Au milieu des histoires de successions de la royauté d’Espagne, l’on voit quelques commentateurs se laisser aller à évoquer la femme du futur souverain espagnole avec jubilation: Laetiza serait détestée par les royalistes. Aha bien fait pour les partisans de la couronne, les parents de la reine à venir sont républicains!
Et puis en plus tel vieil oncle de sang bleu ne l’aime pas.Et pan! Et « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !Les aristocrates à la lanterne, » Quelques effluves républicaines de pacotille et surtout une éternelle histoire de princesse rebelle à raconter.
On entend peu de voix de la France Républicaine en soutien aux manifestants demandant la République de l’autre côté des Pyrénées
Mouais. Pendant ce temps des manifestations géantes se font jour dans les principales villes d’Espagne pour demander la République. On en parle moins en France que des rapports de Laetiza avec l’infante Cristina. A croire que l’espace public concernant l’Espagne est devenu un gigantesque Point de Vue Images du Monde.
Certes le roi démissionnaire, Juan Carlos, avait pour lui le rétablissement et le sauvetage de la démocratie, là où une partie de la droite de l’époque (qui est encore royaliste en 2014) souhaitait éviter la fin de la dictature en instaurant une véritable monarchie. L’Espagne se doit d’en être reconnaissante pour cela à son roi sortant.
Mais maintenant qu’il n’est plus , quel intérêt de continuer la monarchie rétablie par les fascistes en 1939? Même si l’assemblée devrait approuver massivement la succession, il me semble, à l’ensemble des Espagnols de décider.
C’est justement que demandent les manifestants républicains: un référendum pour avoir le choix. Ce qui semble légitime. On entend curieusement peu nos républicains de l’autre côté des Pyrénées défendre ce combat. Dommage. Surtout quand on sait qu’il fut un temps où notre pays accueillait, dans des circonstances certes bien plus dramatiques et pas comparables, les partisans de la République en Espagne.