendant que leur agresseur, interpellé, explique son geste immonde.
Et puis il y a les sifflets contre le Président, organisés par les différents mouvements réacs, de la manif pour tous, du printemps français, d’autres mouvances issues de la droite et de l’extrême-droite militante.
Certains avaient revêtu le bonnet rouge des casseurs bretons, tout en étant probablement aussi étrangers à la région de Dan Ar Braz que Nadine Morano au bon goût.Je me suis opposé à la politique d’endettement que nous payons aujourd’hui, d’injustices, de jacobinisme et de division du pays par Sarkozy. Pourtant j’ai approuvé certains de ses discours du 11 novembre, qui allaient dans le sens d’une mémoire d’Europe, comme le fait aujourd’hui également François Hollande. Jamais il ne me serait venu à l’idée de le siffler pendant qu’il représentait un bout d’histoire nationale.
Des sifflets organisés pendant les cérémonies du souvenir des morts de la première guerre mondiale. Des sifflets pendant la minute de silence aux morts. Des sifflets pendant la Marseillaise, là où les mêmes s’indignent et se révoltent sans doute quand des petits cons sifflent la marseillaise au football. Tiens serait-il possible de voir Finkielkrault ou Zemmour parler de menaces sur la République par ces sifflets du onze novembre là? Tiens Elisabeth Lévy va-t-elle lancer quelque pétition au sujet de cette mémoire bafouée?
On n’avait pas entendu ces gens là lorsque des militants de la droite lyonnaise avaient sifflé la mémoire du résistant Jean Moulin il y a quelques mois… On a le droit de les traiter de racailles ou pas ceux-là?
Ou alors la patrie pour certains ne serait-elle qu’un moyen de stigmatisation et d’instrumentalisation quelconque plutôt qu’une appartenance ? Tout comme nombre de ceux qui avaient le drapeau français en main pendant les meetings de Sarkozy passent leur temps ces jours à stigmatiser les entreprises et les travailleurs de notre pays et vont, pour certains d’entre eux, se solidariser avec les manifestants ? Rien ne la convaincra cette France, aucun recul, aucune concession.
La République est solidement défendue par nos compatriotes. Mais sa mémoire a été souillée ce jour comme elle l’a été il y a quelques mois à Lyon. A Châteaurenard. A Paris.
Qu’on ne puisse nier un talent de plume et d’expression à Bruno Le Maire est un fait. L’homme apparait, dans l’univers finalement horriblement conformiste et surtout conformisant de la politique, comme un être cultivé et qui aime, qu’on soit d’accord ou pas, manier l’idée.
Même si il n’applique pas toujours sa posture: si il a bien démissionné du corps diplomatique dont il vient, il n’a par contre pas voté la loi contre le cumul des mandats, cumul qu’il attaque pourtant avec virulence. Par ailleurs, vu de loin, puisque je ne le connais pas de près, l’homme a l’air sympathique.
Dans une UMP qui incarne aujourd’hui une droite assez dure, notamment mais pas uniquement désormais par rapport à nombre de ses congénères européens, l’ancien Ministre de l’Agriculture semble se positionner sur l’aile modérée en ayant une expression moins véhémente que la moyenne de son parti. Essayant alors d’attirer à lui les électeurs de centre-droit par une expression un peu policée. Pourtant lui-même l’explique ouvertement: « Je propose qu’à droite, nous parlions de manière moins provocante mais qu’on aille au bout de nos idées, en étant plus fermes ».
Bref Le Maire change juste l’emballage, n’en déplaisent à ceux qui a droite souhaiteraient plus de réflexion et moins d’extrémisme et en restent donc au seul emballage marketing, fléau de trop de militants politiques actuels quel que soient leur camp. « Ce n’est pas l’eau tiède qui nous fera gagner » prévient pourtant Le Maire, qui annonce pourtant la couleur: non il ne doit pas y avoir d’aile modérée à l’UMP. En tous cas pas chez lui. Mais ceux qui soutiennent Bruno Le Maire comprennent-ils Bruno Le Maire?
