110 000. Oui 110 000 morts. Depuis le début. Côté rebelle. Côté des soutiens du régimes.
Ce n’est pas faute d’avoir dénoncé les exactions du régime syrien, ce n’est pas faute d’avoir, y compris au modeste niveau de l’auteur de ces lignes, appelé à l’intervention en Syrie pour protéger les populations du massacre et ce depuis les premières répression des soulèvements.
Et puis les choses ont évoluées. Elles sont devenues vites plus complexes, avec un régime pratiquant une répression atroce mais aussi une rébellion infestée d’islamistes pratiquant là aussi l’horreur sur des civils comme sur des militaires.
Il y a peu de gentils et beaucoup de méchants dans cette sombre histoire.
Il est pourtant de l’honneur de l’humanité d’intervenir. Il y aura toujours des pros de la posture pour sortir des postures faciles sur le paradoxe apparent d’apporter la paix par la force. Tout en étant bien incapables d’amener une solution alternative. Ou pire quand certains laissent échapper des propos inquiétants sur le soutien au régime Syrien. Ou des propositions sinistres comme l’on m’a l’a suggérè hier, de déporter les Israéliens dans le nord de la France… Qu’on se rassure, ceux-là sont minoritaires.
Les comparaisons avec l’Irak que je vois passer par ci par là sont faciles mais n’ont pas lieu d’être.
Le pays n’est pas le même, il y a un fort soutien à l’intervention des états arabes (qui devraient peut-être un jour se doter d’une capacité régionale d’intervention, non? ) et il y a moins d’enjeux de pétrole. Même si l’Arabie Saoudite est en train de parler or noir pour convaincre la Russie de lâcher prise.
De même il ne s’agit pas pour l’instant du moins de renverser le régime comme celà avait été le cas pour l’Irak. Il s’agit juste contrôler une part des excès commis par le régime syrien. C’est peu. C’est déjà beaucoup mieux que rien.
Il n’appartient pas aux puissances internationales de choisir qui va diriger la Syrie de demain. C’est par contre son honneur d’intervenir pour refuser une chose simple: l’usage d’armes chimiques en Syrie.
La question pour les opposants à l’intervention est la suivante: est-il juste de regarder sans rien faire le régime syrien utiliser des armes chimiques contre des populations civiles?
Bien sûr, on pourra aussi pointer, pour noyer le poisson et trouver un prétexte à ne rien faire, que les USA n’ont pas pas toujours aussi été intransigeants sur le sujet quand Israel a utilisé du phosphore blanc.
C’est exact.
Mais une telle intervention au nom du refus de l’arme chimique sera sans doute d’un poids imposant si jamais l’Etat hébreu revient sur sa promesse de ne plus l’utiliser. Et cela sera valable pour bien d’autres nations du monde.
Créer une coalition internationale et pas seulement occidentale. Cela pour faire respecter le principe que certaines armes ne sont pas acceptables, c’est peu mais c’est déjà un principe de progrès humain.
Rendre les armes chimiques inutilisables dans les conflits sur la planète. C’est la raison essentielle d’une intervention en Syrie.