Hier le parlementaire de droite a donné une interview au Monde, dans lequel il propose de réduire la durée de l’indemnité des chômeurs, ce qu’a noté le Huffpost. Mais le lecteur plus attentif de l’entretien de Bruno Le Maire notera qu’il est également question de réduire le montant de l’aide aux chômeurs.
L’idée du député de l’Eure, dont on oppose parfois la modération à celle d’un supposé plus radical Laurent Wauquiez, est simple: rendons plus pauvres et plus précaires les chômeurs, cela diminuera le chômage…L’idée sous-jacente est que le chômage est volontaire, que mettons un employé de fast-food sans emploi ou un cantonnier n’a qu’à chercher du boulot pour pourvoir l’un des postes d’ingénieurs de pointe qui manquent à la France. Le tout sans bien sûr passer aucune formation puisque cela coûterai trop cher. Bref cela ne réglera en rien le souci des emplois non pourvus.
Il y a 207 millions de chômeurs dans le monde et plus particulièrement 19,231 millions de chômeurs (12,3%) dans la zone euros dont, dans le pays qui nous intéresse ici 3,23 millions en France (11,2%). Il faut évidemment contrôler les prestations pour éviter des abus, certes infiniment moins coûteux que la fraude fiscale qui coûte, rappelons-le, 1000 milliards d’euros par an à l’Europe. Mais certes il faut un contrôle à l’allocation chômage: le gouvernement l’a d’ailleurs renforcé récemment.
La solution de Le Maire amène tout simplement à ajouter de la misère à la misère et à diminuer la qualité des emplois existants puisque les chômeurs seraient facilement prêts à tout accepter. Cela nuirait aux chômeurs comme à ceux qui travaillent.
Comment sérieusement croire, comme le fait Le Maire, qui certes sait éviter que le souci survienne à sa propre famille, que le seul probléme de toutes ces personnes soit qu’elles ne chercheraient pas d’emploi et qu’un peu moins d’argent pour survivre soit la solution? Qu’enlever le pain de la bouche des enfants des mères célibataires au chomage soit une politique efficace et digne pour l’emploi? Bruno Le Maire a des convictions. Mais elles ne sont certainement pas modérées.
La vie est parfois un gros théâtre d’affrontements. C’est le cas ces jours-ci. Jugez-en donc.
Ce week-end long comme un jour sans pain pour cause de lundi consacré à la commémoration d’une guerre civile européenne, va être le théâtre d’autres opérations fratricides, heureusement bien moins violentes et avec des conséquences infiniment et incomparablement moins douloureuses: les derbys.
Les lyonnais vont en effet connaitre pas moins de 3 affrontements d’équipes sportives géographiquement proches:
-En football tout d’abord où l’émotion sera grande: Saint-Etienne et Lyon s’affrontent chez les Verts. Souci, on le sait, la préfecture de la Loire a interdit l’accès du match aux supporters lyonnais. Tout en prétendant ensuite sur RCF Lyon que le match était interdit seulement à certaines catégories de supporters. Tout en interdisant dans son arrêté le stade et ses alentours à toute personne se réclamant de la qualité de supporter de Lyon. Et en interdisant à toute personne résidant à Lyon, même à ceux (atroces traitres!) supportant l’ASSE, d’acheter des billets. Reste la manifestation aux supporters. Et la télé.
-En football encore: ce sera le derby, le vrai, celui à l’intérieur d’une ville, comme on peut le voir en Angleterre ou en Italie. Ce sera jaune et sang contre rouge, blanc, bleu. Ce sera au stade Balmont. Ce sera à 18h. Ce sera Lyon-La Duchère contre la réserve de l’Olympique lyonnais.
-Et puis l’ovale. Le rugby. Un duel rare en compétition officielle alors qu’il est un classique des matchs de pré-saison. Il est vrai que les deux équipes ont rarement partagé un même championnat ensemble, l’une quittant la division au moment où l’autre y accédait enfin avant de redescendre. Ce sera le clou de la saison et c’est déjà un succès populaire, qui a amené le club à rehausser quelque peu ses prix sur ce match. Le LOU affronte Bourgoin. Dimanche 15H au Matmut Stadium. De la force, de l’affrontement. Mais moins de dents cassées que pendant une guerre civile. Ouf.